Mon conseil pour la « droite »
Une rumeur court qu’un nouveau parti de droite, « Forces Québec », cherche à naître. Des anciens ministres, dont François Legault, et quelques grosses pointures de la province, en feraient partie. Certains commentateurs y voient une bonne nouvelle. D’autres émettent des doutes sur la capacité d’un parti de droite à séduire l’électorat québécois.
Je suis loin d'être un conseiller politique. Mais selon moi, un parti de droite qui vise à réduire la dette de l’État québécois, et son intervention dans l’économie, doit d’abord convaincre la population de la réalité suivante :
C’est possible de réduire la taille de l’État (et réduire vos impôts) tout en préservant et en améliorant les services à la population.
Réduire la taille de l’État, ce n’est pas couper dans les services. Réduire la taille de l’État, c’est couper dans les intermédiaires, les parasites, les groupes d’intérêt. Ceux qui se placent entre vos impôts et les services que vous recevez, et qui sucent une grande partie de l’argent qui passe. Je parle des syndicats, des trop nombreux cadres de la fonction publique, des entreprises multinationales, et de tous les groupes qui quémandent constamment des subventions.
Un exemple : les garderies à 7$. Le programme coûtait 290 millions en 1997 à ses débuts. Aujourd’hui, en incluant les augmentations qu’exigent les 15 000 intervenantes en milieu familial nouvellement syndiquées par la CSQ et la CSN, la facture grimpera autour de 2,3 milliards (estimé conservateur). Certains diront que cette augmentation de coût résulte du mini baby-boom au Québec, et donc de l’accroissement du nombre de places offertes aux parents.
Faux.
En passant de 290 millions à près de 2,3 milliards, le coût du programme s’est multiplié par plus de 8 en 13 ans d’existence. Qu’en est-il des places en garderies? Elles sont passées de 82 000 à un peu plus de 198 000 aujourd’hui. Elles ont donc augmenté… 2,4 fois.
Où est passé tout l’argent? Allez savoir. Faudrait demander aux centrales syndicales, aux bureaux coordonnateurs et à toute la bureaucratie qui s’est greffée autour du programme de garderies à 7 $. Pendant ce temps les parents doivent donner des pots-de-vin aux gardiennes pour dénicher une place pour leur petit, ou attendre trois ans sur une liste. Et d’ici quelques mois, ou un an, attendez-vous à ce que le gouvernement hausse le coût des places à 10 $. Les parasites ont faim, ils se multiplient, les parents doivent les nourrir.
C’est un exemple parmi tant d’autres. La logique vaut aussi pour les commissions scolaires. Nos écoles accueilleraient volontiers tout l’argent qui se gaspille dans ces immenses édifices, dans les voyages de luxe et les parties de golf des commissaires. Et si on veut donner un coup de pouce à nos PME, doit-on donner plus de six milliards $ (trois fois plus qu’en Ontario) à des entreprises, en majorité des multinationales, qui n’en ont pas besoin?
Réformer ces programmes ne veut pas nécessairement dire les éliminer, ou éliminer le but qu’ils servent. Cela veut simplement dire faire les choses autrement, en privilégiant par exemple les parents et les enfants, au lieu de privilégier le système et ceux qui en vivent. En coupant dans les bonbons offerts aux groupes d’intérêts, les citoyens y gagneraient un meilleur service, à meilleur coût.
Si un parti politique réussit à faire comprendre ça aux électeurs, il connaîtra du succès. Les Québécois sont intelligents, ils comprendront.
À la poubelle, les lucides!
En ce sens, un parti de droite doit aller plus loin que les recommandations des « lucides » de Lucien Bouchard. Ces derniers sont des « étatistes de droite ». Ils ne remettent aucunement en question la taille de l’État, et refusent de confronter les groupes d’intérêt qui infestent ses couloirs. Les lucides se contentent de chercher des façons plus « efficaces » de siphonner les citoyens pour nourrir l’État. Par exemple, en taxant la consommation et en haussant les tarifs sur l’électricité, au lieu d’augmenter l’impôt sur le revenu. On l’a vu avec le dernier budget Bachand (notamment la hausse de 2 % de la TVQ), fortement imprégné de leurs conseils.
Ce financement « efficace » a toutefois la fâcheuse tendance de faire payer les plus pauvres et la classe moyenne – dont les taxes et tarifs représentent une part plus grande de leur budget. En plus, on ne règle rien. L’État continue à grossir, et la dette continue de s’alourdir. C’est le meilleur moyen de se faire haïr par la classe moyenne. Pas très winner comme stratégie.
Un parti de droite n’a rien à offrir aux contribuables québécois s’il refuse de confronter les groupes d’intérêt. Il est temps de s’attaquer au problème fondamental. Nous vivons une situation absurde au Québec, étant à la fois les citoyens parmi les plus endettés en Amérique du Nord… et les plus taxés. Ça ne fonctionne pas. Il est temps d’expliquer aux Québécois pourquoi.
