Nicolo Rizzuto tué par balles
Agence QMI
10/11/2010 19h20 - Mise à jour 10/11/2010 20h59

MONTRÉAL – Le patriarche de la mafia sicilienne à Montréal, Nicolo Rizzuto, a été tué par balle, mercredi soir, à Montréal.
Ce meurtre survient presque un an après l'assassinat de son petit-fils, Nick Jr, abattu en pleine rue dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce à Montréal.
M. Rizzuto est le père du chef présumé de la mafia montréalaise, Vito Rizzuto, arrêté en 2004 puis extradé aux États-Unis où il purge une peine de 10 ans de prison pour une affaire de meurtres remontant à 1981.
Arrivé au Canada en 1954, le Sicilien de 86 ans a été arrêté en novembre 2006 dans le cadre de l’opération Colisée.
Plus récemment, le fisc québécois avait condamné le patriarche à 210 000 $ d’amende pour évasion fiscale.
La carrière de Nicolo Rizzuto
Nicolo Rizzuto, qui était âgé de 86 ans, a immigré au Canada en 1954. Il s’est établi avec sa famille à Montréal, où il a commencé sa carrière pour la mafia sicilienne. Dès les années 1970, Nicolo Rizutto a tissé des liens étroits avec clan Cotroni, qui était à la tête du trafic de drogue dans la métropole.
Il est le père de Vito Rizzuto, connu comme étant le présumé parrain de la mafia sicilienne, la Cosa Nostra. Vito purge actuellement une peine de 10 ans de prison aux États-Unis pour des meurtres qu’il a commis dans les années 1980.
Nicolo Rizzuto avait des liens avec des groupes criminels du Canada, des États-Unis, de l’Italie et du Venezuela. Dans les années 1980, le clan Rizutto a véritablement pris le contrôle de la mafia de Montréal, au terme d’une guerre de territoire entre les factions siciliennes (les Rizutto) et calabraises (les Catroni) de la mafia.Réactions
Pierre De Champlain, un ancien analyste de renseignements à la Direction des renseignements criminels de la GRC, voit dans cet assassinat «la mort du clan Rizzuto».
«Il y a une faction de la mafia qui a décidé de mettre fin au règne du clan Rizutto», a-t-il dit. Selon lui, la mort du patriarche de la mafia montréalaise s’inscrit dans «une vendetta».
«On commence par éliminer le fils, le beau-frère, puis le patriarche, a expliqué M. De Champlain. […] On essaie d’éliminer le plus d’individus qui pourraient représenter un danger pour la faction qui veut prendre le contrôle de la mafia montréalaise.»
La façon dont M. Rizzuto a été assassiné démontre que le milieu du crime organisé avait peu de respect à l’endroit des Rizutto, croit le spécialiste des organisations criminelles au Canada. Le patriarche a été victime d’une fusillade à son domicile de la rue Antoine-Berthelet à Montréal, alors qu’un homme et deux femmes – probablement sa femme et sa fille – se trouvaient dans la résidence.
«D’habitude, on fait ça en pleine rue, pas dans la maison. C’est un manque de respect. Ça démontre que les Rizutto étaient tombés très bas dans le milieu de la mafia à Montréal», a ajouté M. De Champlain, qui affirme que ce n’est pas la façon habituelle de procéder de la mafia.
Pierre De Champlain croit que Nicolo Rizzuto n’était «pas très actif» au sein de la mafia montréalaise depuis qu’il avait été libéré de prison, en 2008. «Il était sous la supervision du Service correctionnel, j’imagine, a-t-il ajouté. […] Je ne pense pas qu’il était aussi actif qu’avant l’opération Colisée», alors que la plupart des dirigeants du clan Rizzuto avaient été emprisonnés.
Nicolo Rizzuto avait plaidé coupable en septembre 2008 (deux ans après son arrestation) à des accusations de gangstérisme, de complot pour importation de stupéfiants, d'extorsion, d'organisation de paris illégaux et de possession d'argent issu d'activités criminelles. Le patriarche avait alors passé deux ans derrière les barreaux, soit de 2006 à 2008.
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