
Soins hospitaliers
«Viens-t'en, mon bébé va mourir!»
La nonchalance d'un infirmier a failli tuer un poupon de sept semaines, à l'Hôpital du Suroît à Valleyfield.
C'est ce qu'affirme Stéphanie Brosseau, de Les Cèdres, selon laquelle il a fallu qu'elle «arrache le téléphone des mains de l'infirmier» pour convaincre un médecin que son enfant était en train de mourir faute de soins appropriés.
La petite Maxime souffrait et se déshydratait quand ses parents l'ont conduite à l'hôpital, le 2 février.
L'urgentologue a voulu retourner l'enfant à son médecin de famille, mais les parents refusaient. Ils ont attendu 24 heures avant de rencontrer une pédiatre, qui a gardé le bébé en observation.
Mais après le départ du médecin, «vers 23 heures, on a vu que Maxime dépérissait; elle vomissait son lait, elle s'est mise à respirer mal, son teint est devenu gris, presque vert, et elle poussait de petits cris macabres», raconte la mère.
Son état se détériorait sans cesse.
«Mais l'infirmier refusait de réveiller le médecin de garde parce qu'il n'arrivait pas à prendre les signes vitaux de mon enfant avec son appareil et ne pouvait donc renseigner le médecin.»
Suivre le protocole
«Mais une autre infirmière me disait que mon bébé n'allait pas bien. Je capotais. Je suis allée le voir. J'ai crié ; je l'ai supplié. Il disait qu'il devait suivre le protocole.»
«Tout à coup, une inhalothérapeute est apparue. Quand elle a vu Maxime, elle a tout de suite demandé depuis combien de temps la petite était de cette couleur-là. Elle avait l'air morte!»
«L'infirmier s'est décidé à appeler le médecin. Il avait mis Maxime sur une table et m'a donné un tube à oxygène que je devais tenir près de sa bouche. Mais il n'avait même pas branché le tube à la bombonne. Je faisais ça pour rien!»
«Quand j'ai entendu l'infirmier parler au médecin, je lui ai arraché le téléphone des mains. J'ai crié à la pédiatre: Viens-t'en, mon bébé va mourir!»
Un code rouge
«Elle a téléphoné, et le code rouge a été donné. Une équipe d'urgence est arrivée.»
«Alors, l'inhalothérapeute m'a dit, en me regardant droit dans les yeux: 'Votre bébé est très très malade. Elle n'a plus de tension artérielle.'»
La petite avait développé une septicémie. On l'a aussitôt transférée par ambulance à l'Hôpital général pour enfant, sous escorte policière. Chaque seconde comptait...
À Montréal, les spécialistes ont travaillé fort pour arracher l'enfant à la mort. Elle est restée cinq jours aux soins intensifs. Mais ils ont pu lui sauver la vie.