La famille Desmarais et les dirigeants de la caisse de dépôt

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Mosaii
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La famille Desmarais et les dirigeants de la caisse de dépôt

Message par Mosaii »

Y a toute une réflexion a faire, Henri Paul Rousseau qui nous fait perdre des milliards dans les papiers commerciaux, qui démissionne avec une belle prime de départ et se retrouve employé de la famille desmarais, et la M.Sabia qui passe une fin de semaine au chateau des desmarais, c est quoi, la caisse investi ou desmarais dit de le faire, ils ont réussi a mettre un faire élire un pantin comme sarkozi, la fille de chrétin a marier le gars a desmarais, pis sa passe comme du beurre dans poêle, réveillons nous cybole.
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Anya
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Message par Anya »

Charlevoix
La famille de Michael Sabia chez les Desmarais

Taïeb Moalla
03/02/2012

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SAGARD – Invité avec femme et enfant, le président de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, a passé une fin de semaine aux frais des Desmarais au luxueux domaine de Sagard, dans Charlevoix, l'été dernier.

Cette « proximité » avec la puissante famille est loin de faire l'unanimité, notamment auprès d'un ancien président de la Caisse.

M. Sabia et sa petite famille étaient les invités du président et cochef de la direction de Power Corporation, André Desmarais, au cours de la fin de semaine des 12, 13 et 14 août.

Sagard est une immense propriété privée sur laquelle se trouvent de nombreux bâtiments, un golf privé et surtout une immense maison qui rappelle le Château de Versailles, en France.

Selon nos sources, le commissaire de la Ligue nationale de hockey, Gary Bettman, était un des convives de ces réjouissances, ainsi que d'autres personnalités des milieux politique et financier.

Aucune règle violée

À la Caisse de dépôt, le porte-parole, Maxime Chagnon, a insisté pour dire qu'il s'agissait d'une simple « activité sociale » à laquelle M. Sabia s'est rendu, en voiture, avec sa femme et sa fille. « Suggérer autre chose que l'activité sociale serait purement mensonger, a-t-il dit. Il n'y avait aucun lien avec son travail. »

Mais Jean Campeau, ancien président de la CDPQ de 1980 à 1990, ne minimise pas l'affaire. « Je n'aurais jamais accepté une telle invitation, a-t-il commenté. J'ai toujours tâché de garder une certaine distance avec les grands financiers, même avec Pierre Péladeau, qui était sur le conseil d'administration de la Caisse de dépôt. » Selon cet ancien ministre des Finances de Jacques Parizeau, « un président de la Caisse a tellement d'influence qu'il doit garder ses distances. Ça permet d'éviter la proximité. Il ne faut jamais être trop ami avec quelqu'un ».

Maxime Chagnon jure qu'aucune règle éthique n'a été violée et que l'indépendance de la Caisse n'est nullement compromise à la suite de cette invitation.

« Michael n'est pas un moine qui passe son temps à Saint-Benoît-du-Lac, a-t-il imagé. Il gère 152 milliards $ d'actifs nets. Il doit entretenir des relations d'affaires avec les milieux d'affaires et les milieux politiques au Québec et ailleurs. »

Michel Nadeau, de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques et ex-vice-président de la Caisse, est plutôt de cet avis. « Un séjour de deux jours pour la famille de M. Sabia, ça ne doit pas être déraisonnable. C'est un peu comme si vous alliez dans un camp de pêche ou un camp de chasse. Je ne vois pas de faux pas », a-t-il mentionné.

Des questions

Yves Michaud, du Mouvement de défense des actionnaires, n'est pas d'accord. « Administrer le bas de laine des Québécois, il faut le faire avec pudeur et retenue, a-t-il tonné. Dans ce cas-là, il n'y a eu ni pudeur ni retenue. » M. Michaud trace un parallèle avec «[Henri-Paul] Rousseau, président de la Caisse au moment où 40 milliards $ sont partis en fumée lors de la grande crise de 2008, devenu vice-président de Power Corporation quelques semaines après avoir quitté la Caisse ».

