Accusé d’inceste et de proxénétisme sur sa propre fille
Publié : mar. juin 07, 2011 11:25 pm
Accusé d’inceste et de proxénétisme sur sa propre fille
Écrit par Michaël Nguyen
Lundi, 06 juin 2011 22:29
Le procès d’un père de famille s’est ouvert à Montréal lundi par le récit horrible de sa fille, qui a raconté avoir vécu presque neuf ans d’enfer à l’adolescence, alors que l’accusé l’aurait séquestrée, violée et forcée à se prostituer en plus de lui faire un enfant. Certains détails peuvent choquer le lecteur, nous préférons vous en avertir.
La jeune femme, que nous appellerons Alexandra pour protéger son identité, affirme avoir finalement réussi à fuir son bourreau en sautant du deuxième étage de la maison familiale.
Son père subit son procès en faisant face à 12 chefs d’accusation, dont inceste, séquestration, agression sexuelle, proxénétisme et voie de fait.
Interrogée par la procureure de la Couronne, Me Rachelle Pitre, Alexandra a raconté que lorsqu’elle a rencontré son père pour la première fois, à l’âge de 13 ans, «tout était parfait». Mais en 2001, parce que sa mère ne voulait pas que son copain du moment emménage chez elle, Alexandra est partie vivre avec son père dans une maison de la banlieue nord-ouest de Montréal à l’âge de 15 ans.
«En dedans, je pleurais»
Rapidement, le père a adopté des comportements étranges, selon son témoignage. «Mon père couchait avec moi et mon conjoint dans le même lit, a-t-elle témoigné. Quand mon conjoint est parti, ça a commencé.»
Au fur et à mesure, les attouchements se sont transformés en relations sexuelles, a-t-elle expliqué. «Chaque nuit, je devais avoir des relations sexuelles avec lui, a-t-elle confié. À la fin, j’ai compris et je me laissais faire, mais en dedans, je pleurais.»
Alexandra est tombée enceinte. Elle dit avoir appris, sept ans plus tard, que son bourreau était aussi le père de son enfant.
La jeune femme a tenté de s’enfuir une première fois en 2005. Mais en essayant de récupérer son fils, elle dit avoir été «ramenée de force» dans la maison familiale. La police est intervenue, mais pour une raison qu’elle n’a pas expliquée à la cour, Alexandra n’a pas raconté son histoire aux policiers et a refusé de porter plainte.
À la suite de cet épisode, son père lui aurait confisqué sa sacoche et son cellulaire. «Il riait et était baveux», a-t-elle témoigné avant de fondre en larmes. Alexandra a raconté avoir revu sa mère quelques jours plus tard, mais lui a caché la vérité, sans expliquer pourquoi.
Contrôle absolu du père
Pendant cet enfer, la jeune femme dit avoir été sous le contrôle absolu de son père, qui avait été jusqu’à installer des caméras de surveillance autour de la maison, dans la salle d’ordinateur et dans la chambre qu’elle partageait avec lui.
Alexandra a témoigné qu’elle était aussi surveillée par cellulaire. Elle devait appeler son père et garder la ligne ouverte pour qu’il puisse écouter ce qui se passait. Dans la maison où habitait son père, sa belle-mère et deux belles-sœurs, elle devait s’occuper de toutes les tâches ménagères et devait même demander une autorisation pour aller aux toilettes, selon son témoignage.
Offerte à l'ex-beau frère
Son père a commencé à l’exhiber «devant une webcam sur Internet», a expliqué la victime. Il donnait des ordres, et elle obéissait. «Il me disait que c’était la seule job que je pouvais faire. Tranquillement, je suis rentrée dans son jeu», a-t-elle dit.
Alexandra a continué son récit en déclarant avoir ensuite dû se prostituer «en vrai», pendant que son père épiait. Ce dernier lui a trouvé en tout quatre clients, le premier étant l’ex-conjoint de sa belle-sœur, qui est revenu «deux ou trois fois».
Par la suite, elle aurait été contrainte à deux reprises à danser nue dans un bar des Laurentides. Dans les cabines privées, elle devait garder son téléphone ouvert pour que son père puisse la surveiller, dit-elle.
Alexandra a témoigné qu’elle devait remettre tout l’argent à son bourreau. Elle devait utiliser des serviettes sanitaires en guise de couche pour son bébé, et devait prodiguer des fellations au père pour s’acheter des vêtements.
Alexandra a finalement décidé de fuir le 20 mars 2010. Furieux, le père l’aurait frappée à la tête, tandis que la belle-mère, venue en renfort, l’aurait assénée de coups, dit-elle. «Quasiment défigurée», elle réussira à sauter d’une fenêtre du deuxième étage et à se réfugier chez des voisins avant de tout raconter à la police.
L’avocat de la défense, Me Yves Gratton, devrait contre-interroger la témoin, maintenant âgée de 25 ans, mardi matin. Le procès, présidé par le juge de la Cour du Québec Claude Parent, devrait durer toute la semaine.
