Mafia et Construction
Mafia et Construction
Mafia et construction - Enquête vient enfoncer le clou
Valerian Mazataud 12 novembre 2010 Québec
L'émission Enquête, diffusée hier soir à Radio-Canada, confirme les allégations du sergent de la GRC Lorie Macdougall, dont les propos, rapportés dans le livre Mafia inc., dénonçaient les implications de la mafia dans le secteur de la construction au Québec.
Tout comme la GRC, l'équipe de l'émission hebdomadaire a décidé de réétudier les preuves publiques de l'opération Colisée, mais sous l'angle de la construction, afin de confirmer si le clan Rizzuto touchait bien 5 % de commission sur les contrats de construction au Québec.
On découvre le témoignage de l'entrepreneur Paul Sauvé, patron de l'entreprise LM Sauvé, responsable du contrat de l'hôtel de ville de Montréal. Ce dernier affirme avoir rencontré, à deux reprises, Nick Rizzuto Junior, qui lui aurait réclamé 500 000 $.
Interviewé dans le cadre de l'émission, André Cédilot, coauteur avec le journaliste de La Presse André Noël, du livre Mafia inc., confirme que Nick Rizzuto Junior «était présent quasi quotidiennement dans les bureaux de l'entrepreneur Antonio Magi», dirigeant de l'entreprise FTM Construction.
Selon une entrevue exclusive avec un témoin anonyme, proche de la mafia depuis dix ans, 14 compagnies verseraient au clan de 300 000 $ à 500 000 $ par mois afin d'organiser la collusion lors d'appels d'offres.
Denis Morin, inspecteur de la Sûreté du Québec à la tête de l'opération Marteau, confirme par ailleurs l'existence «d'une certaine collusion» dont l'ampleur reste à confirmer, ainsi que «des liens entre ces entreprises-là et la mafia».
Clou de l'émission, le visionnement d'une preuve vidéo, rendue publique par la GRC, où l'on peut apercevoir Nicolo Rizzuto glisser deux liasses de billets d'un demi-pouce d'épaisseur dans ses chaussettes en présence de l'entrepreneur Francesco Catania.
La deuxième partie de l'émission revient quant à elle sur le reportage «Les voisins» signé par la journaliste Marie-Maude Denis, qui révélait mardi dernier le prêt illégal de 3,75 millions de dollars par la FIPOE (Fraternité interprovinciale des ouvriers en électricité), un syndicat affilié à la FTQ-Construction, dans le cadre de la construction d'une tour à condos à Saint-Léonard. Les condos ont ensuite été revendus à des dirigeants de la FTQ, à des proches de la mafia, ainsi qu'à l'homme d'affaires Tony Accurso.
http://www.ledevoir.com/politique/quebe ... er-le-clou" onclick="window.open(this.href);return false;
Valerian Mazataud 12 novembre 2010 Québec
L'émission Enquête, diffusée hier soir à Radio-Canada, confirme les allégations du sergent de la GRC Lorie Macdougall, dont les propos, rapportés dans le livre Mafia inc., dénonçaient les implications de la mafia dans le secteur de la construction au Québec.
Tout comme la GRC, l'équipe de l'émission hebdomadaire a décidé de réétudier les preuves publiques de l'opération Colisée, mais sous l'angle de la construction, afin de confirmer si le clan Rizzuto touchait bien 5 % de commission sur les contrats de construction au Québec.
On découvre le témoignage de l'entrepreneur Paul Sauvé, patron de l'entreprise LM Sauvé, responsable du contrat de l'hôtel de ville de Montréal. Ce dernier affirme avoir rencontré, à deux reprises, Nick Rizzuto Junior, qui lui aurait réclamé 500 000 $.
Interviewé dans le cadre de l'émission, André Cédilot, coauteur avec le journaliste de La Presse André Noël, du livre Mafia inc., confirme que Nick Rizzuto Junior «était présent quasi quotidiennement dans les bureaux de l'entrepreneur Antonio Magi», dirigeant de l'entreprise FTM Construction.
Selon une entrevue exclusive avec un témoin anonyme, proche de la mafia depuis dix ans, 14 compagnies verseraient au clan de 300 000 $ à 500 000 $ par mois afin d'organiser la collusion lors d'appels d'offres.
Denis Morin, inspecteur de la Sûreté du Québec à la tête de l'opération Marteau, confirme par ailleurs l'existence «d'une certaine collusion» dont l'ampleur reste à confirmer, ainsi que «des liens entre ces entreprises-là et la mafia».
Clou de l'émission, le visionnement d'une preuve vidéo, rendue publique par la GRC, où l'on peut apercevoir Nicolo Rizzuto glisser deux liasses de billets d'un demi-pouce d'épaisseur dans ses chaussettes en présence de l'entrepreneur Francesco Catania.
La deuxième partie de l'émission revient quant à elle sur le reportage «Les voisins» signé par la journaliste Marie-Maude Denis, qui révélait mardi dernier le prêt illégal de 3,75 millions de dollars par la FIPOE (Fraternité interprovinciale des ouvriers en électricité), un syndicat affilié à la FTQ-Construction, dans le cadre de la construction d'une tour à condos à Saint-Léonard. Les condos ont ensuite été revendus à des dirigeants de la FTQ, à des proches de la mafia, ainsi qu'à l'homme d'affaires Tony Accurso.
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Re: Mafia et Construction
Industrie de la construction
L'escouade Marteau promet de frapper fort
Agence QMI
12/11/2010 15h27
MONTRÉAL – L’escouade Marteau est sur le point de frapper un grand coup, a assuré vendredi son patron, l’inspecteur Denis Morin.
«Fiez-vous sur moi: il va y avoir des accusations de déposées bientôt, a-t-il soutenu en entrevue. Les enquêtes sont bien amorcées. Il y en a déjà de déposées et il y en aura d’autres prochainement.»
Même si les enquêtes sur l’industrie de la construction semblent avoir donné peu de résultats jusqu’à présent, l’inspecteur Morin a affirmé qu’elles avancent rapidement et qu’on devrait procéder à des arrestations dans un avenir très rapproché.
«On a déposé certains dossiers devant les procureurs et on attend qu’on nous amène les mandats d’arrestation pour arrêter les personnes concernées», a-t-il expliqué.
Il demande à la population d’être patiente. «Il y a des enquêtes qui durent plus longtemps. Quand on s’attaque à de gros joueurs, ça dure généralement plus longtemps […] Quand on a enquêté sur "Casper" Ouimet, dans le domaine de la maçonnerie, ça a pris deux ans, même si on connaissait le personnage depuis des années.»
La police n’a pas le choix de bien se préparer si elle veut coffrer les criminels, car elle ne peut pas prendre le risque de les laisser filer, a souligné M. Morin.
«Les exigences des tribunaux sont élevées. Quand on accuse des personnes, notre preuve doit être très bien montée, a-t-il dit. Avant on saisissait des caisses de documents, maintenant on saisit parfois des serveurs complets. Ça prend du temps à analyser.»
Denis Morin s’est bien sûr fait avare de commentaires sur le contenu de ces enquêtes, mais il a affirmé qu’il existe bien un lien entre le milieu de la construction, la mafia et les syndicats.
«Certains joueurs sont impliqués, a-t-il indiqué. Il nous reste à faire la preuve là-dessus.»
Enquête publique?
L’opposition à l’Assemblée nationale et une forte majorité de la population québécoise réclament depuis des mois la tenue d’une enquête publique sur l’industrie de la construction, mais le gouvernement Charest argue qu’il faut laisser les policiers faire leur travail.
Denis Morin a refusé de se prononcer. «Notre mandat, c’est de faire la police, alors je vais faire la police. Je laisse les politiciens faire de la politique.»
Il a reconnu qu’une enquête publique ne nuirait pas à son travail, mais il n’était pas prêt à dire qu’elle l’aiderait «nécessairement».
Rizzuto
Le patron de l’escouade Marteau croit par ailleurs que le meurtre de Nicolo Rizzuto pourrait accélérer les choses.
«Cet événement pourrait amener des gens à venir nous rencontrer et on l’espère, a dit Denis Morin. Il est cependant trop tôt pour voir l’impact de ce meurtre sur notre travail.»
L’inspecteur Morin invite ceux qui détiennent des informations pertinentes à contacter l’escouade Marteau au 1-888-444-1701.
Deux dossiers ont été montés grâce à des informations communiquées par cette ligne, a-t-il expliqué.
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/a ... 52758.html" onclick="window.open(this.href);return false;
L'escouade Marteau promet de frapper fort
Agence QMI
12/11/2010 15h27
MONTRÉAL – L’escouade Marteau est sur le point de frapper un grand coup, a assuré vendredi son patron, l’inspecteur Denis Morin.
«Fiez-vous sur moi: il va y avoir des accusations de déposées bientôt, a-t-il soutenu en entrevue. Les enquêtes sont bien amorcées. Il y en a déjà de déposées et il y en aura d’autres prochainement.»
Même si les enquêtes sur l’industrie de la construction semblent avoir donné peu de résultats jusqu’à présent, l’inspecteur Morin a affirmé qu’elles avancent rapidement et qu’on devrait procéder à des arrestations dans un avenir très rapproché.
«On a déposé certains dossiers devant les procureurs et on attend qu’on nous amène les mandats d’arrestation pour arrêter les personnes concernées», a-t-il expliqué.
Il demande à la population d’être patiente. «Il y a des enquêtes qui durent plus longtemps. Quand on s’attaque à de gros joueurs, ça dure généralement plus longtemps […] Quand on a enquêté sur "Casper" Ouimet, dans le domaine de la maçonnerie, ça a pris deux ans, même si on connaissait le personnage depuis des années.»
La police n’a pas le choix de bien se préparer si elle veut coffrer les criminels, car elle ne peut pas prendre le risque de les laisser filer, a souligné M. Morin.
«Les exigences des tribunaux sont élevées. Quand on accuse des personnes, notre preuve doit être très bien montée, a-t-il dit. Avant on saisissait des caisses de documents, maintenant on saisit parfois des serveurs complets. Ça prend du temps à analyser.»
Denis Morin s’est bien sûr fait avare de commentaires sur le contenu de ces enquêtes, mais il a affirmé qu’il existe bien un lien entre le milieu de la construction, la mafia et les syndicats.
«Certains joueurs sont impliqués, a-t-il indiqué. Il nous reste à faire la preuve là-dessus.»
Enquête publique?
L’opposition à l’Assemblée nationale et une forte majorité de la population québécoise réclament depuis des mois la tenue d’une enquête publique sur l’industrie de la construction, mais le gouvernement Charest argue qu’il faut laisser les policiers faire leur travail.
Denis Morin a refusé de se prononcer. «Notre mandat, c’est de faire la police, alors je vais faire la police. Je laisse les politiciens faire de la politique.»
Il a reconnu qu’une enquête publique ne nuirait pas à son travail, mais il n’était pas prêt à dire qu’elle l’aiderait «nécessairement».
Rizzuto
Le patron de l’escouade Marteau croit par ailleurs que le meurtre de Nicolo Rizzuto pourrait accélérer les choses.
«Cet événement pourrait amener des gens à venir nous rencontrer et on l’espère, a dit Denis Morin. Il est cependant trop tôt pour voir l’impact de ce meurtre sur notre travail.»
L’inspecteur Morin invite ceux qui détiennent des informations pertinentes à contacter l’escouade Marteau au 1-888-444-1701.
Deux dossiers ont été montés grâce à des informations communiquées par cette ligne, a-t-il expliqué.
