Le gouvernement lui refuse l'aide sociale
5 septembre 2011 à 18h38

Une jeune mère de 34 ans, atteinte de deux cancers du cerveau, ne percevra plus l'aide sociale, car elle aurait omis de spécifier que son conjoint est aidant naturel.
Lorsqu'elle a appris sa maladie la veille de Noël, Karine Tremblay était enceinte de cinq mois. Refusant d'avorter, elle a accouché prématurément.
«J'ai dû convaincre le docteur que mon bébé était le plus important pour moi», raconte Karine Tremblay. Une période difficile, pendant laquelle elle a dû arrêter son traitement, afin de protéger le bébé qu'elle portait.
Son conjoint a quitté son travail pour prendre soin d'elle, devenant ainsi aidant naturel. Aujourd'hui, tous les deux se voient refuser les prestations de l'aide sociale et le remboursement des médicaments de Karine, dont la facture s'élève à près de 1 500 dollars par mois. La raison : elle aurait omis de déclarer que son nouveau conjoint vivait désormais sous le même toit qu'elle.
«Ils nous reprochent de ne pas avoir fait les déclarations à temps, mais j'étais dans les opérations, dans les traitements...», se souvient Karine.
Après une première opération en janvier, lors de laquelle les médecins ont dû lui amputer une partie du nez ou s'était logée une tumeur, elle a subi une deuxième intervention, peu après la naissance de son fils Gabriel, en mars dernier.
«Ils me disaient que si je ne me faisais pas opérer, il me restait moins de deux mois à vivre», explique Karine.
Cette semaine, elle entamera de nouveaux traitements de chimiothérapie. Malgré cela, Karine ne recevra plus son chèque mensuel d'aide sociale de 876 dollars. De plus, le gouvernement réclame 5 000 dollars au couple. La jeune mère a demandé aux fonctionnaires un peu de compassion.
«On m'a dit qu'il fallait rentrer ça dans la machine et que c'était la machine qui décidait. La machine a décidé qu'elle me mettait à la rue avec mon bébé et mon chum», témoigne Karine.
«On donne des rêves aux enfants qui sont malades, mais on pourrait aussi en donner aux enfants plus vieux», demande la mère de Karine, Manon Tremblay. Même si elle a aussi des difficultés financières, elle tente d'aider le couple.
Malgré tout, Karine Tremblay refuse d'abandonner. «Je ne veux pas mourir, je veux vivre. Je veux le voir grandir, voir sa première blonde...», affirme-t-elle.
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