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Écrit par Michaël Nguyen
Lundi, 06 juin 2011 22:29
Le procès d’un père de famille s’est ouvert à Montréal lundi par le récit horrible de sa fille, qui a raconté avoir vécu presque neuf ans d’enfer à l’adolescence, alors que l’accusé l’aurait séquestrée, violée et forcée à se prostituer en plus de lui faire un enfant. Certains détails peuvent choquer le lecteur, nous préférons vous en avertir.
La jeune femme, que nous appellerons Alexandra pour protéger son identité, affirme avoir finalement réussi à fuir son bourreau en sautant du deuxième étage de la maison familiale.
Son père subit son procès en faisant face à 12 chefs d’accusation, dont inceste, séquestration, agression sexuelle, proxénétisme et voie de fait.
Interrogée par la procureure de la Couronne, Me Rachelle Pitre, Alexandra a raconté que lorsqu’elle a rencontré son père pour la première fois, à l’âge de 13 ans, «tout était parfait». Mais en 2001, parce que sa mère ne voulait pas que son copain du moment emménage chez elle, Alexandra est partie vivre avec son père dans une maison de la banlieue nord-ouest de Montréal à l’âge de 15 ans.
«En dedans, je pleurais»
Rapidement, le père a adopté des comportements étranges, selon son témoignage. «Mon père couchait avec moi et mon conjoint dans le même lit, a-t-elle témoigné. Quand mon conjoint est parti, ça a commencé.»
Au fur et à mesure, les attouchements se sont transformés en relations sexuelles, a-t-elle expliqué. «Chaque nuit, je devais avoir des relations sexuelles avec lui, a-t-elle confié. À la fin, j’ai compris et je me laissais faire, mais en dedans, je pleurais.»
Alexandra est tombée enceinte. Elle dit avoir appris, sept ans plus tard, que son bourreau était aussi le père de son enfant.
La jeune femme a tenté de s’enfuir une première fois en 2005. Mais en essayant de récupérer son fils, elle dit avoir été «ramenée de force» dans la maison familiale. La police est intervenue, mais pour une raison qu’elle n’a pas expliquée à la cour, Alexandra n’a pas raconté son histoire aux policiers et a refusé de porter plainte.
À la suite de cet épisode, son père lui aurait confisqué sa sacoche et son cellulaire. «Il riait et était baveux», a-t-elle témoigné avant de fondre en larmes. Alexandra a raconté avoir revu sa mère quelques jours plus tard, mais lui a caché la vérité, sans expliquer pourquoi.
Contrôle absolu du père
Pendant cet enfer, la jeune femme dit avoir été sous le contrôle absolu de son père, qui avait été jusqu’à installer des caméras de surveillance autour de la maison, dans la salle d’ordinateur et dans la chambre qu’elle partageait avec lui.
Alexandra a témoigné qu’elle était aussi surveillée par cellulaire. Elle devait appeler son père et garder la ligne ouverte pour qu’il puisse écouter ce qui se passait. Dans la maison où habitait son père, sa belle-mère et deux belles-sœurs, elle devait s’occuper de toutes les tâches ménagères et devait même demander une autorisation pour aller aux toilettes, selon son témoignage.
Offerte à l'ex-beau frère
Son père a commencé à l’exhiber «devant une webcam sur Internet», a expliqué la victime. Il donnait des ordres, et elle obéissait. «Il me disait que c’était la seule job que je pouvais faire. Tranquillement, je suis rentrée dans son jeu», a-t-elle dit.
Alexandra a continué son récit en déclarant avoir ensuite dû se prostituer «en vrai», pendant que son père épiait. Ce dernier lui a trouvé en tout quatre clients, le premier étant l’ex-conjoint de sa belle-sœur, qui est revenu «deux ou trois fois».
Par la suite, elle aurait été contrainte à deux reprises à danser nue dans un bar des Laurentides. Dans les cabines privées, elle devait garder son téléphone ouvert pour que son père puisse la surveiller, dit-elle.
Alexandra a témoigné qu’elle devait remettre tout l’argent à son bourreau. Elle devait utiliser des serviettes sanitaires en guise de couche pour son bébé, et devait prodiguer des fellations au père pour s’acheter des vêtements.
Alexandra a finalement décidé de fuir le 20 mars 2010. Furieux, le père l’aurait frappée à la tête, tandis que la belle-mère, venue en renfort, l’aurait assénée de coups, dit-elle. «Quasiment défigurée», elle réussira à sauter d’une fenêtre du deuxième étage et à se réfugier chez des voisins avant de tout raconter à la police.
L’avocat de la défense, Me Yves Gratton, devrait contre-interroger la témoin, maintenant âgée de 25 ans, mardi matin. Le procès, présidé par le juge de la Cour du Québec Claude Parent, devrait durer toute la semaine.
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