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Re: Mafia et Construction

Serge Chapleau

YGreck
Re: Mafia et Construction
Publié le 13 novembre 2010 à 08h36 | Mis à jour à 08h36
Casser le système
Yves Boisvert
La Presse
L'été dernier, au hasard d'un reportage, je croise un entrepreneur en construction. Le type a une société assez importante qui fait des travaux d'infrastructures pour des villes. Il travaille un peu partout autour de Montréal. Mais jamais à Montréal.
Je pose la question faussement naïve: pourquoi ne travaillez-vous jamais à Montréal?
Il me raconte qu'il s'est essayé à un contrat dans un arrondissement, il y a quelques années. Le téléphone a sonné: «Ce serait mieux que tu travailles seulement dans ton coin, tu comprends?»
Il a compris. Il n'est pas le seul. Il y en a qui ont reçu des menaces de bris d'équipement, d'incendie, d'agression, etc.
Le type m'a raconté ça sur le ton de l'évidence. C'est une chose bien connue, on vit avec ça: la mafia protège un certain marché de la construction à Montréal depuis longtemps. Tout le monde sait ça, dans le milieu.
D'ailleurs, il ne m'a dit cela qu'en guise d'introduction. Ce qu'il voulait me dire, c'était que les entrepreneurs qui font la pluie et le beau temps à Montréal se sentent un peu plus surveillés depuis l'escouade Marteau et les diverses enquêtes journalistiques et autres.
«Alors les gars s'essayent en banlieue. L'autre jour, un Italien (celui-là était italien, je n'y peux rien) m'a dit: «Cout' donc, les prix sont bien trop bas, comment vous faites pour arriver?»»
Il y a une bonne nouvelle là-dedans, tout de même: des administrations municipales propres, ça existe!
***
Cet entrepreneur ne faisait que me raconter ce qu'on répète dans le milieu, qu'a raconté Enquête cette semaine ou qu'on a pu lire dans La Presse depuis quelques années.
Ce qui se résume ainsi: il y a un cartel ou une chasse gardée dans certains secteurs de la construction à Montréal; les menaces et l'intimidation servent à écarter la concurrence; les prix sont artificiellement gonflés à cause du manque de concurrence... et des redevances à la mafia sicilienne (3%? 5%?); la mafia est un investisseur dans certaines sociétés de construction (excellent moyen de blanchir de l'argent du crime et de pénétrer l'économie légale); la mafia est aussi le bras armé du cartel: on a vu avec quelle subtilité le mafieux Francesco Del Balso a «averti» un entrepreneur de Québec qu'il ne devait plus travailler à Montréal. Celui-là a eu le courage de témoigner publiquement. Les autres, on les comprend, se contentent d'aller travailler ailleurs.
Les prix des travaux et des matériaux sont-ils vraiment plus élevés à Montréal qu'ailleurs au Québec ou que dans l'est de l'Amérique du Nord? On dirait bien que oui.
On observe que, cette année, les prix des contrats d'infrastructures ont subitement diminué à Montréal. Il n'y a pas de quoi se vanter de ce revirement assez spectaculaire (les contrats étaient régulièrement accordés à 25 ou 30% sous le prix prévu par les fonctionnaires). Cela nous fait plutôt penser que les coûts étaient trop élevés par le passé. On a vu des fonctionnaires complices de ce système. Quant aux élus, il suffit qu'ils ne soient pas trop vigilants. Gérald Tremblay est l'exemple parfait de cela: un homme intègre personnellement mais qui a été incapable de voir ce qui se passait sous son nez.
Le système mafieux n'est pas mort. Il est seulement sur ses gardes. La manière efficace de le casser consiste à en étudier et exposer les rouages et les acteurs au moyen d'une enquête publique. Le gouvernement Charest nous dit que ce n'est pas nécessaire, mais les meilleures enquêtes policières ne livreront vraisemblablement qu'un portrait en pièces détachées. La situation est trop sérieuse pour qu'on se contente de cela. Il faut protéger la concurrence, s'assurer de l'intégrité des marchés publics et, enfin, des administrations publiques.
Resserrer les règles, comme propose Québec, c'est bien. Mais ce n'est pas d'un code de déontologie pour élus qu'on a besoin. Il y a un système à casser.
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... ECRAN1POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Casser le système
Yves Boisvert
La Presse
L'été dernier, au hasard d'un reportage, je croise un entrepreneur en construction. Le type a une société assez importante qui fait des travaux d'infrastructures pour des villes. Il travaille un peu partout autour de Montréal. Mais jamais à Montréal.
Je pose la question faussement naïve: pourquoi ne travaillez-vous jamais à Montréal?
Il me raconte qu'il s'est essayé à un contrat dans un arrondissement, il y a quelques années. Le téléphone a sonné: «Ce serait mieux que tu travailles seulement dans ton coin, tu comprends?»
Il a compris. Il n'est pas le seul. Il y en a qui ont reçu des menaces de bris d'équipement, d'incendie, d'agression, etc.
Le type m'a raconté ça sur le ton de l'évidence. C'est une chose bien connue, on vit avec ça: la mafia protège un certain marché de la construction à Montréal depuis longtemps. Tout le monde sait ça, dans le milieu.
D'ailleurs, il ne m'a dit cela qu'en guise d'introduction. Ce qu'il voulait me dire, c'était que les entrepreneurs qui font la pluie et le beau temps à Montréal se sentent un peu plus surveillés depuis l'escouade Marteau et les diverses enquêtes journalistiques et autres.
«Alors les gars s'essayent en banlieue. L'autre jour, un Italien (celui-là était italien, je n'y peux rien) m'a dit: «Cout' donc, les prix sont bien trop bas, comment vous faites pour arriver?»»
Il y a une bonne nouvelle là-dedans, tout de même: des administrations municipales propres, ça existe!
***
Cet entrepreneur ne faisait que me raconter ce qu'on répète dans le milieu, qu'a raconté Enquête cette semaine ou qu'on a pu lire dans La Presse depuis quelques années.
Ce qui se résume ainsi: il y a un cartel ou une chasse gardée dans certains secteurs de la construction à Montréal; les menaces et l'intimidation servent à écarter la concurrence; les prix sont artificiellement gonflés à cause du manque de concurrence... et des redevances à la mafia sicilienne (3%? 5%?); la mafia est un investisseur dans certaines sociétés de construction (excellent moyen de blanchir de l'argent du crime et de pénétrer l'économie légale); la mafia est aussi le bras armé du cartel: on a vu avec quelle subtilité le mafieux Francesco Del Balso a «averti» un entrepreneur de Québec qu'il ne devait plus travailler à Montréal. Celui-là a eu le courage de témoigner publiquement. Les autres, on les comprend, se contentent d'aller travailler ailleurs.
Les prix des travaux et des matériaux sont-ils vraiment plus élevés à Montréal qu'ailleurs au Québec ou que dans l'est de l'Amérique du Nord? On dirait bien que oui.
On observe que, cette année, les prix des contrats d'infrastructures ont subitement diminué à Montréal. Il n'y a pas de quoi se vanter de ce revirement assez spectaculaire (les contrats étaient régulièrement accordés à 25 ou 30% sous le prix prévu par les fonctionnaires). Cela nous fait plutôt penser que les coûts étaient trop élevés par le passé. On a vu des fonctionnaires complices de ce système. Quant aux élus, il suffit qu'ils ne soient pas trop vigilants. Gérald Tremblay est l'exemple parfait de cela: un homme intègre personnellement mais qui a été incapable de voir ce qui se passait sous son nez.
Le système mafieux n'est pas mort. Il est seulement sur ses gardes. La manière efficace de le casser consiste à en étudier et exposer les rouages et les acteurs au moyen d'une enquête publique. Le gouvernement Charest nous dit que ce n'est pas nécessaire, mais les meilleures enquêtes policières ne livreront vraisemblablement qu'un portrait en pièces détachées. La situation est trop sérieuse pour qu'on se contente de cela. Il faut protéger la concurrence, s'assurer de l'intégrité des marchés publics et, enfin, des administrations publiques.
Resserrer les règles, comme propose Québec, c'est bien. Mais ce n'est pas d'un code de déontologie pour élus qu'on a besoin. Il y a un système à casser.
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Re: Mafia et Construction
Publié le 13 novembre 2010 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
L'effet Rizzuto
Gilbert Lavoie
Le Soleil
(Québec) Depuis le temps que le PQ réclame une enquête sur la construction et le financement des partis politiques, Jean Charest perdrait la face s'il cédait aujourd'hui à ces pressions. Politiquement, il est trop tard.
Une nouvelle fenêtre vient toutefois de s'ouvrir pour le gouvernement. L'assassinat de Nicolo Rizzuto et les nombreuses manchettes des dernières semaines sur l'influence du crime organisé justifieraient à eux seuls une réédition de la Commission d'enquête sur le crime organisé (CECO). Ce n'est plus le financement des partis politiques qui soulève les plus grandes questions. Il a été clairement démontré que de nombreuses entreprises ont utilisé des prête-noms pour financer les partis à l'Assemblée nationale. Le travail des députés et du Directeur général des élections, au cours des derniers mois, a permis d'identifier les principaux amendements à la loi qui permettront de mettre fin à ces abus. Les libéraux devront mettre de l'eau dans leur vin et accepter que l'on plafonne à 1000 $ les dons des individus. Il est douteux que les amendements à cette loi soient adoptés à temps pour Noël, mais ce n'est plus qu'une question de temps.
La mafia
Ce qui est en cause actuellement, c'est la place grandissante que la mafia semble prendre dans certains secteurs d'activité au Québec. La construction est le secteur le plus souvent mentionné et occuperait sans doute une large part du travail d'une commission d'enquête. Mais il est clair que l'économie souterraine et le blanchiment d'argent qui caractérisent certaines activités du crime organisé ne se limitent pas à ce secteur d'activité. Il est tout aussi évident que les guerres internes et les assassinats qui secouent le crime organisé au Québec sont le fait de luttes de pouvoir qu'il faut identifier et mettre au grand jour, afin de paralyser le travail des mafieux.
Querelles partisanes
Les querelles partisanes sur la création d'une commission d'enquête sont inévitables, mais elles nuisent à une discussion éclairée. Il ne suffit pas de déclencher une enquête publique pour qu'elle se fasse. La commission Cliche sur l'industrie de la construction, au milieu des années 70, a pu compter sur des milliers d'heures d'écoute électronique pour faire la lumière sur le banditisme qui régnait dans certains syndicats de la construction. L'entrée en vigueur de la Charte canadienne des droits et liberté, en 1982, a considérablement réduit la marge de manoeuvre des policiers à ce chapitre.
La question qui se pose aujourd'hui est de savoir si les enquêteurs de l'opération Marteau ont progressé suffisamment dans leur travail pour alimenter une éventuelle enquête publique. Hier, un porte-parole de la SQ a fait savoir qu'il y aurait bientôt des arrestations. Jeudi, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a fait appel à la patience de l'opposition : «Quand cet exercice-là aura été fait, la population se rendra compte d'une chose bien élémentaire : une commission d'enquête fait passer beaucoup de monde à la télévision, les enquêtes policières font passer beaucoup de monde en prison.»
Il est clair que le gouvernement compte sur les arrestations à venir, pour rassurer la population. Mais les policiers de l'opération Marteau sont tout aussi clairs sur le fait qu'il y a de petites enquêtes et de grandes enquêtes en cours actuellement. Les petites enquêtes donneront des résultats rapidement. Mais pour les grandes enquêtes, il faudra être «patients», a dit leur porte-parole.
Oui ou non à une enquête publique? Oui, si les policiers sont suffisamment avancés dans leur travail. Parce que malgré leurs limites, de telles enquêtes sont parfois nécessaires. La commission Cliche et la Commission d'enquête sur le crime organisé l'ont déjà démontré.
