Plus d'un enfant sur quatre a vu ses parents se séparer.

[Anya]

Publié le 16 décembre 2010 à 08h48 | Mis à jour à 08h48
Dès la maternelle, plus d'un enfant sur quatre a vu ses parents se séparer



Silvia Galipeau
La Presse

Les unions des jeunes parents se font et se défont à la vitesse grand V. À peine à la maternelle, plus d'un enfant sur quatre a déjà vu ses parents se séparer ou reformer une union, 15% des enfants ont connu au moins deux épisodes du genre et 5% en ont vécu jusqu'à trois.

C'est du moins ce que révèle l'analyse Diversité et mouvance familiales durant la petite enfance, rendue publique hier par l'Institut de la statistique du Québec.

Ces résultats s'appuient sur les données de l'Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, menée auprès d'un échantillon représentatif des enfants nés au Québec à la fin des années 90. Environ 1500 enfants ont fait l'objet d'un suivi de la naissance à l'âge de 6 ans.

Entre autres observations, on note que, à la maternelle, près de 30% des enfants ont déjà vécu dans une famille monoparentale, et 13% ont vécu avec un beau-parent. L'expérience monoparentale est parfois très courte, à peine 7 mois chez les hommes, 16 chez les femmes. Et c'est sans compter le nombre de parents qui ont un conjoint dit «non cohabitant». «Certaines situations témoignent de la rapidité avec laquelle les unions des parents se font et se défont», écrit Hélène Desrosiers, auteure principale de l'analyse et coordonnatrice à l'Institut de la statistique du Québec.

C'est le cas de Nancy Croussette, mère de trois enfants. Elle s'est séparée de son «conjoint de fait de 10 ans» alors que ses enfants avaient 3, 4 et 6 ans. Depuis, elle a fait quelques rencontres, certaines plus significatives que d'autres. «C'est compliqué. Peut-être deux significatives. Mais je ne sais pas si les enfants en sont conscients.» Ses relations avec le père? «Pas mauvaises, mais ça pourrait être mieux», résume-t-elle. Et son cas n'a rien d'extraordinaire.

Ainsi, pour ce qui est des modes de garde au moment de la séparation, 66% des enfants vivent avec leur mère, 31% sont en garde partagée et à peine 3% vivent avec leur père. À la maternelle, parmi les enfants dont les parents sont séparés, un enfant sur cinq ne voit carrément jamais son père. D'ailleurs, 12% des mères ont déclaré que leur relation avec leur ex-conjoint était mauvaise ou très mauvaise.

C'est d'ailleurs ce qui fait bondir Élise Mercier-Gouin, psychologue au centre jeunesse de Montréal. «Ce qui me préoccupe, c'est quand j'entends que 20% des enfants ne voient plus leur père. Si un enfant perd un parent, il perd un des éléments de protection à la base de son développement personnel», dit-elle.

Mais ce n'est pas parce que les parents sont encore ensemble que le portrait est plus rose. L'étude révèle en effet que 25% des enfants de maternelle ont au moins un parent qui éprouve des difficultés conjugales importantes.

D'où l'intérêt de l'étude, conclut l'auteure, qui dresse un portrait tout en nuances de la vie de famille. «Moi, je suis partisane des nuances, explique Hélène Desrosiers. Certaines études tendent à banaliser l'impact des ruptures, mais elles ne regardent pas l'impact du cumul des ruptures. D'autres dramatisent. Or, il faut tenir compte de tout le contexte pour en évaluer l'impact sur les enfants.»

Elle compte d'ailleurs se pencher sur l'impact de ces ruptures non seulement précoces, mais aussi multiples, sur le développement des enfants. À suivre.

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[Annouk]

Quel triste bilan

[.anthurium.]

Ce n'est pas la réalité par chez nous. On ne devrait pas généraliser une étude comme ça à la grandeur du Québec. Avant d'avoir des enfants à l'école je m'attendais à ce qu'une grande partie des enfants ne vivent plus avec leur deux parents. C'est encore une minorité dans les classes de mes enfants

[lucide]

Quel triste bilan

Effectivement... peut etre une piste en rapport a la démotivation et décrochage scolaire ?

