La blessure des parents battus
La blessure des parents battus
Publié le 10 février 2010 à 05h00 | Mis à jour à 07h07
Les blessures des parents battus
Katia Gagnon
La Presse
Alexandre a 19 ans, il étudie au cégep et veut devenir notaire. Il est beau, grand, intelligent, bon joueur de hockey. En le regardant, il est difficile de croire que, il y a quelques années à peine, trois voitures de police se sont garées devant la belle maison de sa mère, dans une banlieue cossue de Montréal. Les policiers venaient arrêter Alexandre. Sa mère avait porté plainte : son fils l'avait brutalisée. Et ce n'était pas la première fois.
Alexandre l'avoue sans peine : il a rayé de sa mémoire ces événements douloureux. «Ma mère et moi, on s'était chamaillés pour une niaiserie. Elle était dans l'escalier. J'ai voulu la tasser. Elle est tombée.» Dit comme ça, c'est presque anodin. Mais ce dont Alexandre refuse de se souvenir, c'est que, dans les mois qui ont précédé, il avait menacé sa mère avec un bâton de baseball. Il l'avait tapée. Il lui arrivait de lancer des objets dans la maison. Les policiers ont jugé que ces actes étaient assez graves pour incarcérer Alexandre.
De cela, en revanche, il se souvient. «Pendant la nuit, au poste, j'ai réalisé tout ce que j'avais. Je me suis dit que je n'avais pas ma place ici. J'étais parti de chez moi en révolte, je bouillais. Et sortant, je me suis dit que mes problèmes étaient derrière moi.»
L'histoire d'Alexandre et de sa mère se termine bien. Avec l'aide d'un intervenant des Services d'intervention rapide et intensive du Centre jeunesse de Montréal (CJM), ils ont suivi pendant deux mois, à raison de plusieurs séances par semaine, l'équivalent d'une thérapie familiale. Ils ont réappris à se parler. La violence a cessé.
Malheureusement, les histoires de parents brutalisés sont loin d'avoir toutes une fin aussi heureuse.
«La plupart du temps, quand les gens appellent, ils sont au bout du rouleau. Ils nous disent : venez le chercher», dit Thérèse Boucher, du CJM. Chaque année, une trentaine de jeunes se retrouvent dans les unités du centre jeunesse pour avoir brutalisé leurs parents. C'est la pointe de l'iceberg puisqu'on ne garde en centre que les cas les plus sérieux.
Le fils de Danielle Marchand fait partie de ces jeunes. Danielle et son mari l'ont adopté quand il avait 2 ans, mais la greffe avec sa nouvelle famille n'a jamais pris. Tout jeune, il s'est mis à avoir des problèmes de violence, des crises de colère de plus en plus fréquentes. «Un jour, il a eu une autre crise, à tout lancer. Je l'ai arrêté, je lui tenais les mains. Si je n'avais pas eu la force physique pour le retenir, j'aurais reçu un coup de poing en plein visage. On n'avait plus de pouvoir», raconte Mme Marchand.
Les années qui ont suivi ont été infernales. Au début de l'adolescence, il menaçait constamment ses parents. «Il nous disait : sors-le, le couteau. Je vais vous tuer.» Il dessinait des personnages avec des poignards dans la tête, prenait une allure skinhead. Un jour, sa mère a trouvé un oiseau mort dans son sac d'école.
«Ma fille aînée a fini par me dire : combien de temps vas-tu être capable de le tenir ?» Mme Marchand et son mari se sont décidés à porter plainte. En fouillant la chambre de leur fils, les policiers ont trouvé une série de couteaux dissimulés dans les tiroirs.
Leur fils, qui souffrait d'un trouble grave de l'attachement, a été envoyé en centre à 11 ans et n'en est sorti qu'à l'âge de 18 ans. Il n'a pas donné de nouvelles à sa famille depuis des mois. Sa mère est sortie meurtrie de cette expérience. Elle a fondé le groupe Pétales-Québec, qui donne des services aux parents dont les enfants souffrent de trouble de l'attachement.