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L'effet Rizzuto
Gilbert Lavoie
Le Soleil
(Québec) Depuis le temps que le PQ réclame une enquête sur la construction et le financement des partis politiques, Jean Charest perdrait la face s'il cédait aujourd'hui à ces pressions. Politiquement, il est trop tard.
Une nouvelle fenêtre vient toutefois de s'ouvrir pour le gouvernement. L'assassinat de Nicolo Rizzuto et les nombreuses manchettes des dernières semaines sur l'influence du crime organisé justifieraient à eux seuls une réédition de la Commission d'enquête sur le crime organisé (CECO). Ce n'est plus le financement des partis politiques qui soulève les plus grandes questions. Il a été clairement démontré que de nombreuses entreprises ont utilisé des prête-noms pour financer les partis à l'Assemblée nationale. Le travail des députés et du Directeur général des élections, au cours des derniers mois, a permis d'identifier les principaux amendements à la loi qui permettront de mettre fin à ces abus. Les libéraux devront mettre de l'eau dans leur vin et accepter que l'on plafonne à 1000 $ les dons des individus. Il est douteux que les amendements à cette loi soient adoptés à temps pour Noël, mais ce n'est plus qu'une question de temps.
La mafia
Ce qui est en cause actuellement, c'est la place grandissante que la mafia semble prendre dans certains secteurs d'activité au Québec. La construction est le secteur le plus souvent mentionné et occuperait sans doute une large part du travail d'une commission d'enquête. Mais il est clair que l'économie souterraine et le blanchiment d'argent qui caractérisent certaines activités du crime organisé ne se limitent pas à ce secteur d'activité. Il est tout aussi évident que les guerres internes et les assassinats qui secouent le crime organisé au Québec sont le fait de luttes de pouvoir qu'il faut identifier et mettre au grand jour, afin de paralyser le travail des mafieux.
Querelles partisanes
Les querelles partisanes sur la création d'une commission d'enquête sont inévitables, mais elles nuisent à une discussion éclairée. Il ne suffit pas de déclencher une enquête publique pour qu'elle se fasse. La commission Cliche sur l'industrie de la construction, au milieu des années 70, a pu compter sur des milliers d'heures d'écoute électronique pour faire la lumière sur le banditisme qui régnait dans certains syndicats de la construction. L'entrée en vigueur de la Charte canadienne des droits et liberté, en 1982, a considérablement réduit la marge de manoeuvre des policiers à ce chapitre.
La question qui se pose aujourd'hui est de savoir si les enquêteurs de l'opération Marteau ont progressé suffisamment dans leur travail pour alimenter une éventuelle enquête publique. Hier, un porte-parole de la SQ a fait savoir qu'il y aurait bientôt des arrestations. Jeudi, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a fait appel à la patience de l'opposition : «Quand cet exercice-là aura été fait, la population se rendra compte d'une chose bien élémentaire : une commission d'enquête fait passer beaucoup de monde à la télévision, les enquêtes policières font passer beaucoup de monde en prison.»
Il est clair que le gouvernement compte sur les arrestations à venir, pour rassurer la population. Mais les policiers de l'opération Marteau sont tout aussi clairs sur le fait qu'il y a de petites enquêtes et de grandes enquêtes en cours actuellement. Les petites enquêtes donneront des résultats rapidement. Mais pour les grandes enquêtes, il faudra être «patients», a dit leur porte-parole.
Oui ou non à une enquête publique? Oui, si les policiers sont suffisamment avancés dans leur travail. Parce que malgré leurs limites, de telles enquêtes sont parfois nécessaires. La commission Cliche et la Commission d'enquête sur le crime organisé l'ont déjà démontré.
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Re: Mafia et Construction
Publié le 13 novembre 2010 à 12h19 | Mis à jour à 13h20
Enquête sur la construction: les militants libéraux refusent de débattre
Denis Lessard
La Presse
(Lévis) Le Parti libéral du Québec a refusé catégoriquement de débattre de l'opportunité de déclencher une enquête sur l'industrie de la construction ce matin. Un silence glacial s'est abattu sur la salle où se trouvaient 500 délégués libéraux quand un militant de Groulx, Martin Drapeau, a demandé si quelqu'un seconderait sa proposition en faveur d'une telle enquête. A défaut d'appui, sa proposition destinée à «crever l'abcès» a été reléguée aux oubliettes.
«On entend dire souvent qu'il ne faut pas faire exprès pour perdre les élections. Mais je pense qu'au stade où on en est, même s'il n'y a pas de commission d'enquête, les chances sont fortes qu'on soit dans le trouble assez rapidement», a laissé tomber M. Drapeau impassible après la défaite.
Ce militant environnementaliste avait, il y a quatre ans, fait partie des opposants à la privatisation du parc du Mont-Orford. Il s'est dit étonné du niveau d'unanimité des militants sur cette question qui mobilise l'opinion au Québec.
Il a répété ses arguments, déjà rapportés dans une longue entrevue publiée par La Presse et Cyberpresse. Pour lui, les allégations sur les liens entre l'industrie de la construction et le crime organisé doivent être tirées au clair. Il ajoute que l'enquête policière a ses limites. «La seule façon de limiter au maximum ces pratiques est de les étaler au grand jour dans une commission d'enquête». Des élus peuvent être éclaboussés convient-il «mais même si cela envoie notre parti dans l'opposition pour huit ou dix ans, il faut avoir le courage de tenir quand même cette enquête».
«Il y a quelque chose qui n'est pas normal là-dedans. Je me serais attendu à ce que quelqu'un dise: "on pourrait à tout le moins en débattre"», a-t-il renchéri samedi matin après que sa proposition ait fait long feu.
«Les gens veulent maintenir l'influence du Parti libéral, moi aussi je crois beaucoup au parti. Je ne peux pas dire que c'est pour ramener la popularité au parti, c'est pour ramener la crédibilité du gouvernement comme institution, pour sauvegarder la démocratie», soutient M. Drapeau, premier québécois à l'emporter en cour contre une compagnie de construction qui voulait le faire taire par une poursuite abusive.
Pour lui, Québec hésite à tenir une commission d'enquête entre autres parce qu'on craint que des gens soient éclaboussés injustement. Mais selon lui, le PLQ se fait plus de tort en refusant de parler. «La démocratie a eu des meilleurs jours qu'aujourd'hui», résume-t-il.
Pour l'ancien policier Guy Ouellet, député de Chomedey, il faut à tout prix éviter une commission d'enquête qui nuirait au travail des policiers. Il était à la SQ quand le ministre péquiste Serge Ménard refusait jour après jour de déclencher l'enquête publique que réclamaient les libéraux de Jean Charest, et le critique libéral Jacques Dupuis sur le problème des motards criminalisés. «S'il y avait eu une enquête publique, «Mom» Boucher serait encore dehors aujourd'hui, on serait encore pris avec le chaos et il y aurait d'autres innocentes victimes», croit M. Ouellet.
Plus tard les militants libéraux ont approuvé une résolution de la commission politique du PLQ, préconisant la mise en place d'un comité pour «revoir la rémunération des députés». Membre de l'exécutif du PLQ, Robert Dobie est allé au micro pour que cette proposition soit mise au rancart, en vain. «Tout est une question de timing, actuellement le premier ministre et la présidente du Conseil du trésor lancent un appel à la restriction. On se tire dans le pied si on va de l'avant avec une hausse de salaire des élus, c'est une question de perception», a lancé le vétéran libéral, dont la proposition a été battue par une forte majorité..
Pour l'ancien président des jeunes du PLQ, Simon Bégin, «il ne faut pas avoir peur des débats». Le mouvement de ressac dans l'opinion publique a déjà eu lieu selon lui.
Les libéraux ont aussi approuvé l'idée de la création d'un «titre de journaliste professionnel», accordé aux journalistes qui devront en retour se plier à un code déontologique. On indique que le titre devra être accordé ou retiré par un regroupement complètement indépendant du gouvernement.
L'aile parlementaire du PLQ, députés et ministres, a toutefois été défaite de justesse par les militants qui ont majoritairement approuvé une résolution proposant l'élection au suffrage universel direct des préfets de MRC, actuellement élus par les maires des municipalités. Même l'ex-ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau est venue s'opposer à l'idée, peine perdue.
Par ailleurs le PLQ a formé quatre comités thématiques pour préparer le contenu de son prochain congrès, prévu pour octobre 2011. L'ancien député adéquiste Simon-Pierre Diamond, candidat libéral battu dans Vachon s'occupera d'un groupe discutant d'éducation et d'environnement. La question de la mondialisation est confiée à l'ancien ministre, constitutionnaliste Benoît Pelletier. La pharmacienne Caroline Trudel, et l'organisateur d'un tournoi de golf, David Skitt s'occuperont respectivement de santé et d'économie.
Il n'y aura pas de vote de confiance sur le leadership de Jean Charest au congrès de 2011 a expliqué le président du PLQ, Marc Tanguay. Le précédent rassemblement, tenu il y a deux ans, tout de suite après les élections avait montré un appui de 95 % à Jean Charest comme chef du PLQ.
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Enquête sur la construction: les militants libéraux refusent de débattre
Denis Lessard
La Presse
(Lévis) Le Parti libéral du Québec a refusé catégoriquement de débattre de l'opportunité de déclencher une enquête sur l'industrie de la construction ce matin. Un silence glacial s'est abattu sur la salle où se trouvaient 500 délégués libéraux quand un militant de Groulx, Martin Drapeau, a demandé si quelqu'un seconderait sa proposition en faveur d'une telle enquête. A défaut d'appui, sa proposition destinée à «crever l'abcès» a été reléguée aux oubliettes.
«On entend dire souvent qu'il ne faut pas faire exprès pour perdre les élections. Mais je pense qu'au stade où on en est, même s'il n'y a pas de commission d'enquête, les chances sont fortes qu'on soit dans le trouble assez rapidement», a laissé tomber M. Drapeau impassible après la défaite.
Ce militant environnementaliste avait, il y a quatre ans, fait partie des opposants à la privatisation du parc du Mont-Orford. Il s'est dit étonné du niveau d'unanimité des militants sur cette question qui mobilise l'opinion au Québec.
Il a répété ses arguments, déjà rapportés dans une longue entrevue publiée par La Presse et Cyberpresse. Pour lui, les allégations sur les liens entre l'industrie de la construction et le crime organisé doivent être tirées au clair. Il ajoute que l'enquête policière a ses limites. «La seule façon de limiter au maximum ces pratiques est de les étaler au grand jour dans une commission d'enquête». Des élus peuvent être éclaboussés convient-il «mais même si cela envoie notre parti dans l'opposition pour huit ou dix ans, il faut avoir le courage de tenir quand même cette enquête».
«Il y a quelque chose qui n'est pas normal là-dedans. Je me serais attendu à ce que quelqu'un dise: "on pourrait à tout le moins en débattre"», a-t-il renchéri samedi matin après que sa proposition ait fait long feu.
«Les gens veulent maintenir l'influence du Parti libéral, moi aussi je crois beaucoup au parti. Je ne peux pas dire que c'est pour ramener la popularité au parti, c'est pour ramener la crédibilité du gouvernement comme institution, pour sauvegarder la démocratie», soutient M. Drapeau, premier québécois à l'emporter en cour contre une compagnie de construction qui voulait le faire taire par une poursuite abusive.
Pour lui, Québec hésite à tenir une commission d'enquête entre autres parce qu'on craint que des gens soient éclaboussés injustement. Mais selon lui, le PLQ se fait plus de tort en refusant de parler. «La démocratie a eu des meilleurs jours qu'aujourd'hui», résume-t-il.
