Mais qui sont les contribuables, au juste?

[.anthurium.]

17fév Nicolas Duguay, journaliste R.C

Mais qui sont les contribuables, au juste?

C’est bientôt le temps des impôts et, comme chaque année, le ministère des Finances du Québec a publié son plus récent profil des contribuables.

Dans le contexte d’une récession économique qui se traduira inévitablement par une hausse importante des pertes d’emploi, je me suis dit que ce serait peut-être bien de jeter un coup d’oeil attentif sur ces chiffres...

Une inquiétude surgit dès qu’on tombe sur les données gouvernementales: la proportion de contribuables québécois qui ne paient pas d’impôts augmente d’année en année plus rapidement que la proportion de payeurs d’impôts.

Inquiétant quand on considère que les pressions financières sur l’appareil gouvernemental sont de plus en plus fortes et que ces mêmes pressions sur les Québécois qui paient des impôts approchent, selon bien des observateurs, de la limite de ce qui est acceptable.

Donc, s’il y avait en 2006 quelque 5,9 millions de contribuables au Québec, il faut savoir que 2,2 millions d’entre eux (on parle ici de 36,9 % du total) n’ont pas payé un cent d’impôt cette même année.

Mais qui paye, dans ce cas?

Eh bien, l’assiette fiscale est partagée, très inéquitablement, entre les 3,7 millions d’autres contribuables.

Les statistiques du gouvernement nous apprennent donc que 43,4 % des contribuables gagnent moins de 20 000 dollars brut par année, que leurs revenus représentent 13,3 % de tous les revenus de contribuables et qu’ils versent seulement 1,2 % de tous les impôts personnels récoltés au Québec.

À l’autre extrémité, on apprend que le petit groupe de 3,2 % des contribuables qui gagnent plus de 100 000 dollars par an ont un revenu brut représentant 17,7 % de tous les revenus et versent à eux seuls 29,2 % de tous les impôts.

En fait, les 18,9 % des contribuables qui gagnent plus de 50 000 dollars par an au Québec payent 68,9 % de tous les impôts personnels en produisant 49,2 % de tous les revenus.

Au centre, toutefois, c’est pas mal plus équilibré, le groupe de contribuables gagnant de 20 000 à 50 000 dollars par an, un groupe qui représente 37,7 % de l’ensemble, verse 29,8 % des impôts tout en mettant la main sur 37,5 % des revenus totaux.
Catégorie : Finances personnelles

[.anthurium.]

18 fév Nicolas Duguay, journaliste R.C
L’impôt fait bondir... les contribuables

À lire le nombre de commentaires et à prendre la mesure du ton à tout le moins passionné de certains lecteurs, on constate que des sujets sont de nature à soulever la controverse, et l’impôt progressif en est décidément un...

Il ne m’appartient pas de remettre en question le principe de l’impôt progressif et ce n’était pas là le but de la chronique précédente.

En fait, il m’importait surtout de porter à votre attention une simple réalité statistique qui veut, comme je l’écrivais, que la proportion de contribuables québécois qui ne paient pas d’impôts augmente d’année en année plus rapidement que la proportion de payeurs d’impôts.

Et que cette réalité fait en sorte que la marge de manoeuvre du gouvernement du Québec s’amenuise davantage chaque année.

Aussi simple que ça.

Maintenant, est-ce que ça veut dire que les contribuables québécois qui échappent pour une raison ou une autre à l’impôt sur le revenu devraient être mis à contribution? Franchement, je l’ignore.

Peut-on imposer des gens qui gagnent tout juste ce qu’il faut pour vivre?

Certains diront que c’est très possible, d’autres non.

D’autres encore suggéreront que nous n’avons qu’à accroître l’impôt des plus riches; ou celui des entreprises; ou encore à lutter plus efficacement contre l’évasion fiscale.

Plusieurs personnes remettront en question la réalité même de cette érosion du nombre de contribuables vraiment contribuables. Ils diront que la présence en grand nombre d’étudiants parmi les plus pauvres des contribuables vient fausser tout le portrait.

Il faudrait alors préciser que ce qui est vraiment inquiétant, ce n’est pas en soit la proportion de gens qui ne paient pas d’impôt, mais plutôt l’AUGMENTATION de cette même proportion. Qui plus est quand on considère qu’entre 1995 et 2005, les collèges et universités de la province ont perdu près de 26 000 étudiants...

Pour revenir sur la marge de manoeuvre financière du gouvernement, savez-vous, au juste d’où vient l’argent qui remplit si bien la sacoche de notre ministre des Finances?

Il faut savoir que le budget du gouvernement s’élève à environ 63 milliards de dollars (du moins, c’était le montant l’an dernier...).

Qu’est-ce qui rentre dans la sacoche?


Impôt sur le revenu des particuliers: 18,2 milliards $

Transferts fédéraux: 14,1 milliards $

Taxes à la consommation: 13,5 milliards $

Fonds des services de santé: 5,6 milliards $

Impôts des sociétés: 4,6 milliards $

Entreprises du gouvernement: 4,6 milliards $

Droits et permis - Revenus divers: 2,3 milliards $

Vous l’aurez constaté, ce sont nos impôts à nous tous, contribuables, qui figurent en tête de liste des entrées de fonds du gouvernement du Québec.

D’où l’inquiétude face au fait que de moins en moins de contribuables y contribuent...

Catégories : Finances personnelles, Politiques économiques

[°Cybelle°]

Moi, ça m'enrage a chaque fois...que je vois qu'on est pas tous des contribuables. Et pourquoi nous ne sommes pas tous égaux sur ce point.

Les riches s'enrichissent...et les pauvres s'appovrissent.....belle société!