«Si un jour il sonne à la porte, je vais regarder de quoi il a l'air et avec qui il est avant d'ouvrir», dit Mme Marchand.
***
Des études américaines ont démontré que les parents seraient victimes de violence dans une famille sur 10. Une rare étude québécoise, réalisée à l'Université du Québec en Outaouais, en est arrivée à peu près aux mêmes résultats : les parents seraient victimes de violence physique de la part de leurs enfants dans 11% des familles (voir autre texte).
Patrick Simon, intervenant depuis sept ans au Service d'intervention rapide et intensive, rencontre annuellement une dizaine de familles où les parents sont brutalisés. «Des parents victimes, il y en a beaucoup plus qu'on pense», dit-il. «C'est un phénomène en voie de développement très rapide», observe le grand psychiatre Boris Cyrulnik, dans un recueil de conférences paru en 2000.
La plupart du temps, les agresseurs sont adolescents, garçons ou filles. Mais il arrive aussi qu'on parle d'enfants. M. Simon se souvient notamment d'un petit garçon de 9 ans, récemment arrivé au pays avec sa mère, qui avait été témoin de scènes de violence conjugale dans son pays d'origine. Le père était resté au pays, mais le fils, «très rapidement, a commencé ses agressions sur la mère», raconte M. Simon. Lorsqu'ils l'ont arrêté, «les policiers ont dû se mettre à quatre pour lui passer les menottes.»
Les jeunes agresseurs se divisent en deux catégories bien distinctes, croit Patrick Simon. Primo, le délinquant, qui a de multiples problèmes de comportement et souvent de toxicomanie, qui a souvent été lui-même victime de violence ou alors témoin de violence conjugale. «Les parents deviennent alors des victimes parmi tant d'autres», observe le criminologue Daniel Pelletier, de l'Université du Québec en Outaouais. Secundo, les adolescents qui sont violents strictement dans le contexte familial. «La violence devient alors un symptôme de ce qui ne va pas dans la famille», explique M. Simon.
C'était notamment le cas de la famille d'Alexandre. «Ses parents étaient séparés, ils avaient deux façons très différentes d'élever les enfants. Les enfants et les parents ne communiquaient pas du tout.»
Porter plainte
Le problème des parents battus est loin d'être marginal, confirme Thérèse Boucher. Le CJM a même formé un comité avec des intervenants de la DPJ, des policiers et des procureurs de la Couronne, afin de déterminer la meilleure marche à suivre dans de tels cas. La première étape est simple : les parents doivent porter plainte à la police.
«Si les parents ne portent pas plainte, ils lancent le message que ce comportement est acceptable», dit Patrick Simon. «Socialement, il faut envoyer un message clair à ce jeune-là. Et lorsqu'on le fait, il obtient de l'aide», ajoute Thérèse Boucher. Sur le coup, Alexandre en a voulu à sa mère. Mais par la suite, il l'a remerciée «de l'avoir arrêté».
Mais ce geste est difficile à faire. Les parents ont peur des conséquences pour leur enfant. Et surtout, ils ont honte. «On est immédiatement jugés comme des parents incompétents. La perception sociale, c'est qu'un enfant ne peut pas mettre une famille en danger», dit Danielle Marchand.
Isabelle Nadon, qui nous demandé de raconter son histoire sous un nom d'emprunt, a elle aussi été menacée de mort pendant des années par sa fille adolescente. Julie lui disait qu'elle allait la tuer, qu'elle avait hâte de la voir dans sa tombe.
«Les services sociaux nous ont dit qu'ils ne pouvaient rien faire parce que notre enfant ne se mettait pas en danger. On ne pouvait pas avoir d'aide. Mais c'est nous qu'elle mettait en danger ! Ça, ça ne comptait pas, raconte-t-elle. Pourtant, nous vivions une violence verbale très intense de la part de notre enfant.»
C'est pourquoi les parents se rendent souvent très loin dans le cycle de la violence avant d'appeler la police. «Souvent, lorsqu'ils appellent, le jeune est près de sa majorité. Et ça fait deux ans que les problèmes traînent. C'est dommage que ça arrive aussi tard parce que le fait d'attendre les a privés de services», note Thérèse Boucher.