Pour l'ancien policier Guy Ouellet, député de Chomedey, il faut à tout prix éviter une commission d'enquête qui nuirait au travail des policiers. Il était à la SQ quand le ministre péquiste Serge Ménard refusait jour après jour de déclencher l'enquête publique que réclamaient les libéraux de Jean Charest, et le critique libéral Jacques Dupuis sur le problème des motards criminalisés. «S'il y avait eu une enquête publique, «Mom» Boucher serait encore dehors aujourd'hui, on serait encore pris avec le chaos et il y aurait d'autres innocentes victimes», croit M. Ouellet.
Plus tard les militants libéraux ont approuvé une résolution de la commission politique du PLQ, préconisant la mise en place d'un comité pour «revoir la rémunération des députés». Membre de l'exécutif du PLQ, Robert Dobie est allé au micro pour que cette proposition soit mise au rancart, en vain. «Tout est une question de timing, actuellement le premier ministre et la présidente du Conseil du trésor lancent un appel à la restriction. On se tire dans le pied si on va de l'avant avec une hausse de salaire des élus, c'est une question de perception», a lancé le vétéran libéral, dont la proposition a été battue par une forte majorité..
Pour l'ancien président des jeunes du PLQ, Simon Bégin, «il ne faut pas avoir peur des débats». Le mouvement de ressac dans l'opinion publique a déjà eu lieu selon lui.
Les libéraux ont aussi approuvé l'idée de la création d'un «titre de journaliste professionnel», accordé aux journalistes qui devront en retour se plier à un code déontologique. On indique que le titre devra être accordé ou retiré par un regroupement complètement indépendant du gouvernement.
L'aile parlementaire du PLQ, députés et ministres, a toutefois été défaite de justesse par les militants qui ont majoritairement approuvé une résolution proposant l'élection au suffrage universel direct des préfets de MRC, actuellement élus par les maires des municipalités. Même l'ex-ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau est venue s'opposer à l'idée, peine perdue.
Par ailleurs le PLQ a formé quatre comités thématiques pour préparer le contenu de son prochain congrès, prévu pour octobre 2011. L'ancien député adéquiste Simon-Pierre Diamond, candidat libéral battu dans Vachon s'occupera d'un groupe discutant d'éducation et d'environnement. La question de la mondialisation est confiée à l'ancien ministre, constitutionnaliste Benoît Pelletier. La pharmacienne Caroline Trudel, et l'organisateur d'un tournoi de golf, David Skitt s'occuperont respectivement de santé et d'économie.
Il n'y aura pas de vote de confiance sur le leadership de Jean Charest au congrès de 2011 a expliqué le président du PLQ, Marc Tanguay. Le précédent rassemblement, tenu il y a deux ans, tout de suite après les élections avait montré un appui de 95 % à Jean Charest comme chef du PLQ.
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Re: Mafia et Construction
Publié le 13 novembre 2010 à 11h17 | Mis à jour à 12h41
Charest, un «parrain», dit Deltell
Paul Journet
La Presse
(Granby) Au lieu de se comporter en bon père de famille avec les Québécois, Jean Charest se comporte en «bon parrain du parti libéral», croit Gérard Deltell. Le chef de l'ADQ a utilisé cette cinglante métaphore ce matin devant quelques 350 militants réunis pour l'ouverture du congrès de l'ADQ à Granby.
M. Deltell a directement attaqué l'intégrité du premier ministre, assimilé ainsi à un chef mafieux.
La semaine dernière, le Parti québécois avait accusé le gouvernement Charest de se faire «complice» du crime organisé en refusant de déclencher une enquête sur l'industrie de la construction.
«Jamais tombés aussi bas»
Même si on parle beaucoup de montée de la droite, l'ADQ ne récolte qu'un peu plus de 10% des intentions de vote. Plusieurs observateurs annoncent sa mort ou sa dissolution dans un nouveau parti de centre-droit, possiblement dirigé par François Legault. M. Deltell a assuré que l'ADQ serait présente aux prochaines élections. «Nous serons encore là demain, c'est sûr et certain.»
Il a décoché plusieurs flèches en direction du premier ministre. «Jamais dans l'histoire politique du Québec sommes nous tombés aussi bas», a-t-il lancé.
Selon lui, M. Charest incarne «tout ce que les Québécois détestent en politique», et travaillerait avant tout «pour ses amis».
M. Deltell prétend que le premier ministre serait directement responsable de la hausse de 100 000 décrocheurs observée depuis son arrivée au pouvoir en 2003.
La semaine dernière, M. Charest avait indiqué que les parents avaient une part de responsabilité dans le décrochage. M. Deltell l'a critiqué pour cette affirmation. «Quelle lâcheté, quelle lâcheté», a-t-il tonné devant ses militants, à la veille d'un vote de confiance sur son leadership.
Il dénonce que le gouvernement Charest ait renoncé aux baisses d'impôt promises et n'ait «pas réglé» le problème des urgences.
«(Jean Charest) s'était engagé à avoir les deux mains dans le volant. Mais aujourd'hui, il a les deux mains dans nos poches!»
M. Deltell regrette aussi les attaques du gouvernement envers le Directeur général des élections (DGE). L'ADQ, Québec solidaire et les députés indépendants et ex-adéquistes Éric Caire et Marc Picard se sont opposés à la loi spéciale qui suspend jusqu'en juin les pouvoirs du DGE. Le gouvernement et le PQ ont voté pour.
La «manufacture à chicane»
Après avoir attaqué l'intégrité de Jean Charest, M. Deltell a attaqué les priorités de Pauline Marois.
Il a repris une formule récemment utilisée par Joseph Facal, qui dénonce «l'obsession référendaire » du PQ.
«De quoi ils parlent? Constamment de référendums et de chicanes. (...) C'est une manufacture de chicane.»
Selon le chef de l'ADQ, le PQ ne parle pas assez d'économie.
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Charest, un «parrain», dit Deltell
Paul Journet
La Presse
(Granby) Au lieu de se comporter en bon père de famille avec les Québécois, Jean Charest se comporte en «bon parrain du parti libéral», croit Gérard Deltell. Le chef de l'ADQ a utilisé cette cinglante métaphore ce matin devant quelques 350 militants réunis pour l'ouverture du congrès de l'ADQ à Granby.
M. Deltell a directement attaqué l'intégrité du premier ministre, assimilé ainsi à un chef mafieux.
La semaine dernière, le Parti québécois avait accusé le gouvernement Charest de se faire «complice» du crime organisé en refusant de déclencher une enquête sur l'industrie de la construction.
«Jamais tombés aussi bas»
Même si on parle beaucoup de montée de la droite, l'ADQ ne récolte qu'un peu plus de 10% des intentions de vote. Plusieurs observateurs annoncent sa mort ou sa dissolution dans un nouveau parti de centre-droit, possiblement dirigé par François Legault. M. Deltell a assuré que l'ADQ serait présente aux prochaines élections. «Nous serons encore là demain, c'est sûr et certain.»
Il a décoché plusieurs flèches en direction du premier ministre. «Jamais dans l'histoire politique du Québec sommes nous tombés aussi bas», a-t-il lancé.
Selon lui, M. Charest incarne «tout ce que les Québécois détestent en politique», et travaillerait avant tout «pour ses amis».
M. Deltell prétend que le premier ministre serait directement responsable de la hausse de 100 000 décrocheurs observée depuis son arrivée au pouvoir en 2003.
La semaine dernière, M. Charest avait indiqué que les parents avaient une part de responsabilité dans le décrochage. M. Deltell l'a critiqué pour cette affirmation. «Quelle lâcheté, quelle lâcheté», a-t-il tonné devant ses militants, à la veille d'un vote de confiance sur son leadership.
Il dénonce que le gouvernement Charest ait renoncé aux baisses d'impôt promises et n'ait «pas réglé» le problème des urgences.
«(Jean Charest) s'était engagé à avoir les deux mains dans le volant. Mais aujourd'hui, il a les deux mains dans nos poches!»
M. Deltell regrette aussi les attaques du gouvernement envers le Directeur général des élections (DGE). L'ADQ, Québec solidaire et les députés indépendants et ex-adéquistes Éric Caire et Marc Picard se sont opposés à la loi spéciale qui suspend jusqu'en juin les pouvoirs du DGE. Le gouvernement et le PQ ont voté pour.
La «manufacture à chicane»
Après avoir attaqué l'intégrité de Jean Charest, M. Deltell a attaqué les priorités de Pauline Marois.
Il a repris une formule récemment utilisée par Joseph Facal, qui dénonce «l'obsession référendaire » du PQ.
«De quoi ils parlent? Constamment de référendums et de chicanes. (...) C'est une manufacture de chicane.»
Selon le chef de l'ADQ, le PQ ne parle pas assez d'économie.
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Re: Mafia et Construction
Charest, Rizzuto, Desmarais
Les tentacules de la Mafia
La tenue d’une enquête est devenue une urgence nationale
Richard Le Hir
Tribune libre de Vigile
samedi 13 novembre 2010
Lors que j’ai pris connaissance de l’assassinat de Nick Rizzuto, je venais tout juste de déposer le livre intitulé Mafia Inc, d’André Cédilot et André Noël, tous deux journalistes de La Presse, pour regarder le bulletin de nouvelles de RDI. Il est toujours surprenant de voir en direct à la télé la suite de ce qu’on est en train de lire dans un livre !
Je n’épiloguerai pas sur le fait que l’ouvrage des deux journalistes de La Presse est publié aux Éditions de l’Homme, une filiale de Québécor avec qui l’empire Power est ouvertement en guerre comme je le soulignais dans un article récent intitulé « C’est la guerre ! » http://www.vigile.net/C-est-la-guerre" onclick="window.open(this.href);return false; , et comme le confirme aujourd’hui un article de Sophie Cousineau dans Cyberpresse http://blogues.cyberpresse.ca/lapre" onclick="window.open(this.href);return false;… . Il y a de ces mystères qui nous échappent.
L’ouvrage de MM. Cédilot et Noël est richement documenté, et à la lecture on devine qu’ils ont eu un accès privilégié aux autorités policières, notamment à la GRC. Ce sont ces mêmes sources qui ont servi à documenter la première partie du reportage diffusé dans le cadre de l’émission Enquête à Radio-Canada jeudi soir. Je ne saurais trop recommander à ceux qui ne l’ont pas vue de la regarder. C’était, et ça demeure, stupéfiant, surtout lorsqu’on prend conscience de l’ampleur du phénomène mafieux et de ses tentacules.
À cet égard, les auteurs de Mafia Inc citent par son nom un agent de la GRC qui déclare que les profits engrangés par la mafia sont colossaux, et que tout cet argent qui échappe au fisc peut même expliquer une bonne partie des déficits de nos gouvernements ! Oui, vous avez bien lu, une bonne partie des déficits de nos gouvernements. Ce qui veut donc dire que si le Gouvernement du Québec n’a plus d’argent pour financer la santé, l’éducation, la culture, etc., c’est en bonne partie à cause de la mafia ! C’est gros, très, très gros !
Il a, par contre, assez d’argent pour construire des routes et divers autres projets, mais cet argent, on le sait, sert aussi à financer la mafia, comme l’illustre l’épisode des « Fabulous Fourteen ». Cherchez l’erreur.
En Italie, une commission parlementaire s’est penchée sur la question (Tiens ! Une commission d’enquête publique…) de 2006 à 2008 sous la présidence de Francesco Forgione, comme le relate aujourd’hui La Presse, toujours sous la signature d’André Noël. http://www.cyberpresse.ca/actualite" onclick="window.open(this.href);return false;… .
