Les années ténèbres

Votre tribune, la parole est à vous! Débattez d'idées, d'opinions, de sujets chauds de l'actualité ... bref place aux discussions.
.anthurium.
Seigneur de la Causerie
Messages : 6007
Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am

Les années ténèbres

Message par .anthurium. »

Les années ténèbres
par Reynald Du Berger

Je vous livre ici en vrac, la lettre que j’ai décidé de partager avec vous, et que j’envoie aujourd’hui aux responsables de l’émission – ils appellent ça le « magazine scientifique de Radio-Canada »- Les Années lumière d’hier. Si certains d’entre vous l’ont écoutée, j’apprécierais vos commentaires.
J’ai écouté avec beaucoup d’intérêt votre spécial changement climatique des Années lumière d’hier. J’y ai noté que les scientifiques sur le terrain en Polynésie française ont fait des observations intéressantes mais dont l’interprétation n’est pas aussi évidente que vous et eux le prétendez. J’ai noté des inexactitudes et votre reporter a parlé à plusieurs reprises de “du jamais vu”. Vous comprendrez qu’en matière de climat, une telle conclusion est inacceptable pour un géologue. J’ai visité deux fois ce magnifique territoire (Iles Marquises et Australes, Tahiti, Moorea et Bora Bora ainsi que plusieurs des atolls). J’ai trouvé pathétique le choeur des écoliers de Moorea , présenté par votre reporter, auquel on apprenait le sort déplorable des tortues, comme on enseigne ici aux nôtres (à tort car ils sont souvent en surpopulation) celui des ours polaires, ça rappelle les prières qu’on nous enseignait et qu’on récitait ensuite machinalement comme les robots catholiques que nous étions à l’école dans les années ’50 . Le jeunes de Moorea sont devenus des robots climatiques.

Il me faudrait écouter à nouveau l’émission pour en relever toutes les erreurs et exagérations, je me contenterai donc de quelques remarques.

1- Je déplore que vous n’ayez eu en ligne aucun scientifique du climat sceptique comme Vincent Courtillot, Directeur de l’Institut de physique du Globe de Paris, ne serait-ce que pour équilibrer votre plateau.

2- Vous avez rediffusé un extrait de mes propos de l’an dernier au bar des sciences des Années lumière de Montréal et ils sont toujours pertinents car je reprochais alors au CRU (que vous croyez à tort blanchi des accusations du Climategate) de ne pas livrer ses données brutes. Et j’ai toujours raison sur ce point car…

3- Courtillot a tenté en vain de les obtenir, on ne lui proposait que des données “corrigées, traitées, filtrées etc” pour ne pas dire plus afin de rester poli et rigoureux. Comment peut-on alors parler de “blanchiment”? et “Hide the decline” est une invention? Où est la transparence du GIEC dont parlait Hervé Letreut à Montréal?

4- M. Claude Villeneuve de l’UQAC a souligné la complexité de la question climatique et j’abonde aussi dans ce sens. Mais je ne suis pas certain, si j’en juge par ses commentaires, qu’il en saisit toute la complexité lui-même. Je me rappelle son premier livre sur le sujet, que j’ai acheté et jeté immédiatement à la poubelle dès que j’ai vu qu’il ne comportait aucune référence, juste une courte bibliographie qui ne nous référait à aucune référence pertinente d’articles de revues à comités de lecture, comme les périodiques de l’AGU (j’y ai été abonné de 1970 à 2004) où plus de la moitié des articles pertinents au climat sont publiés.

5. Il n’y a pas que les 2 erreurs que vous avez relevées dans le dernier rapport du GIEC de 2007. Des centaines de références sont tirées de revues sans comités de lecture comme des rapports d’excursionnistes sur des glaciers! , des rapports du WWF etc…. et le GIEC clame que sa conclusion est vraie avec une certitude de 90% !!! (comment peut-on prétendre à la rigueur avec un pareil chiffre , c’est ni 84% ni 92% mais bien 90%!)

6- Votre émission ainsi que celle de Découverte regroupe plus d’une douzaine de recherchistes et je vous ai déjà suggéré d’en lâcher quelques uns aux trousses d’un ou deux parmi les quelque milliers de scientifiques du climat sceptiques, en les sommant d’expliquer les raisons de leur scepticisme, et j’attends toujours.

7- Je ferai une présentation bientôt devant des professeurs et étudiants gradués des HEC de Montréal intitulée “La science défaillante et la religion florissante du changement climatique” et je peux appuyer chacun des graphiques de ma présentation par des articles dans des revues scientifiques à comités de lecture. Il est important que certaines affirmations graves faites dans votre émission le soient aussi… le sont-elles?

8- Vous avez éludé l’importante question de l’éthique, le business pseudo-scientifique du changement climatique, comment des chercheurs en profitent de façon immorale en entretenant non seulement la peur, mais aussi la culpabilité.

9- Je désespère de voir ou entendre sur vos plateaux radio-canadiens un seul véritable scientifique du climat qui ait la seule attitude acceptable sur la question , celle du scepticisme. Contrairement à la France, je désespère aussi de voir ici des débats entre scientifiques sur cette question qui a malheureusement éclipsé les deux autres tellement plus importantes de l’eau potable (1,5 milliard d’êtres humains n’y ont pas accès) et des déchets urbains.

salutations néanmoins cordiales,

Reynald Du Berger

Qui est Reynald Duberger





Reynald Du Berger


Reynald Du Berger a été un des professeurs fondateurs de l’Université du Québec à Chicoutimi, où il a enseigné la géophysique pendant plus de 30 ans. Ses intérêts de recherche sont en séismologie et en géophysique appliquée à l’environnement et aux eaux souterraines. Il a été le premier séismologue québécois à installer des séismographes sur le terrain en vue d’étudier la région la plus active dans l’Est de l’Amérique du Nord, la zone de Charlevoix-Kamouraska.

L’important tremblement de terre du Saguenay du 25 novembre 1988 l’a fait connaître aussi bien dans la population régionale et québécoise que dans les milieux scientifiques canadien et américain. Il a mené aussi des études géophysiques au Burkina Faso, lesquelles, combinées à la télédétection et à l’hydrogéologie ont permis de décupler les succès des forages d’eau en vue de fournir de l’eau potable aux habitants des grands centres secondaires de ce pays du Sahel. Depuis sa retraite il y a 10 ans, il s’est impliqué dans plusieurs oeuvres caritatives à titre de bénévole. Il est présentement un des directeurs de la Fondation commémorative du génie canadien qui vise à attirer davantage de femmes vers sa profession d’ingénieur. Sa passion pour les voyages l’a amené dans 58 pays différents. Il est mélomane et a des intérêts particuliers pour l’histoire et l’archéologie. Depuis 3 ans, il écoule une retraite paisible dans sa résidence de la région de Québec au bord de la rivière Montmorency.

Vous pouvez me rejoindre en tout temps à l’adresse suivante : rduberge@uqac.ca
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
Répondre

Revenir à « LA TRIBUNE »