Quel genre de services ? D'abord, une aide rapide. À Montréal, Patrick Simon et ses 25 collègues interviennent dans les deux heures qui suivent une plainte et peuvent donner des services la famille pendant deux mois. L'objectif est d'éviter le placement de l'enfant. Les Centre de santé et de services sociaux ont eux aussi mis sur pied un service semblable, les CAFE (crise ados-famille-enfance), qui sont accessibles sept jours sur sept, dans l'après-midi et la soirée.
Les intervenants travaillent avec les jeunes sur l'impulsivité et la gestion de la colère, et avec la famille entière sur des techniques de communication efficaces. Mais parfois, ça ne suffit pas. Après la plainte à la police, le jeune mineur accusé de menaces ou de voies de fait contre ses parents tombe alors sous le coup de la Loi sur les jeunes contrevenants et peut parfois faire un séjour en centre d'hébergement.
http://www.cyberpresse.ca/vivre/famille ... battus.php" onclick="window.open(this.href);return false;
Les blessures des parents battus
Katia Gagnon
La Presse
Alexandre a 19 ans, il étudie au cégep et veut devenir notaire. Il est beau, grand, intelligent, bon joueur de hockey. En le regardant, il est difficile de croire que, il y a quelques années à peine, trois voitures de police se sont garées devant la belle maison de sa mère, dans une banlieue cossue de Montréal. Les policiers venaient arrêter Alexandre. Sa mère avait porté plainte : son fils l'avait brutalisée. Et ce n'était pas la première fois.
Alexandre l'avoue sans peine : il a rayé de sa mémoire ces événements douloureux. «Ma mère et moi, on s'était chamaillés pour une niaiserie. Elle était dans l'escalier. J'ai voulu la tasser. Elle est tombée.» Dit comme ça, c'est presque anodin. Mais ce dont Alexandre refuse de se souvenir, c'est que, dans les mois qui ont précédé, il avait menacé sa mère avec un bâton de baseball. Il l'avait tapée. Il lui arrivait de lancer des objets dans la maison. Les policiers ont jugé que ces actes étaient assez graves pour incarcérer Alexandre.
De cela, en revanche, il se souvient. «Pendant la nuit, au poste, j'ai réalisé tout ce que j'avais. Je me suis dit que je n'avais pas ma place ici. J'étais parti de chez moi en révolte, je bouillais. Et sortant, je me suis dit que mes problèmes étaient derrière moi.»
L'histoire d'Alexandre et de sa mère se termine bien. Avec l'aide d'un intervenant des Services d'intervention rapide et intensive du Centre jeunesse de Montréal (CJM), ils ont suivi pendant deux mois, à raison de plusieurs séances par semaine, l'équivalent d'une thérapie familiale. Ils ont réappris à se parler. La violence a cessé.
Malheureusement, les histoires de parents brutalisés sont loin d'avoir toutes une fin aussi heureuse.
«La plupart du temps, quand les gens appellent, ils sont au bout du rouleau. Ils nous disent : venez le chercher», dit Thérèse Boucher, du CJM. Chaque année, une trentaine de jeunes se retrouvent dans les unités du centre jeunesse pour avoir brutalisé leurs parents. C'est la pointe de l'iceberg puisqu'on ne garde en centre que les cas les plus sérieux.
Le fils de Danielle Marchand fait partie de ces jeunes. Danielle et son mari l'ont adopté quand il avait 2 ans, mais la greffe avec sa nouvelle famille n'a jamais pris. Tout jeune, il s'est mis à avoir des problèmes de violence, des crises de colère de plus en plus fréquentes. «Un jour, il a eu une autre crise, à tout lancer. Je l'ai arrêté, je lui tenais les mains. Si je n'avais pas eu la force physique pour le retenir, j'aurais reçu un coup de poing en plein visage. On n'avait plus de pouvoir», raconte Mme Marchand.