Voici ce que dit M. Forgione :
La corruption et la criminalité représentent les questions les plus graves de l’actuel modèle économique et social. La corruption et les mafias sont responsables d’un coût social qui est de moins en moins supportable pour le monde : elles gaspillent les ressources, détruisent et polluent l’environnement, violent les droits de l’homme, compromettent la démocratie.
L’histoire nous enseigne que la politique peut et doit exister sans la mafia, mais que les mafias ne peuvent exister sans le concours et la collusion de la politique. C’est la leçon tirée d’un siècle et demi d’histoire de l’Italie, et qui vaut pour le monde entier.
Sans la protection de la politique et des institutions, sans les services rendus par certains réseaux de la bonne société, les mafieux seraient simplement restés des criminels, dangereux, mais ordinaires. Aujourd’hui, ils se retrouvent parmi les acteurs les plus modernes et les plus dynamiques de la finance et de l’économie globale.
Nous avons appris à comprendre que, comme tous les phénomènes humains, les mafias ont eu un début et peuvent avoir une fin. Pour y parvenir, il faut un engagement et une responsabilité collectifs.
Ces propos confirment d’ailleurs ceux d’un groupe d’analystes de nos divers corps policiers qui écrivaient déjà en 1995, dans un rapport interne intitulé « Le Canada est-il à l’abri du crime organisé ? » et cité dans l’ouvrage de Cédilot et Noël, aux pages 194 et 195 :
Nous sommes particulièrement inquiets de voir se reproduire au Canada le modèle italien où la mafia a complètement pris le contrôle du Parti démocrate chrétien, en investissant dans sa caisse électorale notamment. Au Canada, certaines décisions prises par les différents niveaux de gouvernement démontrent clairement que ceux qui contribuent aux caisses électorales des partis sont favorisés…
… Nous sommes également persuadés que certains hommes d’affaires chargés de gérer ces activités exercent une influence indue sur nos gouvernements, mettant ainsi en péril les fondements de notre démocratie.
Voilà les conclusions auxquelles en étaient parvenues dès 1995 « des sources généralement bien informées », si bien informées d’ailleurs qu’elles sont assises sur des tonnes de preuves qui, si elles ne rencontrent pas les exigences de la preuve hors de toute doute raisonnable requises pour emporter une condamnation, n’en nous donnent pas moins de solides indications sur ce qui se trame.
Or, sans ces indications, nous sommes aveugles, et cette cécité sert merveilleusement bien les intérêts de ceux qui en profitent pour s’enrichir à nos dépens, en nous privant de plus en plus de l’essentiel que représentent la santé et l’éducation, entre autres.
C’est pourquoi le refus de Jean Charest de déclencher une enquête publique revêt désormais un caractère quasi-criminel, car il favorise les activités de ceux qui nous spolient, alors que son mandat en tant que premier ministre est justement de veiller à la défense et à la promotion de nos intérêts collectifs.
Chose certaine, cette enquête aura lieu, qu’il le veuille ou non. L’émission Enquête a bien pris soin de nous annoncer que d’autres épisodes de cette saga seront diffusés prochainement. Par ailleurs, les documents rendus publics par les divers corps policiers concernés nous montrent que ceux-ci sont désormais prêts à intervenir directement dans le débat politique pour faire pencher la balance dans le sens où ils estiment qu’il doit aller. Si dans les circonstances actuelles leur intervention est la bienvenue, il faut tout de même s’inquiéter du précédent que cela constitue. Il ne faudrait surtout pas que ça devienne une habitude.
Cela dit, on voit désormais que le cauchemar de Charest ne s’en ira pas. Il va même continuer à s’amplifier, et plus Charest repoussera cette échéance désormais inévitable, plus il se trouvera lié à la mafia. La culpabilité par association, vous connaissez ?
Ce qui nous amène maintenant à nous interroger sur la motivation de l’empire Desmarais dans toute cette affaire car, comme je le soulignais tout récemment dans un article intitulé « Desmarais lâche ses pit-bulls contre Charest » http://www.vigile.net/Desmarais-lac" onclick="window.open(this.href);return false;… , non seulement Charest ne livre pas la marchandise, mais il est maintenant obligé de s’en distancer le plus rapidement possible pour ne pas être éclaboussé par toutes les révélations qui s’en viennent et dont Desmarais est parfaitement au courant, vu ses liens d’employeur avec les journalistes Cédilot et Noël qui travaillent depuis des années sur des dossiers d’enquête portant sur la mafia.
Mafia Inc nous livre à cet égard quelques clés intéressantes en revenant sur les rumeurs de liens entre le riche industriel du fromage, Lino Saputo, et la mafia, alimentés par des enquêtes du FBI sur le parrain New-Yorkais Joe Bonnanno au début des années 1970, et sur la présence de Lino Saputo aux funérailles du mafioso Joe LoPresti, abattu dans des circonstances mystérieuses. La Presse avait également fait allusion à des articles parus dans des magazines d’information influents en Italie qui faisaient état d’écoutes électroniques du clan Rizzuto où un membre de ce clan évoquait les liens de celui-ci avec Saputo.
Suite à la parution de l’article dans La Presse, Saputo avait intenté une poursuite en libelle diffamatoire contre La Presse, poursuite qui s’est réglée « à l’amiable » près de deux ans plus tard, à des conditions que les parties ont gardé confidentielles. On ne sait donc pas ce qui a été gagné ou perdu dans cette affaire, et par qui. Ce qu’on sait en revanche, c’est que les intérêts Saputo étaient représentés par Me Lucien Bouchard qui siégeait également alors au conseil d’administration de la société Saputo.
Et là, l’affaire se complique. La mort de Nick Rizzuto cette semaine m’a rappelé que le nom de celui-ci avait été également associé à celui de Paul Desmarais dans prétendu complot autour des événements du 11 septembre. Tous les Vigiles ont eu vent de cette affaire dans un article de Sylvain Racine intitulé « Et voilà pourquoi Gesca veut garder le silence sur le 11 septembre 2001 ».
L’article s’accompagne d’un lien vers un documentaire vidéo qui allègue l’existence aux États-Unis d’un complot dans lequel aurait trempé le clan Rizzuto pour cacher la véritable nature des faits survenus le 11 septembre. Il y a également un autre lien vers le dossier d’une poursuite entreprise aux États-Unis dans le cadre de ces mêmes faits contre toute une pléiade de gens bien connus chez nous parmi lesquels on retrouve Paul Desmarais Sr et les anciens premiers ministres Paul Martin, Brian Mulroney, Frank McKenna et les anciens ministres Alfonso Gagliano et Pierre Pettigrew, entre autres.
Comme je l’ai tout de suite signalé dans un commentaire sur l’article de Sylvain Racine, cette affaire n’est peut-être qu’un coup monté et doit être traitée avec la plus grande circonspection :
Effectivement, cette vidéo est très troublante, et elle vient rajouter des éléments de preuve qui rendent encore plus nécessaire la tenue d’une enquête publique sur les événements du 11 septembre. Il n’y a pas de doute que les autorités ont menti quant à la vraie nature des événements survenus et aux responsabilités en jeu.
Le lien avec Power Corp. est plus délicat à établir car l’information que vous citez ne précise pas la relation qui pourrait exister entre les événements du 11 septembre et cette entreprise que nous connaissons bien et toute une cohorte de protagonistes de chez nous dans des rôles secondaires, y compris la mafia italienne locale en la personne de Vito Rizutto.
Je suis aussi surpris d’entendre le narrateur du film prononcer Québec à la française et non « Kwibek » comme le font tous les américains que je connais. L’apparition en cours de route du sigle de la francophonie est également assez étrange. Comme si l’on cherchait à établir un lien quelconque.
Il n’y a pas de doute que plusieurs éléments de cette histoire gagneraient à être éclaircis, mais il est encore beaucoup trop tôt pour tirer ne serait-ce qu’un début de conclusion sur la participation de Power Corp ou des Desmarais à cette affaire. Il est toutefois très étrange que quelqu’un cherche à les y associer de façon aussi caractérisée. En soi, cela constitue une affaire qui mérite enquête.
Et si tout cela n’est pas vrai, dans quel cerveau tordu a bien pu germer un tel scénario malgré tout assez élaboré pour avoir à tout le moins des apparences de vraisemblance ? Les Desmarais ont-ils tant d’ennemis ? Pourquoi ?
Je suis revenu sur cette affaire dans un texte récent intitulé « Le cas Desmarais » http://www.vigile.net/Le-cas-Desmarais" onclick="window.open(this.href);return false;, après avoir trouvé d’autres éléments troublants (les liens apparaissent dans l’article) dont je suis incapable de dire s’ils sont vrais ou faux. Quoiqu’il en soit, ils existent, et ce fait est déjà grave en soi. « [S’ils] sont partiellement ou entièrement vrais, on est devant une affaire d’État dont les faits doivent êtres présentés à la population, qui doit faire l’objet d’une enquête publique, et dont les conclusions doivent aussi être publiques. [S’ils] ne sont pas vrais, la question se pose tout de même de savoir qui est capable d’élaborer un scénario aussi sophistiqué, et dans quel but. Un but qui dépasse nécessairement le cadre du simple canular. S’agit-il de salissage, d’intimidation, d’extorsion… ou de quoi encore ? »
Voilà un autre motif de demander une enquête publique sur la mafia, vu les liens qu’on a cherché à établir entre celle-ci (via le clan Rizzuto) et Paul Desmarais. Chose certaine, ça aide à comprendre la motivation de La Presse, et ça nous donne une indication de l’ampleur des choses que pourrait nous apprendre une enquête, et de ce qu’on cherche à nous cacher.
http://www.vigile.net/Les-tentacules-de-la-Mafia#" onclick="window.open(this.href);return false;
Les tentacules de la Mafia
La tenue d’une enquête est devenue une urgence nationale
Richard Le Hir
Tribune libre de Vigile
samedi 13 novembre 2010
Lors que j’ai pris connaissance de l’assassinat de Nick Rizzuto, je venais tout juste de déposer le livre intitulé Mafia Inc, d’André Cédilot et André Noël, tous deux journalistes de La Presse, pour regarder le bulletin de nouvelles de RDI. Il est toujours surprenant de voir en direct à la télé la suite de ce qu’on est en train de lire dans un livre !
Je n’épiloguerai pas sur le fait que l’ouvrage des deux journalistes de La Presse est publié aux Éditions de l’Homme, une filiale de Québécor avec qui l’empire Power est ouvertement en guerre comme je le soulignais dans un article récent intitulé « C’est la guerre ! » http://www.vigile.net/C-est-la-guerre" onclick="window.open(this.href);return false; , et comme le confirme aujourd’hui un article de Sophie Cousineau dans Cyberpresse http://blogues.cyberpresse.ca/lapre" onclick="window.open(this.href);return false;… . Il y a de ces mystères qui nous échappent.
L’ouvrage de MM. Cédilot et Noël est richement documenté, et à la lecture on devine qu’ils ont eu un accès privilégié aux autorités policières, notamment à la GRC. Ce sont ces mêmes sources qui ont servi à documenter la première partie du reportage diffusé dans le cadre de l’émission Enquête à Radio-Canada jeudi soir. Je ne saurais trop recommander à ceux qui ne l’ont pas vue de la regarder. C’était, et ça demeure, stupéfiant, surtout lorsqu’on prend conscience de l’ampleur du phénomène mafieux et de ses tentacules.
À cet égard, les auteurs de Mafia Inc citent par son nom un agent de la GRC qui déclare que les profits engrangés par la mafia sont colossaux, et que tout cet argent qui échappe au fisc peut même expliquer une bonne partie des déficits de nos gouvernements ! Oui, vous avez bien lu, une bonne partie des déficits de nos gouvernements. Ce qui veut donc dire que si le Gouvernement du Québec n’a plus d’argent pour financer la santé, l’éducation, la culture, etc., c’est en bonne partie à cause de la mafia ! C’est gros, très, très gros !