Sans surprise, l'essayiste Robin Philpot, auteur du livre « Derrière l'État Desmarais : Power », croit lui aussi « qu'un dirigeant de la Caisse doit garder une apparence d'indépendance des gens comme Power Corporation. Il a un devoir de réserve. La présence de Bettman est surprenante à moins que les Desmarais aient voulu l'influencer contre un projet de Quebecor ».

D'après M. Philpot, la « cadeau » fait par les Desmarais à M. Sabia est de lui permettre de « fréquenter des gens bien et de manger avec les grands. C'est une question de prestige ».

Avec la collaboration de Mario Morissette

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Ce que prévoit le code de déontologie

(*Extraits du Code d'éthique et de déontologie des dirigeants et des employés de la Caisse)

- Tout employé doit éviter de donner ou de recevoir quelque cadeau, invitation à une activité de divertissement, don, service, avantage ou autre faveur pouvant avoir une influence dans l'exécution de ses rôles et responsabilités, ou qui serait susceptible de porter préjudice à la crédibilité de la Caisse.

- Tout employé doit maintenir un haut standard d'indépendance et d'impartialité et éviter d'être redevable envers qui que ce soit, tant au niveau des entreprises partenaires qu'au niveau des fournisseurs.

La Caisse et Power Corporation

- Quelques semaines après avoir quitté la présidence de la Caisse de dépôt et placement, en 2008-2009, Henri-Paul Rousseau est devenu vice-président du conseil de Power Corporation.

- En avril 2009, Michael Sabia, tout nouveau patron de la Caisse, a rencontré plusieurs dirigeants du Québec inc. Une controverse avait éclaté à l'époque, car la réunion au sommet avait eu lieu au siège social de Power Corporation, à Montréal.

http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/a ... 20043.html" onclick="window.open(this.href);return false;
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Mosaii
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Message par Mosaii »

Merci pour l'article, mais j'aurais aussi aimé avoir tes commentaries
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Anya
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Message par Anya »

Comme Duhaime disait ce matin, je trouve que c'est inapproprié, il y a un code d'éthique que les hauts dirigeants n'ont pas le droit d'accepter des faveurs avec des gens qui pourraient avoir des liens financiers dans le futur. C'est inquiétant, parce que la caisse de dépot c'est une institution publique et non privée, si c'était privée à ce moment-là, on n'aurait pas un mot à dire. La famille Desmarais a quand même beaucoup de pouvoir.
Dernière modification par Anya le ven. févr. 03, 2012 8:46 pm, modifié 1 fois.
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Message par Anya »

La famille de Sabia chez les Desmarais.Est-ce que Michael Sabia contrevient au code d'éthique? Robin Philpot commente l'histoire.
Robin Philpot,auteur du livre ``Derrière l'état Desmarais: Power``
Intervenants : Benoît Dutrizac
03/02/2012
http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=123253" onclick="window.open(this.href);return false;

------------------------------------------------------------------------------------------

Normand Lester, journaliste - Le PDG de la Caisse de dépôt séjourne au manoir de la famille Desmarais à Sagard.
3/02/2012
http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=123218" onclick="window.open(this.href);return false;
Dernière modification par Anya le ven. févr. 03, 2012 4:08 pm, modifié 1 fois.
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Mosaii
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Message par Mosaii »

Si ils ont un code d'éthique a respecté, on devrait demander sa démission. Le mari de Pauline Marois n'a t'il pas déjà été aussi a la tête de la caisse de dépôt avec une belle rente maintenant de 80 milles par année pour quelques années de services fini avant la fin de son mandat.
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Beppo
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Message par Beppo »

Mosaii a écrit : Si ils ont un code d'éthique a respecté, on devrait demander sa démission. Le mari de Pauline Marois n'a t'il pas déjà été aussi a la tête de la caisse de dépôt avec une belle rente maintenant de 80 milles par année pour quelques années de services fini avant la fin de son mandat.
Il a été président de l'ancienne SGF et sa pension a été votée à l'unanimité par l'Assemblée Nationale.