Les années qui ont suivi ont été infernales. Au début de l'adolescence, il menaçait constamment ses parents. «Il nous disait : sors-le, le couteau. Je vais vous tuer.» Il dessinait des personnages avec des poignards dans la tête, prenait une allure skinhead. Un jour, sa mère a trouvé un oiseau mort dans son sac d'école.
«Ma fille aînée a fini par me dire : combien de temps vas-tu être capable de le tenir ?» Mme Marchand et son mari se sont décidés à porter plainte. En fouillant la chambre de leur fils, les policiers ont trouvé une série de couteaux dissimulés dans les tiroirs.
Leur fils, qui souffrait d'un trouble grave de l'attachement, a été envoyé en centre à 11 ans et n'en est sorti qu'à l'âge de 18 ans. Il n'a pas donné de nouvelles à sa famille depuis des mois. Sa mère est sortie meurtrie de cette expérience. Elle a fondé le groupe Pétales-Québec, qui donne des services aux parents dont les enfants souffrent de trouble de l'attachement.
«Si un jour il sonne à la porte, je vais regarder de quoi il a l'air et avec qui il est avant d'ouvrir», dit Mme Marchand.
***
Des études américaines ont démontré que les parents seraient victimes de violence dans une famille sur 10. Une rare étude québécoise, réalisée à l'Université du Québec en Outaouais, en est arrivée à peu près aux mêmes résultats : les parents seraient victimes de violence physique de la part de leurs enfants dans 11% des familles (voir autre texte).
Patrick Simon, intervenant depuis sept ans au Service d'intervention rapide et intensive, rencontre annuellement une dizaine de familles où les parents sont brutalisés. «Des parents victimes, il y en a beaucoup plus qu'on pense», dit-il. «C'est un phénomène en voie de développement très rapide», observe le grand psychiatre Boris Cyrulnik, dans un recueil de conférences paru en 2000.
La plupart du temps, les agresseurs sont adolescents, garçons ou filles. Mais il arrive aussi qu'on parle d'enfants. M. Simon se souvient notamment d'un petit garçon de 9 ans, récemment arrivé au pays avec sa mère, qui avait été témoin de scènes de violence conjugale dans son pays d'origine. Le père était resté au pays, mais le fils, «très rapidement, a commencé ses agressions sur la mère», raconte M. Simon. Lorsqu'ils l'ont arrêté, «les policiers ont dû se mettre à quatre pour lui passer les menottes.»
Les jeunes agresseurs se divisent en deux catégories bien distinctes, croit Patrick Simon. Primo, le délinquant, qui a de multiples problèmes de comportement et souvent de toxicomanie, qui a souvent été lui-même victime de violence ou alors témoin de violence conjugale. «Les parents deviennent alors des victimes parmi tant d'autres», observe le criminologue Daniel Pelletier, de l'Université du Québec en Outaouais. Secundo, les adolescents qui sont violents strictement dans le contexte familial. «La violence devient alors un symptôme de ce qui ne va pas dans la famille», explique M. Simon.
C'était notamment le cas de la famille d'Alexandre. «Ses parents étaient séparés, ils avaient deux façons très différentes d'élever les enfants. Les enfants et les parents ne communiquaient pas du tout.»
Porter plainte
Le problème des parents battus est loin d'être marginal, confirme Thérèse Boucher. Le CJM a même formé un comité avec des intervenants de la DPJ, des policiers et des procureurs de la Couronne, afin de déterminer la meilleure marche à suivre dans de tels cas. La première étape est simple : les parents doivent porter plainte à la police.
«Si les parents ne portent pas plainte, ils lancent le message que ce comportement est acceptable», dit Patrick Simon. «Socialement, il faut envoyer un message clair à ce jeune-là. Et lorsqu'on le fait, il obtient de l'aide», ajoute Thérèse Boucher. Sur le coup, Alexandre en a voulu à sa mère. Mais par la suite, il l'a remerciée «de l'avoir arrêté».
Mais ce geste est difficile à faire. Les parents ont peur des conséquences pour leur enfant. Et surtout, ils ont honte. «On est immédiatement jugés comme des parents incompétents. La perception sociale, c'est qu'un enfant ne peut pas mettre une famille en danger», dit Danielle Marchand.