Il a, par contre, assez d’argent pour construire des routes et divers autres projets, mais cet argent, on le sait, sert aussi à financer la mafia, comme l’illustre l’épisode des « Fabulous Fourteen ». Cherchez l’erreur.
En Italie, une commission parlementaire s’est penchée sur la question (Tiens ! Une commission d’enquête publique…) de 2006 à 2008 sous la présidence de Francesco Forgione, comme le relate aujourd’hui La Presse, toujours sous la signature d’André Noël. http://www.cyberpresse.ca/actualite" onclick="window.open(this.href);return false;… .
Voici ce que dit M. Forgione :
La corruption et la criminalité représentent les questions les plus graves de l’actuel modèle économique et social. La corruption et les mafias sont responsables d’un coût social qui est de moins en moins supportable pour le monde : elles gaspillent les ressources, détruisent et polluent l’environnement, violent les droits de l’homme, compromettent la démocratie.
L’histoire nous enseigne que la politique peut et doit exister sans la mafia, mais que les mafias ne peuvent exister sans le concours et la collusion de la politique. C’est la leçon tirée d’un siècle et demi d’histoire de l’Italie, et qui vaut pour le monde entier.
Sans la protection de la politique et des institutions, sans les services rendus par certains réseaux de la bonne société, les mafieux seraient simplement restés des criminels, dangereux, mais ordinaires. Aujourd’hui, ils se retrouvent parmi les acteurs les plus modernes et les plus dynamiques de la finance et de l’économie globale.
Nous avons appris à comprendre que, comme tous les phénomènes humains, les mafias ont eu un début et peuvent avoir une fin. Pour y parvenir, il faut un engagement et une responsabilité collectifs.
Ces propos confirment d’ailleurs ceux d’un groupe d’analystes de nos divers corps policiers qui écrivaient déjà en 1995, dans un rapport interne intitulé « Le Canada est-il à l’abri du crime organisé ? » et cité dans l’ouvrage de Cédilot et Noël, aux pages 194 et 195 :
Nous sommes particulièrement inquiets de voir se reproduire au Canada le modèle italien où la mafia a complètement pris le contrôle du Parti démocrate chrétien, en investissant dans sa caisse électorale notamment. Au Canada, certaines décisions prises par les différents niveaux de gouvernement démontrent clairement que ceux qui contribuent aux caisses électorales des partis sont favorisés…
… Nous sommes également persuadés que certains hommes d’affaires chargés de gérer ces activités exercent une influence indue sur nos gouvernements, mettant ainsi en péril les fondements de notre démocratie.
Voilà les conclusions auxquelles en étaient parvenues dès 1995 « des sources généralement bien informées », si bien informées d’ailleurs qu’elles sont assises sur des tonnes de preuves qui, si elles ne rencontrent pas les exigences de la preuve hors de toute doute raisonnable requises pour emporter une condamnation, n’en nous donnent pas moins de solides indications sur ce qui se trame.
Or, sans ces indications, nous sommes aveugles, et cette cécité sert merveilleusement bien les intérêts de ceux qui en profitent pour s’enrichir à nos dépens, en nous privant de plus en plus de l’essentiel que représentent la santé et l’éducation, entre autres.
C’est pourquoi le refus de Jean Charest de déclencher une enquête publique revêt désormais un caractère quasi-criminel, car il favorise les activités de ceux qui nous spolient, alors que son mandat en tant que premier ministre est justement de veiller à la défense et à la promotion de nos intérêts collectifs.
Chose certaine, cette enquête aura lieu, qu’il le veuille ou non. L’émission Enquête a bien pris soin de nous annoncer que d’autres épisodes de cette saga seront diffusés prochainement. Par ailleurs, les documents rendus publics par les divers corps policiers concernés nous montrent que ceux-ci sont désormais prêts à intervenir directement dans le débat politique pour faire pencher la balance dans le sens où ils estiment qu’il doit aller. Si dans les circonstances actuelles leur intervention est la bienvenue, il faut tout de même s’inquiéter du précédent que cela constitue. Il ne faudrait surtout pas que ça devienne une habitude.
Cela dit, on voit désormais que le cauchemar de Charest ne s’en ira pas. Il va même continuer à s’amplifier, et plus Charest repoussera cette échéance désormais inévitable, plus il se trouvera lié à la mafia. La culpabilité par association, vous connaissez ?
Ce qui nous amène maintenant à nous interroger sur la motivation de l’empire Desmarais dans toute cette affaire car, comme je le soulignais tout récemment dans un article intitulé « Desmarais lâche ses pit-bulls contre Charest » http://www.vigile.net/Desmarais-lac" onclick="window.open(this.href);return false;… , non seulement Charest ne livre pas la marchandise, mais il est maintenant obligé de s’en distancer le plus rapidement possible pour ne pas être éclaboussé par toutes les révélations qui s’en viennent et dont Desmarais est parfaitement au courant, vu ses liens d’employeur avec les journalistes Cédilot et Noël qui travaillent depuis des années sur des dossiers d’enquête portant sur la mafia.
Mafia Inc nous livre à cet égard quelques clés intéressantes en revenant sur les rumeurs de liens entre le riche industriel du fromage, Lino Saputo, et la mafia, alimentés par des enquêtes du FBI sur le parrain New-Yorkais Joe Bonnanno au début des années 1970, et sur la présence de Lino Saputo aux funérailles du mafioso Joe LoPresti, abattu dans des circonstances mystérieuses. La Presse avait également fait allusion à des articles parus dans des magazines d’information influents en Italie qui faisaient état d’écoutes électroniques du clan Rizzuto où un membre de ce clan évoquait les liens de celui-ci avec Saputo.
Suite à la parution de l’article dans La Presse, Saputo avait intenté une poursuite en libelle diffamatoire contre La Presse, poursuite qui s’est réglée « à l’amiable » près de deux ans plus tard, à des conditions que les parties ont gardé confidentielles. On ne sait donc pas ce qui a été gagné ou perdu dans cette affaire, et par qui. Ce qu’on sait en revanche, c’est que les intérêts Saputo étaient représentés par Me Lucien Bouchard qui siégeait également alors au conseil d’administration de la société Saputo.
Et là, l’affaire se complique. La mort de Nick Rizzuto cette semaine m’a rappelé que le nom de celui-ci avait été également associé à celui de Paul Desmarais dans prétendu complot autour des événements du 11 septembre. Tous les Vigiles ont eu vent de cette affaire dans un article de Sylvain Racine intitulé « Et voilà pourquoi Gesca veut garder le silence sur le 11 septembre 2001 ».
L’article s’accompagne d’un lien vers un documentaire vidéo qui allègue l’existence aux États-Unis d’un complot dans lequel aurait trempé le clan Rizzuto pour cacher la véritable nature des faits survenus le 11 septembre. Il y a également un autre lien vers le dossier d’une poursuite entreprise aux États-Unis dans le cadre de ces mêmes faits contre toute une pléiade de gens bien connus chez nous parmi lesquels on retrouve Paul Desmarais Sr et les anciens premiers ministres Paul Martin, Brian Mulroney, Frank McKenna et les anciens ministres Alfonso Gagliano et Pierre Pettigrew, entre autres.
Comme je l’ai tout de suite signalé dans un commentaire sur l’article de Sylvain Racine, cette affaire n’est peut-être qu’un coup monté et doit être traitée avec la plus grande circonspection :
Effectivement, cette vidéo est très troublante, et elle vient rajouter des éléments de preuve qui rendent encore plus nécessaire la tenue d’une enquête publique sur les événements du 11 septembre. Il n’y a pas de doute que les autorités ont menti quant à la vraie nature des événements survenus et aux responsabilités en jeu.
Le lien avec Power Corp. est plus délicat à établir car l’information que vous citez ne précise pas la relation qui pourrait exister entre les événements du 11 septembre et cette entreprise que nous connaissons bien et toute une cohorte de protagonistes de chez nous dans des rôles secondaires, y compris la mafia italienne locale en la personne de Vito Rizutto.
Je suis aussi surpris d’entendre le narrateur du film prononcer Québec à la française et non « Kwibek » comme le font tous les américains que je connais. L’apparition en cours de route du sigle de la francophonie est également assez étrange. Comme si l’on cherchait à établir un lien quelconque.
Il n’y a pas de doute que plusieurs éléments de cette histoire gagneraient à être éclaircis, mais il est encore beaucoup trop tôt pour tirer ne serait-ce qu’un début de conclusion sur la participation de Power Corp ou des Desmarais à cette affaire. Il est toutefois très étrange que quelqu’un cherche à les y associer de façon aussi caractérisée. En soi, cela constitue une affaire qui mérite enquête.
Et si tout cela n’est pas vrai, dans quel cerveau tordu a bien pu germer un tel scénario malgré tout assez élaboré pour avoir à tout le moins des apparences de vraisemblance ? Les Desmarais ont-ils tant d’ennemis ? Pourquoi ?
Je suis revenu sur cette affaire dans un texte récent intitulé « Le cas Desmarais » http://www.vigile.net/Le-cas-Desmarais" onclick="window.open(this.href);return false;, après avoir trouvé d’autres éléments troublants (les liens apparaissent dans l’article) dont je suis incapable de dire s’ils sont vrais ou faux. Quoiqu’il en soit, ils existent, et ce fait est déjà grave en soi. « [S’ils] sont partiellement ou entièrement vrais, on est devant une affaire d’État dont les faits doivent êtres présentés à la population, qui doit faire l’objet d’une enquête publique, et dont les conclusions doivent aussi être publiques. [S’ils] ne sont pas vrais, la question se pose tout de même de savoir qui est capable d’élaborer un scénario aussi sophistiqué, et dans quel but. Un but qui dépasse nécessairement le cadre du simple canular. S’agit-il de salissage, d’intimidation, d’extorsion… ou de quoi encore ? »
Voilà un autre motif de demander une enquête publique sur la mafia, vu les liens qu’on a cherché à établir entre celle-ci (via le clan Rizzuto) et Paul Desmarais. Chose certaine, ça aide à comprendre la motivation de La Presse, et ça nous donne une indication de l’ampleur des choses que pourrait nous apprendre une enquête, et de ce qu’on cherche à nous cacher.
http://www.vigile.net/Les-tentacules-de-la-Mafia#" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: Mafia et Construction
Publié le 15 novembre 2010 à 07h26 | Mis à jour à 07h26
Déconnexion double
Vincent Marissal
La Presse
Déjà que le fond de l'air était passablement mauvais au Québec, le voilà maintenant devenu carrément infect après une autre fin de semaine peu édifiante sur la scène politique québécoise.
Le Parti libéral de Jean Charest, d'abord, a ajouté un autre mur de briques au bunker qui l'isole de plus en plus de l'opinion publique en refusant net de discuter de la pertinence d'une commission d'enquête sur le monde de la construction.
Le Parti québécois, de son côté, a ajouté une page à son interminable débat sur la stratégie référendaire avec une autre sortie remarquée de Jacques Parizeau, qui sera immanquablement perçue comme une critique à l'endroit de Pauline Marois.
Les deux principaux partis du Québec vivent une déconnexion double: le PQ débat ad nauseam d'un référendum dont une majorité de Québécois ne veut pas entendre parler alors que le PLQ, de son côté, refuse même d'évoquer une commission d'enquête réclamée par une proportion écrasante de la population.
Entre les deux, le chef de l'ADQ, Gérard Deltell, joue les morveux en culottes courtes dans la cour d'école en criant des noms au premier ministre.
