Des singes fous de sexe menacés d'extinction

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Earendil
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Le vendredi 09 septembre 2005


Photo AP

Une maman singe bonobo et son petit

Faune

Des singes fous de sexe menacés d'extinction

Sofia Bouderbala

Associated Press

Kinshasa

Les bonobos, grands singes menacés d'extinction qui règlent pacifiquement tous leurs contentieux par le sexe, ont trouvé près de Kinshasa un sanctuaire où ils s'ébattent en attendant de retrouver un jour les forêts de République démocratique du Congo (RDC), leur unique habitat naturel.

«Lola ya bonobos» (le paradis des bonobos en lingala) accueille depuis plus de dix ans des «pan paniscus» rescapés du trafic de viande de brousse dans plus de 30 hectares de forêts, gérés par l'association des Amis des bonobos.

«Nous récupérons des orphelins, que le ministère de l'Environnement a confisqués sur des marchés après le massacre de leurs mères, conformément à la CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction, signée par la RDC)», explique Claudine André, présidente de l'association.

Informations complémentaires

> La survie des grands singes au centre d'un forum à Kinshasa


Devant une vingtaine de ministres et délégués des 23 pays d'Afrique et d'Asie de l'aire de répartition des grands singes, venus à Kinshasa pour une conférence internationale, elle raconte la vulnérabilité de ces primates, «incapables de survivre sans affection».

Au sanctuaire, c'est l'heure de la distribution de papayes, bananes, cannes à sucre et autres délices pour les 43 pensionnaires herbivores: les bonobos s'agitent, lancent des cris stridents et, sous les regards attentifs du public, se mettent à simuler l'acte sexuel.




«Est-ce qu'ils font ça tout le temps ?», demande, surpris, un officiel tanzanien.

«Seulement pour aplanir les tensions et en cas de négociation pour un perchoir ou de la nourriture, et cela indifféremment, quel que soit le sexe ou l'âge», répond Mme André.

«Il y a aussi des accouplements pour le plaisir, mais la plupart du temps, c'est un langage de paix. Ce sont un peu nos hippies de la forêt !», ajoute-t-elle.

Le bonobo, qui ressemble à son cousin le chimpanzé commun, s'en distingue par sa face noire, ses petites oreilles dissimulées derrière des favoris et son étonnante capacité à se tenir debout.
«C'est nous il y a 3,5 millions d'années», lance Claudine André, avant de souligner les menaces qui pèsent sur cette espèce, qui a vu depuis 1980 sa population passer d'environ 100.000 individus à moins de 10 000 aujourd'hui.

Chez les bonobos, qui vivent en groupe, la communauté est dominée par la femelle, qui n'a un petit que tous les 6 ans. Au sanctuaire, 80% des orphelins ont survécu, grâce aux «mères de substitution», humaines, sans la présence desquelles ils refusent de s'alimenter, précise Mme André.

Trois petits sont nés au sanctuaire de Lola depuis mars 2005. L'association prévoit d'ici un an de relâcher 25 spécimens dans une «réserve de faune à bonobos», qui sera spécialement créée pour l'occasion dans la province d'Equateur (nord).

Le succès de cette réintroduction octroierait un sursis aux bonobos, espèce rare et porteuse d'espoir pour l'homme, car elle a «le secret du sida».

«Les bonobos peuvent être porteurs du virus mais ne développent jamais la maladie. Avec un patrimoine génétique correspondant à 99% à celui de l'homme, ils pourraient à terme, permettre de développer un vaccin ou un traitement», espère Claudine André.
Sous le charme de Lola, les délégués de la conférence de Kinshasa promettent une déclaration finale forte vendredi en faveur de la protection des grands singes, qui vivent dans des zones dont 90% seront peuplées d'humains dans les 30 ans à venir, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement.
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
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