[Nadjal]

C'est pas toujours facile pour les mousses... ont voit pas toujours ca comme c'est mais si on prends l'enfant dont les parents sont séparer qui vivent avec maman et ne voit papa que 1 week end sur 2 donc environ 4 jours par mois mettons, ils leur manque déja un élément essentiel a leur développement soit la présence du papa, rajoutons a ca qu'ils ne voient maman que 2-3 heures par jour parce que maman travail et ils sont a la garderie ou au service de garde le reste du temps, ca fait des enfants qui malheureusement ont tres peu de guide parental dans leur vie, l'éducatrice prendra jamais la place d'une maman je penses effectivement qu'il y a de quoi se poser des questions tant qu'a ce que ca peut apporter sur le futur je serais bien curieuse de voir comment les enfants le vivent a long terme. Je suis tres chanceuse parce que mon couple va bien et j'ai la chance d'etre a la maison, mon fils part a l'école le matin sans etre pressé par le temps en sachant que sur l'heure du diner il va venir prendre un break et diner avec moi ici et apres l'école je vais le chercher, sa professeur me dit souvent combien il a de la chance elle dit que ca parait beaucoup un enfant qui passe du temps avec ses parents comparativement a ceux qui reste au service de garde toute la journée elle me dit que mon fils est toujours de bonne humeur et enthousiasme quand il arrive a l'école alors que ceux qui sont au service de garde chiale qu'ils ont envie d'aller chez eux, qu'ils sont tannés de toujours se faire dire quoi faire ils se chicannent plsu souvent entre eux parce qu'ils sont tannés d'etre toujours pogné les uns avec les autres bref ca pas toujours l'air facile pour ses pauvres enfants... malheureusement commetn faire autrement quand la majortié doivent travailler, la solution se trouve ou ?

[Placeress]

C'est vraiment triste quand même, on dirait vraiment que la notion d'engagement est effrité pas mal.

[Nikki]

Mais il ne faut pas penser que c'est le seul lot des enfants d'aujourd'hui... Mes parents se sont séparés en 85 après 33 ans de mariage, et ce ne sont pas les seuls... Je pense plutôt que maintenant, on n'est pas obligés de rester quand ça va mal dans le couple, alors qu'avant, les moeurs le permettaient moins...

[Nikki]

J'ajoute que je ne dis pas ça à toi plus qu'à une autre personne Placeress... On pourrait le penser vu que mon post suit le tien!!..

C'est juste un constat... J'ai vu plein de parents quand j'étais jeune qui se chicanaient et qui auraient probablement gagné à se séparer, mais c'était mal vu..

Je ne pense pas qu'il y a moins de couples heureux qu'avant, mais maintenant, les couples malheureux se séparent...

[Placeress]

Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'avant les gens toléraient bcp..... on ne parlait pas plus d'engagement, mais bien, d'une certaine soumission à une norme sociale.

Ce étant dit, reste qu'aujourd'hui, il me semble qu'on a bifurqué dans l'inverse peut-être. Je dis ça comme ça, j'ai peut-être tors aussi.

[MsPontchartrain]

Mais il ne faut pas penser que c'est le seul lot des enfants d'aujourd'hui... Mes parents se sont séparés en 85 après 33 ans de mariage, et ce ne sont pas les seuls... Je pense plutôt que maintenant, on n'est pas obligés de rester quand ça va mal dans le couple, alors qu'avant, les moeurs le permettaient moins...

Je vais poser une question qui paraîtra ''controversée'', mais n'y voyez pas de mauvaise foi, c'est vraiment juste une piste pour alimenter la discussion. Je le dis d'emblée, non je ne veux pas d'enfants / non mes parents ne se sont jamais séparés. Peut-être ai-je donc tout faux ! Mais puisqu’on est sur un forum de discussion, je me permets de prendre une tournure différente sur un sujet très sensible (les enfants, sur un forum que fréquentent plusieurs mamans), en espérant ne pas me faire tirer de roches, mais plutôt susciter un genre ‘’d’introspection’’ de société, je ne sais pas :lol :

Je m'interroge donc, puisque que je suis d'accord avec les propos ci-dessus ; je pense aussi que maintenant nous pouvons nous séparer plus librement qu'autrefois (et nous unir plus libremnet également, on parle de séparation, cela inclut les couples mariés et non mariés) et que c'est sans doute pour cela que les statistiques explosent. Mais puis-je par la même occasion retourner la réflexion sur ‘’les valeurs de l’engagement’’ que je vois poindre et demander, un peu dans la même veine : Fait-on aussi parfois des enfants trop tôt, ou pas assez pour les bonnes raisons ?

