Expulsion imminente: «on va tuer notre fille
Publié : jeu. nov. 10, 2011 12:30 pm
QUÉBEC | «On va tuer notre fille!», lance en désespoir de cause un couple français dont la fillette atteinte de leucémie devra cesser ses traitements au CHUL parce que la petite famille qui habite à Québec est menacée d'expulsion du Canada d'un jour à l'autre.
Au Québec depuis août 2006, Jean-Marie Robion et sa conjointe, Marie-Claudia Vitry-Robion, sont totalement anéantis à l'idée de devoir quitter le pays dimanche.
Leur demande de prolongation de séjour a été refusée par Immigration Canada sans qu'ils en connaissent le motif exact.
«On gagne notre vie de façon honnête, ici. On paie nos impôts et on veut nous expulser comme des criminels», exprime avec émotion Mme Vitry, qui ne peut retenir ses larmes.
Les parents craignent au plus haut point que ce départ forcé ne compromette la guérison de leur petite Cheyenne, âgée de trois ans et demi, qui reçoit chaque semaine des traitements de chimiothérapie au Centre mère-enfant du CHUL.
Ironie du sort
Cette bambine pleine de vie, au sourire irrésistible, a été foudroyée, il y a un peu plus d'un an, par une leucémie aiguë. Ses traitements hebdomadaires doivent se poursuivre jusqu'en juillet 2012 afin d'assurer la rémission de sa maladie.
«C'est la vie de notre fille qui est en jeu. Cheyenne est sur la bonne voie, mais qu'est-ce qui va arriver si l'on coupe ses traitements ? On a tout laissé pour venir ici. À Paris, nous n'avons pas de maison, pas d'emploi», se désespère Marie-Claudia Vitry.
Ironiquement, le couple est venu au Québec à l'invitation d'une délégation québécoise et canadienne qui s'est rendue à l'île de la Réunion (où il habitait) afin de recruter des candidats pour des techniques collégiales en pénurie.
Un an plus tard, Mme Vitry entreprenait des études de trois ans en soins infirmiers au cégep de Thetford Mines, tandis que son conjoint bénéficiait d'un permis de travail temporaire, au Canada.
«En 2008, j'ai dû interrompre mes cours, car je ne pouvais pas faire les stages en raison de ma grossesse. Nous étions en visite à l'île de la Réunion lorsque ma fille est née», raconte la maman.
À leur retour, elle a repris les études, puis elle a obtenu un poste de secrétaire médicale au CHUQ. Son conjoint a quant à lui été embauché comme agent de sécurité chez Garda.
Dernier espoir
«Le 26 janvier 2011, notre permis de travail se terminait. Nous avons fait la demande de renouvellement dans les 90 jours prescrits. En octobre, nous avons reçu une réponse négative d'Immigration Canada.
«On nous demande de partir et de nous adresser à l'ambassade canadienne à Paris, mais on sait pertinemment qu'il sera difficile de revenir», se désole la maman, qui s'accroche à l'espoir d'être autorisé à vivre ici le temps que Cheyenne termine ses traitements.
Un médecin inquiet
Cela n'a aucun sens d'interrompre les traitements de Cheyenne au CHUL, considère le Dr Bruno Michon, hémato-oncologue pédiatrique, qui connaît bien le dossier médical de la fillette.
«C'est inacceptable! Ces traitements sont nécessaires à sa guérison. Si on arrête la chimiothérapie à mi-parcours, la leucémie peut revenir», appréhende le Dr Michon.
«Or, je ne sais pas si elle pourra recommencer ses traitements là-bas. Les parents doivent partir dimanche et on ne sait même pas avec quel hôpital faire le suivi», se désole-t-il.
«Cette petite arrivera en France avec de lourds antécédents médicaux. Elle est en forme aujourd'hui grâce à la chimiothérapie, mais son système immunitaire est affaibli», fait valoir le spécialiste.
Stress
Un long voyage est par conséquent contre-indiqué, juge-t-il. Sans compter tout le stress, pour cette petite, d'un nouvel environnement, de nouvelles équipes médicales.
Il n'a pas été possible, hier, d'obtenir des précisions d'Immigration Canada au sujet de ce dossier, un
porte-parole ayant invoqué la loi sur la protection de la vie privée.