Associer Jean Charest au «parrain», surtout à la fin d'une semaine aussi mouvementée pour la mafia montréalaise, c'est effectivement outrancier de la part de Gérard Deltell. Jean Charest a au moins raison sur ce point, tout comme il a raison de critiquer le choix de mots du Parti québécois qui accuse le gouvernement de «complicité» avec la mafia.
Cela dit, les libéraux n'ont pas beaucoup aidé leur cause aux yeux de la population en imposant l'omerta sur le sujet dont tout le monde parle au Québec depuis des mois en plein conseil général.
Au Québec, selon tous les récents sondages, au moins trois personnes sur quatre souhaitent la tenue d'une enquête publique sur la construction. Parmi les quelque 500 militants libéraux réunis cette fin de semaine à Lévis, un seul (un sur 500!) a osé faire écho à ce très large consensus. On n'a même pas voulu débattre de la question, ce qui aurait été l'occasion pour le gouvernement d'expliquer de nouveau sa position et, pour les militants, celle d'appuyer officiellement leur chef.
Ce n'est pas tant que les libéraux pensent qu'une telle commission n'est pas nécessaire, mais plutôt qu'elle serait assurément nuisible à leur parti. Le refus d'en discuter ouvertement pourrait l'être tout autant. L'image était terrible: pendant quelques secondes, 500 personnes se rentrent la tête entre les épaules en prétendant ne pas voir l'éléphant dans la pièce.
Rarement la voix muselée d'un seul homme aura fait autant de bruit que celle du militant Martin Drapeau. Et rarement le silence de 500 personnes n'aura aussi clairement exprimé un malaise.
Lorsque ça chauffe, la dissidence n'est plus permise, apparemment, au PLQ. M. Drapeau est sans contredit un mouton noir dans le très docile troupeau libéral. Si j'étais recherchiste à Tout le monde en parle, je m'empresserais de trouver le numéro de téléphone de ce spécimen en voix d'extinction.
C'était peut-être réconfortant pour Jean Charest de voir ses militants se ranger derrière lui, mais le résultat, ce matin, c'est que le premier ministre se retrouve encore un peu plus isolé.
Comme l'attaque, c'est bien connu, est la meilleure défense, M. Charest s'en est pris virilement au chef de l'ADQ et il a une fois de plus fait ses choux gras des tiraillements au sein du PQ. Ce ne sera vraisemblablement pas suffisant pour détourner l'attention de l'opinion publique du sujet tabou chez les libéraux, la fameuse commission d'enquête.
M. Charest mise tout sur les enquêtes policières, mais cette stratégie comporte un risque. À force de mettre de la pression sur la police, en promettant même des résultats soeus peu, les autorités policières pourraient être forcées de bâcler des enquêtes, de tourner les coins ronds ou de coffrer des petits poissons plutôt que de viser plus gros dans la chaîne alimentaire du crime organisé.
Chaque semaine qui passe amène son lot de nouvelles révélations troublantes dans le secteur de la construction. Impossible, dorénavant, de nier l'existence d'un «système» dans ce milieu, notamment la collusion entre les gros acteurs de l'industrie pour le partage de la tarte des grands chantiers publics.
Il n'est pas rassurant d'apprendre ce genre de choses la semaine où le gouvernement annonce des milliards pour la construction d'un nouvel échangeur Turcot. Sans compter tous les autres chantiers à venir et en cours.
Les libéraux, qui souhaitaient un petit conseil général pépère, ont organisé un ixième hommage à Robert Bourassa. Parlant de M. Bourassa, il aurait été approprié de rappeler que c'est lui qui a institué la fameuse CECO, en 1972.
Narcisse Harper
J'ai déjà posé la question dans mon blogue, et je la pose de nouveau ici: Stephen Harper souffrirait-il du culte de la personnalité ou serait-ce seulement que son personnel ne connaisse pas le dicton qui veut que «trop, c'est comme pas assez»?
Toujours est-il que chaque fois que M. Harper quitte Ottawa en mission officielle, son bureau nous submerge de photos et de vidéos dans nos boîtes de courriel.
Juste hier, 23 (!) de ces courriels entre 9h et 16h racontant presque minute par minute le voyage de notre premier ministre chez l'empereur du Japon et à l'APEC.
Même Denis «je-twitte-donc-j'existe» Coderre fait preuve de plus de retenue!
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... ECRAN1POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Déconnexion double
Vincent Marissal
La Presse
Déjà que le fond de l'air était passablement mauvais au Québec, le voilà maintenant devenu carrément infect après une autre fin de semaine peu édifiante sur la scène politique québécoise.
Le Parti libéral de Jean Charest, d'abord, a ajouté un autre mur de briques au bunker qui l'isole de plus en plus de l'opinion publique en refusant net de discuter de la pertinence d'une commission d'enquête sur le monde de la construction.
Le Parti québécois, de son côté, a ajouté une page à son interminable débat sur la stratégie référendaire avec une autre sortie remarquée de Jacques Parizeau, qui sera immanquablement perçue comme une critique à l'endroit de Pauline Marois.
Les deux principaux partis du Québec vivent une déconnexion double: le PQ débat ad nauseam d'un référendum dont une majorité de Québécois ne veut pas entendre parler alors que le PLQ, de son côté, refuse même d'évoquer une commission d'enquête réclamée par une proportion écrasante de la population.
Entre les deux, le chef de l'ADQ, Gérard Deltell, joue les morveux en culottes courtes dans la cour d'école en criant des noms au premier ministre.
Associer Jean Charest au «parrain», surtout à la fin d'une semaine aussi mouvementée pour la mafia montréalaise, c'est effectivement outrancier de la part de Gérard Deltell. Jean Charest a au moins raison sur ce point, tout comme il a raison de critiquer le choix de mots du Parti québécois qui accuse le gouvernement de «complicité» avec la mafia.
Cela dit, les libéraux n'ont pas beaucoup aidé leur cause aux yeux de la population en imposant l'omerta sur le sujet dont tout le monde parle au Québec depuis des mois en plein conseil général.
Au Québec, selon tous les récents sondages, au moins trois personnes sur quatre souhaitent la tenue d'une enquête publique sur la construction. Parmi les quelque 500 militants libéraux réunis cette fin de semaine à Lévis, un seul (un sur 500!) a osé faire écho à ce très large consensus. On n'a même pas voulu débattre de la question, ce qui aurait été l'occasion pour le gouvernement d'expliquer de nouveau sa position et, pour les militants, celle d'appuyer officiellement leur chef.
Ce n'est pas tant que les libéraux pensent qu'une telle commission n'est pas nécessaire, mais plutôt qu'elle serait assurément nuisible à leur parti. Le refus d'en discuter ouvertement pourrait l'être tout autant. L'image était terrible: pendant quelques secondes, 500 personnes se rentrent la tête entre les épaules en prétendant ne pas voir l'éléphant dans la pièce.
Rarement la voix muselée d'un seul homme aura fait autant de bruit que celle du militant Martin Drapeau. Et rarement le silence de 500 personnes n'aura aussi clairement exprimé un malaise.
Lorsque ça chauffe, la dissidence n'est plus permise, apparemment, au PLQ. M. Drapeau est sans contredit un mouton noir dans le très docile troupeau libéral. Si j'étais recherchiste à Tout le monde en parle, je m'empresserais de trouver le numéro de téléphone de ce spécimen en voix d'extinction.
C'était peut-être réconfortant pour Jean Charest de voir ses militants se ranger derrière lui, mais le résultat, ce matin, c'est que le premier ministre se retrouve encore un peu plus isolé.
Comme l'attaque, c'est bien connu, est la meilleure défense, M. Charest s'en est pris virilement au chef de l'ADQ et il a une fois de plus fait ses choux gras des tiraillements au sein du PQ. Ce ne sera vraisemblablement pas suffisant pour détourner l'attention de l'opinion publique du sujet tabou chez les libéraux, la fameuse commission d'enquête.
M. Charest mise tout sur les enquêtes policières, mais cette stratégie comporte un risque. À force de mettre de la pression sur la police, en promettant même des résultats soeus peu, les autorités policières pourraient être forcées de bâcler des enquêtes, de tourner les coins ronds ou de coffrer des petits poissons plutôt que de viser plus gros dans la chaîne alimentaire du crime organisé.
Chaque semaine qui passe amène son lot de nouvelles révélations troublantes dans le secteur de la construction. Impossible, dorénavant, de nier l'existence d'un «système» dans ce milieu, notamment la collusion entre les gros acteurs de l'industrie pour le partage de la tarte des grands chantiers publics.
Il n'est pas rassurant d'apprendre ce genre de choses la semaine où le gouvernement annonce des milliards pour la construction d'un nouvel échangeur Turcot. Sans compter tous les autres chantiers à venir et en cours.
Les libéraux, qui souhaitaient un petit conseil général pépère, ont organisé un ixième hommage à Robert Bourassa. Parlant de M. Bourassa, il aurait été approprié de rappeler que c'est lui qui a institué la fameuse CECO, en 1972.
Narcisse Harper
J'ai déjà posé la question dans mon blogue, et je la pose de nouveau ici: Stephen Harper souffrirait-il du culte de la personnalité ou serait-ce seulement que son personnel ne connaisse pas le dicton qui veut que «trop, c'est comme pas assez»?
Toujours est-il que chaque fois que M. Harper quitte Ottawa en mission officielle, son bureau nous submerge de photos et de vidéos dans nos boîtes de courriel.
Juste hier, 23 (!) de ces courriels entre 9h et 16h racontant presque minute par minute le voyage de notre premier ministre chez l'empereur du Japon et à l'APEC.
Même Denis «je-twitte-donc-j'existe» Coderre fait preuve de plus de retenue!
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Re: Mafia et Construction
Industrie de la construction
L'UMQ demande une commission d'enquête
Jean-Louis Fortin
15/11/2010 12h36 - Mise à jour 15/11/2010 13h58
MONTRÉAL - L'Union des municipalités du Québec (UMQ) a changé d'avis : elle demande maintenant au premier ministre Jean Charest de mettre en place une enquête publique sur l'industrie de la construction.
Les allégations des dernières semaines, qui ont remis en doute l'intégrité de plusieurs maires, ont forcé le conseil d'administration de l'UMQ à changer sa position, et à considérer que les enquêtes policières et les règles plus strictes dans l'octroi de contrats ne sont plus suffisantes.
Pour Marc Gascon, maire de Saint-Jérôme et président de l'UMQ, lui-même éclaboussé par des allégations de manquement à l'éthique la semaine dernière, c'est la crédibilité des élus qui est en danger si une enquête publique n'a pas lieu.
«L'UMQ croyait que les enquêtes policières allaient donner des résultats plus rapidement. Aujourd'hui, on constate que le climat de suspicion à l'égard de l'industrie de la construction se propage jusqu'aux élus municipaux et l'on considère que c'est malsain pour la démocratie», a-t-il expliqué dans un communiqué paru lundi.
D'autres appuis
L'UMQ représente 275 municipalités, dont la plupart des plus grandes villes de la province, dont Laval, Longueuil, Trois-Rivières, Gatineau et Sherbrooke. La ville la plus peuplée du Québec, Montréal, n'en fait pas partie, mais son maire Gérald Tremblay s'est déjà positionné en faveur d'une enquête publique il y a presque un an.
Quant à la ville de Québec, elle a annoncé la semaine dernière qu'elle ne renouvellerait pas son adhésion à l'UMQ. Son maire, Régis Labeaume, s'est montré irrité que l'organisation ait encore son siège social à Montréal, plutôt que dans la Vieille Capitale.