Au plaisir!


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Message par cineman2 »

Et si M. Sabia avait été invité par Pierre-Karl Péladeau, est-ce Québécor en aurait parlé? Si PKP parle des Nordiques et de son plan d'affaires à M. Sabia,est-ce correct parceque c'est lui? Alors pourquoi c'est bon pour Sa Majesté Péladeau mais pas pour Desmarais?2 Poids 2 Mesures....
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Mosaii
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Re: La famille Desmarais et les dirigeants de la caisse de d

Message par Mosaii »

Ce serait pas mieux, mais je suis pas inquiète, la presse en parlerait, sauf que présentement, les desmarais en même large, pis moi c'est ca qui me dérange, on comprend de plus en plus comment nos ministres qui son moins payer de les dirigeants comme hydro et la caisse de dépots, ils font leur argents avec des enveloppe brune.
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Beppo
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Message par Beppo »

Le commissaire au lobbyisme s'en mêle

Agence QMI
Geneviève Lajoie
03/02/2012 15h13


QUÉBEC - Le commissaire au lobbyisme s'intéresse au séjour du président de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, et de sa famille au domaine des Desmarais, à Sagard, dans Charlevoix.

«On va procéder à certaines vérifications», a indiqué en entrevue vendredi la porte-parole du commissaire au lobbyisme, Louise-Andrée Moisan.

M. Sabia et sa petite famille étaient les invités du président et co-chef de la direction de Power Corporation, André Desmarais, au cours de la fin de semaine des 12, 13 et 14 août.

À la Caisse de dépôt, on a assuré qu'il ne s'agissait que d'une simple «activité sociale» à laquelle M. Sabia a participé, qu'il «n'y avait aucun lien avec son travail».

Malgré tout, le commissaire François Casgrain juge que ces révélations méritent des vérifications. Au terme de cet exercice, il indiquera s'il y a lieu ou non d'aller plus loin et d'enquêter, a précisé Mme Moisan.

«Pour que la Loi sur le lobbyisme s'applique, il faut un titulaire de charge publique, un lobbyiste et une communication en vue d'influencer le titulaire d'une charge publique. Les gens peuvent faire des rencontres, ça ne veut pas dire qu'il vont faire des activités de lobbyisme, mais ce qu'on dit toujours aux titulaires de charge publique, c'est d'être vigilant parce qu'il y a des cadres qui sont plus propices que d'autres à des communications d'influence», a-t-elle insisté.

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Au plaisir!


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Anya
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Jean Charest chez les Desmarais
Amir Khadir s'interroge

Ian Gauthier
4 février 2012

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Amir Khadir voit d'un bon œil que les médias s'intéressent aux allées et venues de politiciens et hauts dirigeants de la fonction publique au domaine privé de la famille Desmarais.

«Je suis content que les médias s'intéressent à ces enjeux de règles d'éthique et de transparence et de conflits d'intérêts, parce trop longtemps, tout le monde l'a abordé avec un peu d'indolence, je dirais», a affirmé le co-chef de Québec solidaire.

Le député de Mercier a fait cette déclaration en marge d'un point de presse sur le spectacle « J'aime ma langue dans ta bouche » en compagnie de la co-porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, devant le «Lion d'or», à Montréal.

M. Khadir considère que Jean Charest, qui a librement admis avoir déjà séjourné à Sagard, chez la famille Desmarais, ainsi que chez Pierre-Karl Péladeau, devrait s'expliquer sur ces fréquentations.

«Ce serait une bonne idée que Jean Charest s'explique sur ses accointances avec le milieu privé, avec des grands argentiers qui sont excessivement puissants au niveau économique, alors qu'on sait qu'un gouvernement démocratique ne peut assurer la démocratie qu'en établissant une barrière étanche entre le bien commun, les décisions au nom du public, et les intérêts privés», a-t-il expliqué.

«Cette barrière est de toute évidence brouillée, sinon franchie quand on voit tout le monde main dans la main, bras dessus bras dessous, dans ces cocktails, ces réceptions», a ajouté M. Khadir.