Même fin de nonrecevoir au bureau du député fédéral de Lévis-Bellechasse, Steven Blaney, avec qui le couple a eu des échanges.
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/a ... 63632.html
Au Québec depuis août 2006, Jean-Marie Robion et sa conjointe, Marie-Claudia Vitry-Robion, sont totalement anéantis à l'idée de devoir quitter le pays dimanche.
Leur demande de prolongation de séjour a été refusée par Immigration Canada sans qu'ils en connaissent le motif exact.
«On gagne notre vie de façon honnête, ici. On paie nos impôts et on veut nous expulser comme des criminels», exprime avec émotion Mme Vitry, qui ne peut retenir ses larmes.
Les parents craignent au plus haut point que ce départ forcé ne compromette la guérison de leur petite Cheyenne, âgée de trois ans et demi, qui reçoit chaque semaine des traitements de chimiothérapie au Centre mère-enfant du CHUL.
Ironie du sort
Cette bambine pleine de vie, au sourire irrésistible, a été foudroyée, il y a un peu plus d'un an, par une leucémie aiguë. Ses traitements hebdomadaires doivent se poursuivre jusqu'en juillet 2012 afin d'assurer la rémission de sa maladie.
«C'est la vie de notre fille qui est en jeu. Cheyenne est sur la bonne voie, mais qu'est-ce qui va arriver si l'on coupe ses traitements ? On a tout laissé pour venir ici. À Paris, nous n'avons pas de maison, pas d'emploi», se désespère Marie-Claudia Vitry.
Ironiquement, le couple est venu au Québec à l'invitation d'une délégation québécoise et canadienne qui s'est rendue à l'île de la Réunion (où il habitait) afin de recruter des candidats pour des techniques collégiales en pénurie.
Un an plus tard, Mme Vitry entreprenait des études de trois ans en soins infirmiers au cégep de Thetford Mines, tandis que son conjoint bénéficiait d'un permis de travail temporaire, au Canada.
«En 2008, j'ai dû interrompre mes cours, car je ne pouvais pas faire les stages en raison de ma grossesse. Nous étions en visite à l'île de la Réunion lorsque ma fille est née», raconte la maman.
À leur retour, elle a repris les études, puis elle a obtenu un poste de secrétaire médicale au CHUQ. Son conjoint a quant à lui été embauché comme agent de sécurité chez Garda.
Dernier espoir
«Le 26 janvier 2011, notre permis de travail se terminait. Nous avons fait la demande de renouvellement dans les 90 jours prescrits. En octobre, nous avons reçu une réponse négative d'Immigration Canada.
«On nous demande de partir et de nous adresser à l'ambassade canadienne à Paris, mais on sait pertinemment qu'il sera difficile de revenir», se désole la maman, qui s'accroche à l'espoir d'être autorisé à vivre ici le temps que Cheyenne termine ses traitements.
Un médecin inquiet
Cela n'a aucun sens d'interrompre les traitements de Cheyenne au CHUL, considère le Dr Bruno Michon, hémato-oncologue pédiatrique, qui connaît bien le dossier médical de la fillette.
«C'est inacceptable! Ces traitements sont nécessaires à sa guérison. Si on arrête la chimiothérapie à mi-parcours, la leucémie peut revenir», appréhende le Dr Michon.
«Or, je ne sais pas si elle pourra recommencer ses traitements là-bas. Les parents doivent partir dimanche et on ne sait même pas avec quel hôpital faire le suivi», se désole-t-il.
«Cette petite arrivera en France avec de lourds antécédents médicaux. Elle est en forme aujourd'hui grâce à la chimiothérapie, mais son système immunitaire est affaibli», fait valoir le spécialiste.
Stress
Un long voyage est par conséquent contre-indiqué, juge-t-il. Sans compter tout le stress, pour cette petite, d'un nouvel environnement, de nouvelles équipes médicales.
Il n'a pas été possible, hier, d'obtenir des précisions d'Immigration Canada au sujet de ce dossier, un
porte-parole ayant invoqué la loi sur la protection de la vie privée.
Même fin de nonrecevoir au bureau du député fédéral de Lévis-Bellechasse, Steven Blaney, avec qui le couple a eu des échanges.
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/a ... 63632.html