Salle de nouvelles
Publié : ven. juin 04, 2010 11:45 am
Le Blogue de Nathalie Collard
Le Jeudi 3 juin 2010 | Mise en ligne à 21h01 |
Départ d’Alexis Deschênes de TVA: y a-t-il un malaise plus profond?
Le journaliste Alexis Deschênes a annoncé cette semaine qu’il quittait son poste de reporter à l’Assemblée nationale pour le réseau TVA. Dès la fin août, ce jeune père de trois enfants âgés de un, trois et cinq ans, retournera sur les bancs d’école. À l’âge de 32 ans, il a décidé d’aller étudier le droit à l’Université Laval. «Si tout se passe selon mes plans, je devrais être avocat à l’automne 2013», lance-t-il.
Bien sûr, la question qui vient tout de suite à l’esprit concerne le climat actuel dans la salle de nouvelles de TVA. Les négociations difficiles dans le but de renouveler la convention collective, jumelées à l’avenir qui se profile pour les journalistes de TVA (travail multiplateforme, arrivée éventuelle de l’agence QMI dans la salle de nouvelles, etc.), ont-elles influencé la réflexion d’Alexis Deschênes?
Le principal intéressé répond qu’il est bien entendu inquiet des conditions actuelles dans lesquelles son métier se pratique, mais il ajoute que sa remise en question est plus profonde. «Au fond, je réalise que le journalisme n’a jamais su combler toutes les facettes de ma personnalité, explique Alexis Deschênes. Le métier de journaliste m’a beaucoup appris à écouter, à faire des nuances mais maintenant, je veux m’impliquer davantage. J’en ai assez du devoir de réserve qui s’impose, j’ai envie de m’impliquer davantage, de dire ce que je pense, de plaides des causes qui me tiennent à coeur.»
La décision d’un reporter de quitter la profession n’est pas la fin du monde, on s’entend. Des milliers de personnes changent de travail chaque année et au fil des ans, plusieurs journalistes ont quitté pour se diriger vers les relations publiques ou encore, la politique (les cas les plus récents : Gérard Delteil, pour l’ADQ et Bernard Drainville, pour le PQ).
Alors pourquoi faire un plat du départ d’Alexis Deschênes? Est-il symptomatique d’un malaise plus profond dans la profession?
La crise qui frappe les médias, les conditions financières difficiles dans l’industrie et les nombreux conflits de travail ont suscité un questionnement chez plusieurs journalistes, ce que confirme Alexis Deschênes. «Depuis que j’ai dit à certaines personnes dans mon entourage que j’étais en réflexion, plusieurs m’ont dit qu’ils songeaient à leur avenir. Et pas seulement à TVA, dans les autres médias aussi.»
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec ne tient aucune statistique sur les changements de carrière de ses membres et encore moins sur leurs états d’âme. Du côté de l’Association des journalistes indépendants (AJIQ), toutefois, on observe un certain découragement. Son président, Nicolas Langelier, va même jusqu’à parler d’une véritable fuite des cerveaux. «Dans le milieu du journalisme indépendant, plusieurs personnes quittent à cause des conditions dérisoires, souligne-t-il. Ils vont en communications publiques, en relations de presse ou alors changent carrément de domaine. Ce sont des gens intelligent avec un bagage incroyable. Leur départ est une perte et je crois qu’il y a lieu d’être inquiet. Ce n’est jamais bon pour une démocratie quand des journalistes de talent s’en vont.»
Isabelle Albert quitte la Première chaîne
Directrice de la Première chaîne depuis le 12 janvier 2009, Isabelle Albert a annoncé son part à la retraite. Elle quittera ses fonctions à la fin du mois et c’est le Directeur général de la première chaîne, Jean-François Rioux, qui assurera l’intérim. Avant d’occuper ce poste, Mme Albert a été journaliste. Elle a également travaillé au secteur Culture et variétés de la télévision ainsi qu’à la direction des projets spéciaux dans le même secteur.