Vendredi, l'Agence QMI a révélé que le directeur de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, ainsi que sa famille, étaient les invités du président et co-chef de la direction de Power Corporation, André Desmarais, au cours de la fin de semaine des 12, 13 et 14 août.

Le Commissaire au lobbyisme a ensuite confirmé qu'il allait procéder à certaines vérifications sur cette affaire. Certains députés du Parti libéral du Québec ont pour leur part cautionné cette proximité, dont le premier ministre lui-même, qui a dit se fier au jugement de M. Sabia.

«C'est sûr que Jean Charest va nous dire lui aussi qu'il est allé en famille passer une fin de semaine de rêve dans ce domaine et qu'il ne s'est rien passé et que non, ils n'ont pas brassé des affaires, a lancé Françoise David. Mais honnêtement, la population du Québec commence à être tannée de voir des gens se balader sur des yachts de luxe et d'en voir d'autres dans le domaine de M. Desmarais.»

«Est-ce que ces gens-là ne pourraient pas passer un peu plus de temps à jaser avec le monde ordinaire, à être avec le peuple et répondre à ses besoins, en santé, en éducation, dans le maintien à domicile, est-ce qu'il pourrait réparer le toit des écoles, est-ce que ça ne pourrait pas occuper tout leur temps?, s'est questionnée Mme David. C'est ça qui devient détestable. Il y a cette perception détestable que ces gens-là, ils ne s'occupent pas du peuple. Et vivement les élections.»

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Placeress
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Message par Placeress »

Mosaii a écrit : Merci pour l'article, mais j'aurais aussi aimé avoir tes commentaries

J'ai peut-etre un ti sentiment injustifié envers Anya car je l'aime beaucoup..... et bon, tu ne fais que lui demander son avis faquee c'est pas grave..... mais elle pourrait mettre tous les articles qu'elle veut sans commenter et ca la regarde....... :)

Merci pour tout Anya..... ton implication garde le Dome vivant :)
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Anya
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Message par Anya »

:gene: :love: Oh..Merci ma belle Placeress, je t'aime aussi...
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Nephtys
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Message par Nephtys »

Placeress a écrit : [...]



J'ai peut-etre un ti sentiment injustifié envers Anya car je l'aime beaucoup..... et bon, tu ne fais que lui demander son avis faquee c'est pas grave..... mais elle pourrait mettre tous les articles qu'elle veut sans commenter et ca la regarde....... :)

Merci pour tout Anya..... ton implication garde le Dome vivant :)
:jap: Je suis une lectrice silencieuse en général, mais je profite de l'occasion pour exprimer moi aussi mon appréciation pour ton implication dans le Dôme, Anya. :)
[i]A thing of beauty is a joy for ever / Its loveliness increases; it will never / Pass into nothingness [b](John Keats)[/b][/i]
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Anya
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Message par Anya »

:) Merci Nephtys, c'est gentil.
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Anya
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Message par Anya »

Visites à Sagard - Devoir de réserve
Bernard Descôteaux
9 février 2012

Le premier ministre Jean Charest a, comme d'autres politiciens et titulaires de charges publiques, séjourné au domaine Sagard de la famille Desmarais. À son avis, il ne faut pas y voir de scandale. Il souhaite que l'on fasse confiance au jugement de ces personnes dans leurs rapports avec les puissants du monde des affaires. Aveuglément? Certes non.

Faire état du séjour l'été dernier du président de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, à Sagard était certainement d'intérêt public. Si celui de dirigeants du Fonds de solidarité sur le yacht du président de Simard-Beaudry, Tony Accurso, a soulevé des questions, on peut aussi en poser dans le cas présent. De telles invitations procèdent du même esprit. Tout comme pour M. Accurso, la famille Desmarais voulait prolonger sur le plan amical sa relation avec un important partenaire financier. La question est de savoir s'il en résulte pour la partie invitante des avantages ou un quelconque traitement de faveur.