Isabelle Nadon, qui nous demandé de raconter son histoire sous un nom d'emprunt, a elle aussi été menacée de mort pendant des années par sa fille adolescente. Julie lui disait qu'elle allait la tuer, qu'elle avait hâte de la voir dans sa tombe.
«Les services sociaux nous ont dit qu'ils ne pouvaient rien faire parce que notre enfant ne se mettait pas en danger. On ne pouvait pas avoir d'aide. Mais c'est nous qu'elle mettait en danger ! Ça, ça ne comptait pas, raconte-t-elle. Pourtant, nous vivions une violence verbale très intense de la part de notre enfant.»
C'est pourquoi les parents se rendent souvent très loin dans le cycle de la violence avant d'appeler la police. «Souvent, lorsqu'ils appellent, le jeune est près de sa majorité. Et ça fait deux ans que les problèmes traînent. C'est dommage que ça arrive aussi tard parce que le fait d'attendre les a privés de services», note Thérèse Boucher.
Quel genre de services ? D'abord, une aide rapide. À Montréal, Patrick Simon et ses 25 collègues interviennent dans les deux heures qui suivent une plainte et peuvent donner des services la famille pendant deux mois. L'objectif est d'éviter le placement de l'enfant. Les Centre de santé et de services sociaux ont eux aussi mis sur pied un service semblable, les CAFE (crise ados-famille-enfance), qui sont accessibles sept jours sur sept, dans l'après-midi et la soirée.
Les intervenants travaillent avec les jeunes sur l'impulsivité et la gestion de la colère, et avec la famille entière sur des techniques de communication efficaces. Mais parfois, ça ne suffit pas. Après la plainte à la police, le jeune mineur accusé de menaces ou de voies de fait contre ses parents tombe alors sous le coup de la Loi sur les jeunes contrevenants et peut parfois faire un séjour en centre d'hébergement.
http://www.cyberpresse.ca/vivre/famille ... battus.php" onclick="window.open(this.href);return false;
Dernière modification par Beppo le mer. févr. 10, 2010 6:46 pm, modifié 1 fois.
Au plaisir!
«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Re: La blessure des parents battus
Triste de voir ces temoignages et le pire c'est de la realite
[img]http://i80.servimg.com/u/f80/09/00/38/05/image310.jpg[/img]
Re: La blessure des parents battus
Une famille sur dix
Katia Gagnon, La Presse, Mercredi 10 février 2010 page A 3
Une étude réalisée par l'Université du Québec en Outaouais a démontré que, au Québec, les parents seraient victimes de violence physique de la part de leurs enfants dans une famille sur dix.
L'équipe du criminologue Daniel Pelletier a interrogé 1834 adolescents de la même école secondaire et 557 parents de ces jeunes. Globalement, le taux de prévalence de la violence physique s'élève à 11% pour les filles et 9% pour les garçons. Le type d'agression le plus fréquent? « Pousser ou bousculer. » Des agressions caractérisées comme frapper ou lancer des objets sont signalées dans 6% des cas. Les agressions (blessures ou menace avec arme) dans 1% des cas. Les filles ont tendance à agresser leur mère, et les garçons, leur père. Fait à noter, quelque 45% des adolescents ont dit avoir eu des comportements verbaux violents envers leurs parents, souvent à l'endroit de leur mère.
Daniel Pelletier a été surpris par ces résultats. « D'autant plus, note-t-il, que les déclencheurs de la violence sont souvent insignifiants. De genre : ma mère veut m'acheter un pantalon chez Zellers et moi, je n'en veux pas.
Le criminologue a voulu récolter ces données parce que le phénomène est très peu documenté. « On n'en parle pas, comme on parle peu des hommes battus. Un parent victime de violence est souvent perçu comme inadéquat et suscite peu la compassion. »
Katia Gagnon, La Presse, Mercredi 10 février 2010 page A 3
Une étude réalisée par l'Université du Québec en Outaouais a démontré que, au Québec, les parents seraient victimes de violence physique de la part de leurs enfants dans une famille sur dix.