Le maire Labeaume s'était aussi déjà montré en faveur d'une enquête publique sur l'industrie de la construction, au début 2010.
Pour sa part, la Fédération québécoise des municipalités (FQM), qui regroupe plus de 900 membres, pour la plupart des localités plus petites, a pris position pour demander une enquête publique à la fin 2009.
«Rien à cacher»
Lundi, Marc Gascon a souligné que les élus qu'il représente veulent maintenant se concentrer sur leur travail plutôt qu'avoir à se défendre.
«Les élus municipaux n'ont rien à cacher. Ils souhaitent se consacrer aux dossiers prioritaires pour leurs citoyens: l'amélioration de la qualité de vie sociale, économique et culturelle des collectivités», a-t-il soutenu.
Lors de leur Conseil général, en fin de semaine dernière, les délégués du Parti libéral du Québec et le premier ministre Jean Charest ont préféré ne pas discuter la question d'une enquête publique.
La proposition du militant libéral Martin Drapeau, qui proposait d'ouvrir le débat sur ce sujet, a été rejetée rapidement.
Le premier ministre a déclaré à de nombreuses reprises que les enquêtes policières étaient suffisantes pour faire la lumière sur les allégations de corruption dans le milieu de la construction.
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/a ... 23648.html" onclick="window.open(this.href);return false;
L'UMQ demande une commission d'enquête
Jean-Louis Fortin
15/11/2010 12h36 - Mise à jour 15/11/2010 13h58
MONTRÉAL - L'Union des municipalités du Québec (UMQ) a changé d'avis : elle demande maintenant au premier ministre Jean Charest de mettre en place une enquête publique sur l'industrie de la construction.
Les allégations des dernières semaines, qui ont remis en doute l'intégrité de plusieurs maires, ont forcé le conseil d'administration de l'UMQ à changer sa position, et à considérer que les enquêtes policières et les règles plus strictes dans l'octroi de contrats ne sont plus suffisantes.
Pour Marc Gascon, maire de Saint-Jérôme et président de l'UMQ, lui-même éclaboussé par des allégations de manquement à l'éthique la semaine dernière, c'est la crédibilité des élus qui est en danger si une enquête publique n'a pas lieu.
«L'UMQ croyait que les enquêtes policières allaient donner des résultats plus rapidement. Aujourd'hui, on constate que le climat de suspicion à l'égard de l'industrie de la construction se propage jusqu'aux élus municipaux et l'on considère que c'est malsain pour la démocratie», a-t-il expliqué dans un communiqué paru lundi.
D'autres appuis
L'UMQ représente 275 municipalités, dont la plupart des plus grandes villes de la province, dont Laval, Longueuil, Trois-Rivières, Gatineau et Sherbrooke. La ville la plus peuplée du Québec, Montréal, n'en fait pas partie, mais son maire Gérald Tremblay s'est déjà positionné en faveur d'une enquête publique il y a presque un an.
Quant à la ville de Québec, elle a annoncé la semaine dernière qu'elle ne renouvellerait pas son adhésion à l'UMQ. Son maire, Régis Labeaume, s'est montré irrité que l'organisation ait encore son siège social à Montréal, plutôt que dans la Vieille Capitale.
Le maire Labeaume s'était aussi déjà montré en faveur d'une enquête publique sur l'industrie de la construction, au début 2010.
Pour sa part, la Fédération québécoise des municipalités (FQM), qui regroupe plus de 900 membres, pour la plupart des localités plus petites, a pris position pour demander une enquête publique à la fin 2009.
«Rien à cacher»
Lundi, Marc Gascon a souligné que les élus qu'il représente veulent maintenant se concentrer sur leur travail plutôt qu'avoir à se défendre.
«Les élus municipaux n'ont rien à cacher. Ils souhaitent se consacrer aux dossiers prioritaires pour leurs citoyens: l'amélioration de la qualité de vie sociale, économique et culturelle des collectivités», a-t-il soutenu.
Lors de leur Conseil général, en fin de semaine dernière, les délégués du Parti libéral du Québec et le premier ministre Jean Charest ont préféré ne pas discuter la question d'une enquête publique.
La proposition du militant libéral Martin Drapeau, qui proposait d'ouvrir le débat sur ce sujet, a été rejetée rapidement.
Le premier ministre a déclaré à de nombreuses reprises que les enquêtes policières étaient suffisantes pour faire la lumière sur les allégations de corruption dans le milieu de la construction.
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Re: Mafia et Construction
Publié le 23 novembre 2010 à 10h16 | Mis à jour à 12h39
L'industrie de la construction est infiltrée par la mafia, dit Paul Sauvé

La Presse Canadienne
Ottawa
Le président d'une entreprise de construction mêlée au controversé contrat de rénovation du parlement n'a pas de beaux mots pour décrire l'industrie de la construction. Selon Paul Sauvé, il s'agit d'un monde truffé de trafic d'influence, corruption, pot-de-vin, et infiltré par la mafia.
Le président de LM Sauvé a affirmé, en dénonçant l'industrie de la construction au Québec, avoir été menacé, de même que ses enfants et sa famille, et que son équipement avait été incendié. Ces incidents n'étaient cependant pas liés au contrat du parlement.
Et il s'est dit convaincu, lors de sa comparution en comité parlementaire mardi matin, que la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) est liée au monde interlope.
Confronté par un député conservateur mettant en doute ses déclarations, M. Sauvé a déclaré ceci: «Lorsque vous même aurez fait l'objet de menaces de mort, lorsque vos voitures auront été vandalisées, lorsque vous vous situez dedans, alors je pense que vous serez peut-être un peu plus qualifié pour faire état du fait que le Québec a un grave problème, que le crime organisé, qui a des tentacules à même les grands syndicats, entre autres celui de la FTQ, prolifère.»
D'après le président de la FTQ, Michel Arsenault, le témoignage de M. Sauvé relève du «délire».
«Je n'ai jamais eu aucune fréquentation avec ces gens-là, d'aucune façon, et à ma connaissance, personne de la FTQ ne fréquente les Hells Angels et le crime organisé», a-t-il déclaré lors d'un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne.
Il a accusé à deux reprises M. Sauvé d'avoir «lui-même livré son entreprise aux mains des Hells Angels» après avoir essuyé un refus de partenariat du Fonds de solidarité de la FTQ, il y a de cela quelques années.
Il l'a également mis au défi de répéter ce qu'il a dit «en dehors de la commission».
«Je le mets au défi de le faire, sans son immunité, puis on va s'en occuper de M. Sauvé. On va le poursuivre. Là, il y a des limites.»
M. Sauvé se trouve au coeur d'une controverse qui sévit aux Communes depuis quelques mois.
Le dirigeant de LM Sauvé a révélé avoir payé un homme d'affaires proche du Parti conservateur, Gilles Varin, 140 000 $ pour qu'il l'aide à obtenir le contrat de rénovation de l'édifice de l'Ouest du parlement en 2008. Convoqué au même comité, M. Varin a expliqué avoir reçu seulement 118 000 $ et a nié avoir fait du lobbyisme dans ce dossier.
Mais M. Sauvé a dit estimer, devant le comité des opérations gouvernementales, avoir obtenu le contrat grâce à sa contribution à M. Varin.
M. Sauvé a affirmé que MM. Varin et Gilles Prud'Homme, un organisateur du Parti conservateur, l'avaient par la suite encouragé à organiser une activité de financement pour l'association conservatrice du comté de Bourassa en janvier 2009, plusieurs mois après avoir obtenu le contrat.
M. Sauvé a indiqué n'avoir parlé que 90 secondes à l'ancien ministre des Travaux publics, Christian Paradis - aujourd'hui aux Ressources naturelles - lors du cocktail.
Selon des témoignages obtenus depuis le début de cette affaire, plusieurs entrepreneurs auraient profité de la soirée pour aborder le ministre Paradis et parler affaires. Une allégation niée formellement par M. Paradis.
La compagnie LM Sauvé a fait faillite un an après avoir obtenu le contrat de rénovation et a dû y renoncer.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) mène aussi une enquête sur l'attribution de contrat pour la rénovation de l'édifice de l'Ouest.
http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
L'industrie de la construction est infiltrée par la mafia, dit Paul Sauvé

La Presse Canadienne
Ottawa
Le président d'une entreprise de construction mêlée au controversé contrat de rénovation du parlement n'a pas de beaux mots pour décrire l'industrie de la construction. Selon Paul Sauvé, il s'agit d'un monde truffé de trafic d'influence, corruption, pot-de-vin, et infiltré par la mafia.
Le président de LM Sauvé a affirmé, en dénonçant l'industrie de la construction au Québec, avoir été menacé, de même que ses enfants et sa famille, et que son équipement avait été incendié. Ces incidents n'étaient cependant pas liés au contrat du parlement.
Et il s'est dit convaincu, lors de sa comparution en comité parlementaire mardi matin, que la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) est liée au monde interlope.
Confronté par un député conservateur mettant en doute ses déclarations, M. Sauvé a déclaré ceci: «Lorsque vous même aurez fait l'objet de menaces de mort, lorsque vos voitures auront été vandalisées, lorsque vous vous situez dedans, alors je pense que vous serez peut-être un peu plus qualifié pour faire état du fait que le Québec a un grave problème, que le crime organisé, qui a des tentacules à même les grands syndicats, entre autres celui de la FTQ, prolifère.»
D'après le président de la FTQ, Michel Arsenault, le témoignage de M. Sauvé relève du «délire».
«Je n'ai jamais eu aucune fréquentation avec ces gens-là, d'aucune façon, et à ma connaissance, personne de la FTQ ne fréquente les Hells Angels et le crime organisé», a-t-il déclaré lors d'un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne.
Il a accusé à deux reprises M. Sauvé d'avoir «lui-même livré son entreprise aux mains des Hells Angels» après avoir essuyé un refus de partenariat du Fonds de solidarité de la FTQ, il y a de cela quelques années.
Il l'a également mis au défi de répéter ce qu'il a dit «en dehors de la commission».
«Je le mets au défi de le faire, sans son immunité, puis on va s'en occuper de M. Sauvé. On va le poursuivre. Là, il y a des limites.»
M. Sauvé se trouve au coeur d'une controverse qui sévit aux Communes depuis quelques mois.
Le dirigeant de LM Sauvé a révélé avoir payé un homme d'affaires proche du Parti conservateur, Gilles Varin, 140 000 $ pour qu'il l'aide à obtenir le contrat de rénovation de l'édifice de l'Ouest du parlement en 2008. Convoqué au même comité, M. Varin a expliqué avoir reçu seulement 118 000 $ et a nié avoir fait du lobbyisme dans ce dossier.
Mais M. Sauvé a dit estimer, devant le comité des opérations gouvernementales, avoir obtenu le contrat grâce à sa contribution à M. Varin.
M. Sauvé a affirmé que MM. Varin et Gilles Prud'Homme, un organisateur du Parti conservateur, l'avaient par la suite encouragé à organiser une activité de financement pour l'association conservatrice du comté de Bourassa en janvier 2009, plusieurs mois après avoir obtenu le contrat.
M. Sauvé a indiqué n'avoir parlé que 90 secondes à l'ancien ministre des Travaux publics, Christian Paradis - aujourd'hui aux Ressources naturelles - lors du cocktail.
Selon des témoignages obtenus depuis le début de cette affaire, plusieurs entrepreneurs auraient profité de la soirée pour aborder le ministre Paradis et parler affaires. Une allégation niée formellement par M. Paradis.
La compagnie LM Sauvé a fait faillite un an après avoir obtenu le contrat de rénovation et a dû y renoncer.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) mène aussi une enquête sur l'attribution de contrat pour la rénovation de l'édifice de l'Ouest.
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