Les dirigeants du Fonds de solidarité FTQ ont eu à répondre à cette question. Ils ont assuré que non. Ils ont pourtant revu à l'occasion de cette affaire leurs règles de gouvernance. Michael Sabia aura aussi à y répondre ce printemps lorsqu'il défendra en commission parlementaire les résultats de son institution. Il paraphrasera très certainement le président du Fonds FTQ, Michel Arseneault, qui avait soutenu que la relation d'affaires avec Tony Accurso avait été des plus profitables.

La question ici n'est pas tant de savoir quel profit tire la Caisse de sa relation avec Power Corporation et les Desmarais (ce sujet n'est toutefois pas à ignorer), mais celle de la transparence qui s'impose lorsque relations d'affaires, sociales ou personnelles se mêlent.

La visite de M. Sabia à Sagard a pris une importance médiatique qu'elle n'aurait probablement pas eue s'il ne s'était agi de la famille Desmarais. Mais étant ce qu'elle est, elle ne peut échapper au regard public. Le poids financier qu'elle détient à travers Power Corporation lui donne un pouvoir d'influence exceptionnel que le fondateur de la dynastie a pris grand soin d'entretenir justement par le biais de relations interpersonnelles, tout particulièrement dans le monde politique. L'illustre bien son lien d'amitié avec le président Sarkozy.

Ces relations personnelles entre des dirigeants d'entreprises et titulaires de charges publiques échappent généralement aux règles de transparence nombreuses pourtant établies pour forcer la divulgation d'interventions relevant de l'exercice d'un pouvoir d'influence (dons aux partis politiques, registre des lobbyistes, codes d'éthique notamment). Certes, inviter un premier ministre, un ministre, un maire, un dirigeant de société d'État à un week-end amical familial, où on discutera de tout et de rien, n'est pas une activité de lobbyisme formelle, mais cela y conduit. Il y a une intention. L'intérêt public ne sera pas nécessairement mal servi, comme le suggère le premier ministre Charest. Mais il n'y a pas d'hérésie à porter à l'attention du public ces relations. On ne demandera à personne de publier son carnet de rendez-vous, mais il y a des zones où des règles de prudence s'imposent, sinon à travers une divulgation de la part de ceux qui invitent, tout au moins par l'exercice d'un devoir de réserve de la part des invités appelés à exercer un jugement qui semble pour le moment faire défaut.
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Anya
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Message par Anya »

La filière Power/Caisse
Gérard Samet

10/02/2012

MONTRÉAL – Il existe de nombreux liens entre Power Corporation et la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDP), notamment dans l'Ouest canadien, en Chine et en France. Ces géants partagent des intérêts stratégiques et des investissements dans de nombreux domaines, dont l'énergie.

Power Corporation du Canada a des participations aussi discrètes que tentaculaires dans des leaders mondiaux de l'énergie comme Total et GDF Suez. Power, et son principal actionnaire la famille Desmarais, a aussi des intérêts dans des fonds de gestion d'actif comme Sagard (un fonds d'équité créé par la famille Desmarais), l'européenne PAI et la chinoise CMA/CITIC Pacific. Ces entreprises entretiennent des liens avec la Caisse de dépôt et ses filiales.

La Caisse détient près de 200 millions $ du capital de Power et a investi dans Sagard, tout comme dans Gaz Métro, Enbridge, GDF Suez et Total, des compagnies énergétiques. C'est GDF Suez qui a vendu ses actions de Gaz Métro à la Caisse.

Au Canada

La Caisse est un actionnaire important de Gaz Métro, le distributeur de gaz naturel du Québec, acheté à GDF Suez, une multinationale française de l'énergie dans laquelle Power détient une participation importante par l'entremise du Groupe Bruxelles-Lambert.

La Caisse possède aussi 10 % de la pétrolière albertaine Enbridge Energy Partners LP, elle-même actionnaire de Gaz Métro. Enbridge est un constructeur de pipeline de Calgary qui veut renverser le flot du pipeline Seaway qu'elle possède à 50 %.