L'équipe du criminologue Daniel Pelletier a interrogé 1834 adolescents de la même école secondaire et 557 parents de ces jeunes. Globalement, le taux de prévalence de la violence physique s'élève à 11% pour les filles et 9% pour les garçons. Le type d'agression le plus fréquent? « Pousser ou bousculer. » Des agressions caractérisées comme frapper ou lancer des objets sont signalées dans 6% des cas. Les agressions (blessures ou menace avec arme) dans 1% des cas. Les filles ont tendance à agresser leur mère, et les garçons, leur père. Fait à noter, quelque 45% des adolescents ont dit avoir eu des comportements verbaux violents envers leurs parents, souvent à l'endroit de leur mère.
Daniel Pelletier a été surpris par ces résultats. « D'autant plus, note-t-il, que les déclencheurs de la violence sont souvent insignifiants. De genre : ma mère veut m'acheter un pantalon chez Zellers et moi, je n'en veux pas.
Le criminologue a voulu récolter ces données parce que le phénomène est très peu documenté. « On n'en parle pas, comme on parle peu des hommes battus. Un parent victime de violence est souvent perçu comme inadéquat et suscite peu la compassion. »
Au plaisir!
«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Re: La blessure des parents battus
combien de ces enfants ont été victimes de négligence au préalable ou sont atteint de maladie mentale ? il y a pas de % sur ca ?
Re: La blessure des parents battus
Ely a écrit : combien de ces enfants ont été victimes de négligence au préalable ou sont atteint de maladie mentale ? il y a pas de % sur ca ?




C'est un sujet délicat car ça fait pas longtemps (25-30 ans) que la majorité des mères vivent une carrière et gagnent leur vie en confiant leur enfant en bas âge à autrui.
Il y a des liens d'autorité et de 'chef de meute' (comme dirait César) qui de se sont peut-être pas tissés ?


[color=#000080][i]Tout est question de perceptions. On ne parle toujours que de soi finalement.
Vive le fun de vivre !!![/i][/color]
[img]http://www.domainebleu.ca/images/sigdb.gif[/img]
Vive le fun de vivre !!![/i][/color]
[img]http://www.domainebleu.ca/images/sigdb.gif[/img]
Re: La blessure des parents battus
Tu crois que les mères plus âgées qui sont restées à la maison ont reçu l'absolution contre la violence de leurs enfants?Panda a écrit : [...]
Et j'ajouterais : enfants de parents qui se sentent coupable de ?
je ne sais trop quoi, mais qui acceptent les coups
![]()
![]()
C'est un sujet délicat car ça fait pas longtemps (25-30 ans) que la majorité des mères vivent une carrière et gagnent leur vie en confiant leur enfant en bas âge à autrui.
Il y a des liens d'autorité et de 'chef de meute' (comme dirait César) qui de se sont peut-être pas tissés ?![]()
Re: La blessure des parents battus
Panda a écrit : [...]
Et j'ajouterais : enfants de parents qui se sentent coupable de ?
je ne sais trop quoi, mais qui acceptent les coups
![]()
![]()
C'est un sujet délicat car ça fait pas longtemps (25-30 ans) que la majorité des mères vivent une carrière et gagnent leur vie en confiant leur enfant en bas âge à autrui.
Il y a des liens d'autorité et de 'chef de meute' (comme dirait César) qui de se sont peut-être pas tissés ?![]()
Je ne crois pas du tout qu'il soit exclus que des mères à la maison soient victime de violence...... faire garder ses enfants à partir de l'âge de 1 an et demi 2 ans n'est pas la base de tous les maux..... c'est bcp plus large que ça je crois.
Dernière modification par Placeress le jeu. févr. 11, 2010 7:03 am, modifié 1 fois.
Re: La blessure des parents battus
La nature étant ce qu'elle est, quand un vide est créé il y aura toujours quelque chose ou quelqu'un pour le remplir. Sans autorité dans la famille ou dans les écoles, l'enfant se nomme lui même en tant qu'autorité.