Publié par David Descôteaux
Qui est-il
David Descôteaux
Journaliste / analyste économique, je signe chaque jeudi une chronique dans le journal Métro à Montréal, et le vendredi dans les pages de Metro News Canada, le même journal distribué dans les grandes villes canadiennes. Je suis aussi chroniqueur économique au 103,3 FM et chercheur associé à la Chaire d’études politiques et économiques américaines (CÉPÉA). Les opinions exprimées sur ce blog et dans mes chroniques sont mes opinions personnelles. Je suis titulaire d’une maîtrise et d’un baccalauréat avec majeure en sciences économiques de l’Université de Montréal, où j'entreprends un doctorat sur les politiques publiques. Journaliste indépendant spécialisé en économie de 2005 à 2009, j'ai publié dans les magazines Commerce, Affaires Plus et L’actualité, ainsi que dans le quotidien La Presse et l’hebdomadaire Les Affaires. J'ai aussi travaillé chez Radio-Canada. Avant de faire carrière en journalisme, j'ai fait des stages au consulat général du Canada à Minneapolis et au consulat des États-Unis à Montréal.
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Re: Mon conseil pour la « droite »
.anthurium. a écrit : Mon conseil pour la « droite »
Une rumeur court qu’un nouveau parti de droite, « Forces Québec », cherche à naître. Des anciens ministres, dont François Legault, et quelques grosses pointures de la province, en feraient partie. Certains commentateurs y voient une bonne nouvelle. D’autres émettent des doutes sur la capacité d’un parti de droite à séduire l’électorat québécois.
Je suis loin d'être un conseiller politique. Mais selon moi, un parti de droite qui vise à réduire la dette de l’État québécois, et son intervention dans l’économie, doit d’abord convaincre la population de la réalité suivante :
C’est possible de réduire la taille de l’État (et réduire vos impôts) tout en préservant et en améliorant les services à la population.
Réduire la taille de l’État, ce n’est pas couper dans les services. Réduire la taille de l’État, c’est couper dans les intermédiaires, les parasites, les groupes d’intérêt. Ceux qui se placent entre vos impôts et les services que vous recevez, et qui sucent une grande partie de l’argent qui passe. Je parle des syndicats, des trop nombreux cadres de la fonction publique, des entreprises multinationales, et de tous les groupes qui quémandent constamment des subventions.
Un exemple : les garderies à 7$. Le programme coûtait 290 millions en 1997 à ses débuts. Aujourd’hui, en incluant les augmentations qu’exigent les 15 000 intervenantes en milieu familial nouvellement syndiquées par la CSQ et la CSN, la facture grimpera autour de 2,3 milliards (estimé conservateur). Certains diront que cette augmentation de coût résulte du mini baby-boom au Québec, et donc de l’accroissement du nombre de places offertes aux parents.
Concernant les syndicats je suis moins d'accord car ca aide crois moi je le sais par expérience (j'ai fondé (moi et 5 autres) un syndicat dans les années 70. Mais par contre je suis d'accord que certains syndicats demandent des cotisations élèvés comme PSAC le plus gros synd de la fonction publique fédéral plus de 100,000 membres et dont nous pouvons payer jusqu'à + de $100 par mois pour PSAC dépendamment ou on travaille. Il y a d'autres syndicats à la fonction publique avec beaucoup moins de membres et leur cotisation très peu élèvé et un taux fixe pour tous le plus haut est 50.56/mois. Il y a la CSN qui fait de la gérance sur les terrains de la construction etcccc la FTQ qui investi dans les PME et fond de l'argent avec nos cotisations et investissement de REER. Mais sans les syndicats beaucoup seraient sous payé et cela existe au Québec et même en dessous du salaire minimum
Pour ce qui est d'un nouveau parti ce serait intéressant d'entendre ce qu'ils ont à dire et ca ferait pas de tord je crois car nous sommes comme saturé (je parle pas de tout le monde) par les parties actuelles et d'entendre toujours les mêmes choses. Si un nouveau parti nous sort des choses nouvelles ben pourquoi pas. Les plus grosses coupures devrfaient être au niveau des dépenses du gouvernement en passant par les voyages. Je pourrais en dire long sur celà côté fédéral. Exemple quand tu réserve un avion pour ton patron pour aller à Vancouver et que ca coute plus de $1500 et je dirais plus ben ca pas de bon sens. Si nles réservations étaient fais avec des agence de voyage se serait moins dispendieux mais il y a un système qui doit etre utilisé et les prix sont très élevés
Dernière modification par Carmelle le ven. oct. 15, 2010 6:31 pm, modifié 2 fois.
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