Total a déposé un mémoire avec trois autres pétrolières pour appuyer le projet de pipeline de la compagnie Enbridge, destiné notamment au transport des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'en Colombie-Britannique.

En France

La Caisse est un important actionnaire historique de Sagard. Elle a investi dans HMY, le leader européen de l'aménagement de magasins, un placement de Sagard.

Récemment, la Caisse, avec d'autres investisseurs, a acheté SPIE, le numéro quatre de l'énergie électrique en Europe, pour environ 2,9 milliards $. La vente a été réalisée par PAI Partners, un fonds européen d'équité lié au groupe Bruxelles-Lambert, filiale de Power.

En Chine

Paul Desmarais père a fondé le Conseil commercial Canada-Chine, dont le soutien semble incontournable pour faire des affaires dans l'Empire du Milieu.

D'autant plus que la Caisse et Power y sont devenues deux joueurs importants. En 2002, CDP Capital, filiale de la Caisse, a conseillé China Asset Management (CAM), une entreprise chinoise de gestion d'actifs, propriété de la société d'État CITIC.

Power Corporation a investi dans la filiale CITIC Pacific et siège à son conseil. La Caisse est par ailleurs la deuxième compagnie québécoise à obtenir en Chine le statut d'investisseur institutionnel admissible après Power. Ce statut permet d'acheter des actions de catégorie A auprès des bourses de Shenzhen et Shanghai.

Par ailleurs, Enbridge, dont la Caisse détient 10 % du capital, participe au voyage du premier ministre Harper en Chine.

Sans nier qu'il ait pu y avoir des affaires en commun, « il n'existe aucune relation d'affaires directe et exclusive entre Power Corporation et la Caisse de dépôt et placement du Québec », a indiqué Stéphane Lemay, vice-président de Power. Il a précisé que si la Caisse a pu être un investisseur aux côtés de Power, « les investissements de la Caisse ont été faits sur les marchés réguliers ».

La Caisse a confirmé ses participations. « Elles sont inscrites dans le rapport annuel », a dit son porte-parole Maxime Chagnon.

Tableau des intérêts croisés de Power Corporation/Desmarais et de la Caisse de dépôt et placement (CDP)

Power Corporation/Desmarais

Énergie : Total, GDF Suez (actionnaire et membre du Conseil d'administration)

Gestion d'actifs : Groupe Bruxelles-Lambert, Sagard, PAI, CITIC Pacific (actionnaire seulement ou en plus membre du conseil d'administration)

Caisse de dépôt et placement

Power Corporation (actionnaire)

Énergie : Enbridge Energy (actionnaire)

Gaz Métro (actionnaire)

Total (actionnaire)

GDF Suez (actionnaire)

Groupe Bruxelles-Lambert (actionnaire)

Gestion d'actifs :

Sagard (investisseur historique)

China Asset Management/Citic (ancien conseiller)

Intérêts croisés :

Coopérations dans les sables bitumineux : Total, Enbridge, Gaz Métro

Coopérations dans la gestion d'actifs : Sagard, PAI

Chine (coopération possible) : Enbridge, China Asset Management/Citic

Vente :

Par GDF Suez à CDP de sa participation dans Gaz Métro

Par PAI à CDP d'une partie de sa participation dans SPIE

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Anya
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Message par Anya »

Sagardgate
Ça sent la panique chez Power

DANY DOUCET
lejournaldequebec.canoe.ca
14 février 2012

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Alors, M. Pratte, quelle est la différence entre coucher dans le vaste domaine Sagard de l’entrepreneur Paul esmarais, en plein milieu de la forêt de Charlevoix, et dormir sur le luxueux yacht de l’entrepreneur Tony Accurso, au beau ilieu de la mer des Caraïbes ? Pourtant, les journaux de Gesca ont abondamment parlé du second...

Une odeur de panique s’est échappée de l’empire Power Corporation, hier, dans un éditorial d’une rare vigueur sous la plume de l’éditorialiste en chef de la famille Desmarais, André Pratte, de La Presse.
http://www.vigile.net/Halte-au-salissage-M-Peladeau" onclick="window.open(this.href);return false;

Et pour cause.