Re: La blessure des parents battus
À moins de très mal saisir ton message, est-ce que le fait d'avoir été négligé dans son enfance permet la violence dans le rapport parental?Ely a écrit : combien de ces enfants ont été victimes de négligence au préalable ou sont atteint de maladie mentale ? il y a pas de % sur ca ?
Au plaisir!
«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Re: La blessure des parents battus
Pourquoi c'est ainsi?Ely a écrit : La nature étant ce qu'elle est, quand un vide est créé il y aura toujours quelque chose ou quelqu'un pour le remplir. Sans autorité dans la famille ou dans les écoles, l'enfant se nomme lui même en tant qu'autorité.
Au plaisir!
«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Re: La blessure des parents battus
Pas du tout, mais on ne peux pas traiter un enfant violent comme un adulte violent.Beppo a écrit : [...]
À moins de très mal saisir ton message, est-ce que le fait d'avoir été négligé dans son enfance permet la violence dans le rapport parental?
Re: La blessure des parents battus
Je suis pas sûr de bien comprendre ta question mais je dirais que pour les familles, comme les parents passent moins de temps avec leur enfant, quand ils ont du temps avec leur enfant ils préfèrent ne pas faire trop d'autorité. Ou encore quand les parents sont séparés ils tendent à vouloir faire plaisir plus souvent.Beppo a écrit : [...]
Pourquoi c'est ainsi?
Pour les écoles au Québec,il y a de ca quelques années ont a décidé de mettre les élèves sur le même pied d'égalité que les profs pour qu'ils se sentent mieux dans leur milieu de vie .... c'est se que j'en ai compris mais c'est pas vraiment le résulat que cela a donné.

Re: La blessure des parents battus
Je ne sais pas ou tu as vu ou lu que les écoles voulaient mettre les élèves sur le même pied d,égalité que leurs enseignants mais ce n'est pas le cas...Dans les règles de vie de chaque école, le respect voué aux enseignants et à toute personne en autorité est mentionnéEly a écrit : [...]
Je suis pas sûr de bien comprendre ta question mais je dirais que pour les familles, comme les parents passent moins de temps avec leur enfant, quand ils ont du temps avec leur enfant ils préfèrent ne pas faire trop d'autorité. Ou encore quand les parents sont séparés ils tendent à vouloir faire plaisir plus souvent.
Pour les écoles au Québec,il y a de ca quelques années ont a décidé de mettre les élèves sur le même pied d'égalité que les profs pour qu'ils se sentent mieux dans leur milieu de vie .... c'est se que j'en ai compris mais c'est pas vraiment le résulat que cela a donné.

Re: La blessure des parents battus
Ely a écrit : [...]
Je suis pas sûr de bien comprendre ta question mais je dirais que pour les familles, comme les parents passent moins de temps avec leur enfant, quand ils ont du temps avec leur enfant ils préfèrent ne pas faire trop d'autorité. Ou encore quand les parents sont séparés ils tendent à vouloir faire plaisir plus souvent.
Pour les écoles au Québec,il y a de ca quelques années ont a décidé de mettre les élèves sur le même pied d'égalité que les profs pour qu'ils se sentent mieux dans leur milieu de vie .... c'est se que j'en ai compris mais c'est pas vraiment le résulat que cela a donné.
Crois-tu vraiment qu'à l'époque où les familles étaient de 12 enfants que les parents avaient plus d'attention de leurs parents ?
Les agriculteurs étaient 14 heures par jour/7 jours sur 7 sans jamais de vacances dans leur travail......... la femme de l'agriculteur aidait à la terre/ferme.....etc.... en plus de la maison et des nombreux enfants......
En plus, les connaissances en matière de bien-être des enfants étaient très limité........
Là où je te donne raison, c'est que c'est sur que la discipline n'est plus la même........ mais les jeunes d'aujourd'hui ont accès à de l'information à profusion, sous toutes formes et de toutes sortes...... donc, les jeunes sont bcp plus éveillés qu'il y a quelques années...... et ça sera aux adultes de s'adapter à cette réalité.... sinon, ils vont manquer le bateau.........