Je m'explique ... on dirait que parce que les relations sont plus ''libres'' qu'autrefois (s’unir et se séparer, sans avoir à passer forcément par l’église), il y a beaucoup de gens qui croient qu'un enfant viendra souder leur couple. Or, ce sont aussi ces gens qui se séparent. Je n'affirme pas qu'il y a forcément une causalité, je soulève une interrogation : Les parents prennent-ils toujours le temps de bien déterminer leurs projets futurs et de bien solidifier leur couple avant de faire des enfants ? Est-ce que parfois cette décision n'est pas, comme bien des choses en amour, parfois très émotionnelle voire même spontanée (on le fait parce qu'on en a envie, tout simplement) et que le couple n'a pas encore suffisamment mûri pour y faire face de façon épanouie ? Autrefois le mariage ''protégeait'' les jeunes couples en leur offrant un cadre, on parle de l’institution du mariage, ce n’est pas pour rien … ils n’étaient pas forcément plus heureux, mais ce cadre faisait qu’ils n’avaient pas le choix de faire face à la musique, parfois même dans des situations ou à mon avis, il aurait mieux fait d’avoir séparation. De nos jours, plusieurs couples aussi ont des enfants assez tôt dans leur vie ou dans leur couple, sont souvent en union libre (conjoint de fait), sauf qu’il n’est plus nécessaire de s’encombrer d’un mariage ‘’indissoluble’’ si jamais le couple ne survit pas à cet enfant. Car un enfant change complètement une vie ! Nous qui sommes tellement dans le présent, dans l’immédiat, dans la satisfaction immédiate de nos besoins et de nos impulsions, ce peut être très difficile pour un couple de reconfigurer sa vie avec un enfant, surtout quand il a été conçu dans des conditions moins réfléchies. N’ayant plus besoin de se soumettre au cadre d’un mariage indissoluble ou d’une séparation honteuse, les couples prennent plus souvent le choix de vivre heureux chacun de leur côté, plutôt que malheureux ensemble. Et cela éclate les statistiques.

Parce qu’un couple tout court, se sépare avant 5 ans une fois sur quoi ? Une fois sur 7, si c’est pas plus ? Disons qu’un couple est ensemble 1 an avant d’avoir un enfant, et que l’enfant en a 5 rendu en maternelle, cela fait quand même 6 ans de couple, et cela se conforme aux statistiques sur les couples en général. À 24 ans je suis la seule dans mon groupe d’amies qui compte 9 ans de couple avec un homme. La plupart ne tiennent pas 3 ans. Mais elles veulent comme bien des femmes être mères et cela se comprend. Or, à l’âge que nous avons, je doute qu’elles attendent 5, 8, 10 ans de couple avant de faire leur enfant, je ne sais pas si vous suivez mon raisonnement … à 25-30 ans, quand elles tomberont sur ‘’le bon’’ pour avoir un bébé, c’est un âge absolument normal pour en avoir un premier, elles n’attendront pas de faire 7 ans de couple juste pour tester la fiabilité de leur chum. Mais leur couple survivra-t-il pour autant ? Pas forcément ! Et ce n’est pas forcément à cause d’un enfant que leur couple sera plus solide !

On dit bien ‘’il n’y a pas d’âge / de condition idéale pour faire un enfant’’, je pense que c’est vrai, en fait je parle de tout ça sans trop savoir à quoi je m’attends comme discussion ou conclusion … j’étale des observations, des questions, un brin de réflexion, mais je n’essaie pas vraiment de prouver un point en fait. Je soulève une piste de réflexion qui ne sera peut-être pas féconde finalement, mais bon, si jamais quelqu’un a envie de poursuivre cette réflexion, ou de me démontrer le contraire, allez-y ! Je m’interroge juste sur ces ‘’jeunes couples’’, sur leur réalité, sur ce qui fait qu’il y en ait tant qui ne tiennent pas plus que quelques années ensemble (car malgré tout, la majorité des couples, selon le titre de cet article, continuent ensemble, donc le bilan n’est pas si mauvais).

[Mimosa]

Mais il ne faut pas penser que c'est le seul lot des enfants d'aujourd'hui... Mes parents se sont séparés en 85 après 33 ans de mariage, et ce ne sont pas les seuls... Je pense plutôt que maintenant, on n'est pas obligés de rester quand ça va mal dans le couple, alors qu'avant, les moeurs le permettaient moins...

Effectivement !

J'ai 32 ans et je me souviens que lorsque je suis arrivée en première année du primaire, nous n'étions que 3 enfants dans ma classe dont les parents étaient encore mariés .. Donc il y a de cela 25 ans..