L’affaire Sagard, que des commentateurs américains auraient déjà baptisée Sagardgate, pourrait devenir le pire cauchemar de cette famille qui figure parmi les plus riches et les plus privées du Québec.

Les Desmarais mènent leurs affaires avec discrétion depuis de nombreuses années, avec succès d’ailleurs.

Paul Desmarais senior aime tellement la confidentialité qu’il a construit son immense château en plein bois, à plusieurs kilomètres de la route la plus proche, dans Charlevoix.

C’est son droit.

Mais son droit s’arrête là où le droit du public à l’information commence.

Le public a le droit de savoir que M. Desmarais y invite non seulement à dîner, mais à coucher, des premiers ministres, des ministres et des présidents de sociétés d’État, entre autres.

Ce n’est pas rien : des personnes à qui le public a confié d’immenses pouvoirs, dont celui de voter des lois et de prélever des impôts et des taxes, sont invitées à coucher au château de Sagard, dans les draps des Desmarais, souvent avec leur conjointe ou conjoint et leur famille.

Trop d’intimité

Vous nous excuserez, mais il y a toute une différence entre recevoir une invitation à dîner, au restaurant ou même chez soi, et accepter de coucher dans le lit de son hôte, de s’y réveiller en pyjama et de se laver les dents dans la salle de bain des invités... C’est un niveau de proximité et d’intimité qui dépasse la simple rencontre d’affaires ou de courtoisie.

À notre avis, il n’y a aucune différence entre se réveiller sur le yacht de Tony Accurso ou dans le château des Desmarais, quand on est un élu ou un fonctionnaire de l’État. Pourtant, on sait bien que les séjours sur le bateau de M. Accurso ont fait couler beaucoup plus d’encre à ce jour – en particulier dans les journaux de la famille Desmarais (La Presse, Le Soleil, La Tribune, Le Nouvelliste, Le Quotidien, Le Droit et La Voix de l’Est appartiennent à Gesca, filiale de Power Corporation) – que les dodos à Sagard.

Avez-vous remarqué d’ailleurs que les invités tiennent toujours les mêmes propos lorsqu’on apprend la chose : non, non, non ; nous n’avons pas parlé d’affaires !

De fil en aiguille

C’est en fouillant un autre dossier que Le Journal de Québec a découvert que le président de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, avait séjourné durant tout un week-end, avec toute sa famille, au château des Desmarais, en août dernier.

Et c’est en recueillant des commentaires et des précisions sur cette visite étonnante du numéro un de la Caisse que Jean Charest a répondu (à des questions d’un journaliste du Journal de Québec et d’une journaliste de la radio de Radio-Canada) qu’il était lui aussi déjà allé coucher dans les draps de Sagard, avec sa conjointe. On attend toujours que le premier ministre nous dise combien de fois il a ainsi accepté l’hospitalité des Desmarais.

La vice-première ministre Line Beauchamp a ensuite confirmé à un journaliste de TVA qu’elle aussi s’était rendue à Sagard à deux occasions, mais sans dormir sur place, ce qui n’est pas un détail.

Comme dans Mirador

Néanmoins, selon André Pratte, l’affaire Sagard serait une nouvelle sciemment montée en épingle par Quebecor.

L’éditorialiste en chef de La Presse parle d’une « campagne sournoise de désinformation » et d’une « opération de salissage contre la famille Desmarais ».

Bref, ce serait un complot ourdi avec la complicité du Journal de Montréal et du Journal de Québec, notamment. C’est pourquoi je m’en mêle.

M. Pratte prend bien soin toutefois d’éviter d’aborder les nombreuses questions d’éthique soulevées dans nos pages au sujet des séjours des politiciens et chefs de sociétés d’État à Sagard. Là-dessus, il reste muet.