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Le Jeudi 3 juin 2010 | Mise en ligne à 21h01 |
Départ d’Alexis Deschênes de TVA: y a-t-il un malaise plus profond?
Le journaliste Alexis Deschênes a annoncé cette semaine qu’il quittait son poste de reporter à l’Assemblée nationale pour le réseau TVA. Dès la fin août, ce jeune père de trois enfants âgés de un, trois et cinq ans, retournera sur les bancs d’école. À l’âge de 32 ans, il a décidé d’aller étudier le droit à l’Université Laval. «Si tout se passe selon mes plans, je devrais être avocat à l’automne 2013», lance-t-il.
Bien sûr, la question qui vient tout de suite à l’esprit concerne le climat actuel dans la salle de nouvelles de TVA. Les négociations difficiles dans le but de renouveler la convention collective, jumelées à l’avenir qui se profile pour les journalistes de TVA (travail multiplateforme, arrivée éventuelle de l’agence QMI dans la salle de nouvelles, etc.), ont-elles influencé la réflexion d’Alexis Deschênes?
Le principal intéressé répond qu’il est bien entendu inquiet des conditions actuelles dans lesquelles son métier se pratique, mais il ajoute que sa remise en question est plus profonde. «Au fond, je réalise que le journalisme n’a jamais su combler toutes les facettes de ma personnalité, explique Alexis Deschênes. Le métier de journaliste m’a beaucoup appris à écouter, à faire des nuances mais maintenant, je veux m’impliquer davantage. J’en ai assez du devoir de réserve qui s’impose, j’ai envie de m’impliquer davantage, de dire ce que je pense, de plaides des causes qui me tiennent à coeur.»
La décision d’un reporter de quitter la profession n’est pas la fin du monde, on s’entend. Des milliers de personnes changent de travail chaque année et au fil des ans, plusieurs journalistes ont quitté pour se diriger vers les relations publiques ou encore, la politique (les cas les plus récents : Gérard Delteil, pour l’ADQ et Bernard Drainville, pour le PQ).
Alors pourquoi faire un plat du départ d’Alexis Deschênes? Est-il symptomatique d’un malaise plus profond dans la profession?
La crise qui frappe les médias, les conditions financières difficiles dans l’industrie et les nombreux conflits de travail ont suscité un questionnement chez plusieurs journalistes, ce que confirme Alexis Deschênes. «Depuis que j’ai dit à certaines personnes dans mon entourage que j’étais en réflexion, plusieurs m’ont dit qu’ils songeaient à leur avenir. Et pas seulement à TVA, dans les autres médias aussi.»
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec ne tient aucune statistique sur les changements de carrière de ses membres et encore moins sur leurs états d’âme. Du côté de l’Association des journalistes indépendants (AJIQ), toutefois, on observe un certain découragement. Son président, Nicolas Langelier, va même jusqu’à parler d’une véritable fuite des cerveaux. «Dans le milieu du journalisme indépendant, plusieurs personnes quittent à cause des conditions dérisoires, souligne-t-il. Ils vont en communications publiques, en relations de presse ou alors changent carrément de domaine. Ce sont des gens intelligent avec un bagage incroyable. Leur départ est une perte et je crois qu’il y a lieu d’être inquiet. Ce n’est jamais bon pour une démocratie quand des journalistes de talent s’en vont.»
Isabelle Albert quitte la Première chaîne
Directrice de la Première chaîne depuis le 12 janvier 2009, Isabelle Albert a annoncé son part à la retraite. Elle quittera ses fonctions à la fin du mois et c’est le Directeur général de la première chaîne, Jean-François Rioux, qui assurera l’intérim. Avant d’occuper ce poste, Mme Albert a été journaliste. Elle a également travaillé au secteur Culture et variétés de la télévision ainsi qu’à la direction des projets spéciaux dans le même secteur.
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