Dernière modification par Placeress le jeu. févr. 11, 2010 11:58 am, modifié 1 fois.
Re: La blessure des parents battus
C'est dans le principe de non vouvoyement que l'idée se passe. Quand ils ont enlever le vouvoyement dans nos écoles, ils ont dit que c'était pour créer une relation plus "ami-ami" entre le prof et l'élève.Annouk a écrit : [...]
Je ne sais pas ou tu as vu ou lu que les écoles voulaient mettre les élèves sur le même pied d,égalité que leurs enseignants mais ce n'est pas le cas...Dans les règles de vie de chaque école, le respect voué aux enseignants et à toute personne en autorité est mentionné
Re: La blessure des parents battus
Tu l'as dis toi même, il n,avait pas toute leur attention mais l,autorité était là! Et très souvent les enfants travaillaient dans les champs avec leurs parents, sous leur autorité encorePlaceress a écrit : [...]
Crois-tu vraiment qu'à l'époque où les familles étaient de 12 enfants que les parents avaient plus d'attention de leurs parents ?
Les agriculteurs étaient 14 heures par jour/7 jours sur 7 sans jamais de vacances dans leur travail......... la femme de l'agriculteur aidait à la terre/ferme.....etc.... en plus de la maison et des nombreux enfants......
En plus, les connaissances en matière de bien-être des enfants étaient très limité........
Là où je te donne raison, c'est que c'est sur que la discipline n'est plus la même........ mais les jeunes d'aujourd'hui ont accès à de l'information à profusion, sous toutes formes et de toutes sortes...... donc, les jeunes sont bcp plus éveillés qu'il y a quelques années...... et ça sera aux adultes de s'adapter à cette réalité.... sinon, ils vont manquer le bateau.........

Re: La blessure des parents battus
Ely a écrit : [...]
Tu l'as dis toi même, il n,avait pas toute leur attention mais l,autorité était là! Et très souvent les enfants travaillaient dans les champs avec leurs parents, sous leur autorité encore
Ok mais elle est où la relation entre une baisse d,autorité et même une baisse de respect envers les parents et le fait que ceux-ci soient battus ?
Moins les respecter engendre la violence ?.....

Re: La blessure des parents battus
Ely a écrit : [...]
Tu l'as dis toi même, il n,avait pas toute leur attention mais l,autorité était là! Et très souvent les enfants travaillaient dans les champs avec leurs parents, sous leur autorité encore
Moi non plus je ne saisi pas le lien...... je crois vraiment que c'est que les enfants ont accès à de plus en plus d'information, de films, d'internet, ils côtoient 100 fois plus qu'avant la société sous toutes ses formes.......
Je ne crois pas que le simple fait de dire tu au lieu de vous aux profs face des enfants violent....

-
- Caïd de la Causette
- Messages : 554
- Inscription : mer. févr. 11, 2009 7:39 pm
Re: La blessure des parents battus
Si du haut de leurs 4 ans, ils ont régné sur l'empire familiale avec tîtres et faveurs royales, pourquoi s'étonner qu'ils ne soient devenus qu'à leurs 15-16 ans que la suite logique de ses droits acquis.
[color=#000080]Comme il est doux, à travers les brumes, de voir naître l'étoile..
[size=85]Baudelaire[/size][/color]
[size=85]Baudelaire[/size][/color]
Re: La blessure des parents battus
Je vois ça comme quand on ne respecte pas un objet, par exemple un bien de la ville. Et bien tu ne feras peut-être pas par exprès pour le briser mais tu ne lui fera pas attention non plus. Quand on parle de violence envers les parents, le texte dit qu'en grande majorité ont parle de "bousculades". Les jeune n'ont pas d'intention de blesser leur parents, mais ils ne leurs font pas attention non plus. Ils s'en foutent pas mal, c'est "si tu te tasses pas, tant pis pour toi"tuberale a écrit : [...]
Ok mais elle est où la relation entre une baisse d,autorité et même une baisse de respect envers les parents et le fait que ceux-ci soient battus ?
Moins les respecter engendre la violence ?.....je ne saisis pas le lien que tu fais.....