Marie-Christine Bouchard
Marie-Christine Bouchard
La Tribune
(Sherbrooke) Nadège avait passé une mauvaise journée à l'école. «C'est vraiment mal allé», raconte la fillette. Une fois à la maison, la jeune fille n'est pas parvenue à se calmer. Et lorsque son père l'a bordée, elle lui a jeté cette phrase à la figure: «Papa, va me chercher ta carabine, je veux me tuer.»
Nadège (nom fictif) n'avait que sept ans et déjà le monde lui semblait trop lourd à porter. «J'étais tannée. Je pensais que ç'allait continuer comme ça toute ma vie. Je voulais que ça arrête. Je voulais mourir», raconte la ravissante jeune fille qui a neuf ans aujourd'hui et qui parle ouvertement de la douleur qui la tenaille encore.
La jeune fille souffre d'un TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité). C'est son univers scolaire difficile qui lui cause tant de souffrances parce que la petite se sent isolée et même rejetée par ses camarades. «Ça va mal à l'école. Plein de personnes m'agacent parce que j'ai un gros caractère. Il y en a aussi qui me trahissent, qui disent aux autres les secrets que je leur ai confiés, qui ne se mêlent pas de leurs affaires. Je trouve ça plate», souffle-t-elle.
Pour sa mère, la terre a cessé de tourner lorsqu'elle a réalisé à quel point l'univers de sa fille était fragile - à quel point sa petite princesse souffrait.
«Je n'en croyais pas mes oreilles. Comment on explique que sa fille de sept ans veuille se tuer? C'est très dur. Pour un parent, c'est l'enfer», raconte la maman qui, comme sa fille, a préféré garder l'anonymat pour éviter que des regards pleins d'incompréhension se posent sur sa famille.
Hier encore
Deux années ont passé depuis le premier épisode suicidaire de l'enfant. Nadège prend aujourd'hui des médicaments pour contrôler son TDAH. Elle réussit à l'école, mais ses relations humaines demeurent problématiques parce que la petite est très impulsive et hypersensible.
«Est-ce que tu veux encore mourir?» ose lui demander la journaliste.
«Oui. Hier encore, j'ai pensé à mourir. C'est pas drôle de vivre ça», lance Nadège sans la moindre hésitation.
Les yeux de sa mère se remplissent de larmes en entendant ces mots durs qui sortent de la bouche de sa fille.
Et Nadège n'est pas la seule petite Québécoise à souffrir ainsi. En effet, selon les statistiques de l'Institut national de santé publique du Québec, une dizaine d'enfants de 0 à 14 ans s'enlèvent la vie chaque année, chiffre qui grimpe à au-delà de 40 chez les 15-19 ans.
«Le suicide chez les jeunes enfants est assez marginal, mais il existe et c'est une réalité à être questionnée... L'une des clés pour aider ces enfants se trouve dans leur milieu scolaire», explique Bruno Marchand, directeur de l'Association québécoise de prévention du suicide.
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Misère.......9 ans......