On se croirait dans une scène de la défunte série dramatique Mirador, où des relationnistes aussi habiles que machiavéliques établissent un plan de communication de crise pour secourir un client riche et prestigieux : « Voici ce que nous allons faire : nous allons nous servir de nos journaux pour lancer l’idée qu’il n’y a pas d’information d’intérêt public dans le dossier Sagard, ou presque pas, que c’est plutôt une riposte injustifiée et sans classe contre nous de la part de notre concurrent en affaires, Quebecor. Ainsi, chaque fois qu’il en sera à nouveau question dans les médias de Quebecor, cela sera perçu comme de l’acharnement... Génial, non  ? »

La vraie raison d’être

Cela nous amène à la véritable raison d’exister de La Presse et de Gesca, une chaîne de journaux qui aurait un rendement financier trop faible pour être la propriété de Power Corporation.

D’ailleurs, c’est ce qui explique le combat d’Yves Michaud, actionnaire de Power Corporation et président du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC), qui cherche depuis des années à obtenir les résultats financiers de Gesca. Comme d’autres, M. Michaud se demande pourquoi Power Corporation conserve Gesca dans son lucratif portefeuille de sociétés financières si son rendement financier n’est pas à la hauteur, comme plusieurs le suspectent.

À moins que La Presse et les journaux de Gesca ne servent à une autre fin ?

Tiens, tiens...

Comme, par exemple, défendre les intérêts et la vie privée des Desmarais, qui ont tous d’immenses propriétés au Québec, lorsque ceux-ci se retrouvent sous la chaleur des feux de la rampe, comme c’est présentement le cas ?

Ou à entretenir des liens d’influence avec le gratin politique et financier du Québec et une certaine intelligentsia ?

À obtenir des accès ou de l’information de première main ?

Ou à défendre la vision fédéraliste des Desmarais et à torpiller l’option du clan souverainiste de manière plus ou moins subtile, à des moments opportuns ?

Leçons de journalisme

M. Pratte se permet même de nous faire des leçons de journalisme, complètement injustifiées.

Il oublie cependant de parler de sa propre salle de rédaction, où nous savons pertinemment que certains journalistes se disent embarrassés de voir que La Presse n’a jusqu’ici consacré aucun article de fond à la présence de Michael Sabia, de Jean Charest ou de Line Beauchamp au domaine de Sagard.

On comprend que cela puisse être embarrassant pour le quotidien de la rue Saint-Jacques. M. Pratte est le premier à savoir à quel point la situation actuelle est délicate.

En 1994, alors qu’il était chroniqueur à La Presse, il a été suspendu par ses patrons après avoir écrit ceci dans une chronique intitulée « Tout est pourri » : «  Tout est dirigé par Power Corporation, tout le monde sait ça. Chrétien, Johnson, c’est Power Corporation.  » Il citait alors un quidam, tout simplement.

Le Devoir avait ensuite interviewé le président du Syndicat des journalistes de La Presse de l’époque, qui déclarait s’être fait répondre ceci par la direction (en essayant de défendre le chroniqueur déchu) : «  Quand on mord la main qui nous nourrit, il y a des conséquences.  »Lire le texte du Devoir.
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M. Pratte est devenu éditorialiste en chef du vaisseau amiral de Gesca et sait maintenant quelle main le nourrit. Cela devrait lui rappeler de ne donner de leçon à personne lorsqu’il est question des Desmarais.

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Publié le 15 février 2012 à 06h00 | Mis à jour à 06h00

500 millions de l'État

Hubert T. Lacroix

L'auteur est président-directeur général de CBC/Radio-Canada. Ce texte est extrait de la conférence que prononçait M. Lacroix, vendredi dernier, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Dans les derniers mois, j'ai souvent eu l'occasion de parler des valeurs de la radiodiffusion publique, de ce nouveau plan stratégique, de notre rôle de leadership dans l'expression de la culture au Canada, de notre objectif quotidien d'enrichir la démocratie, et de notre présence active dans ce que j'ai appelé «l'écosystème médiatique».

Parce que, dans certains milieux, les conversations à notre sujet commencent souvent par l'affirmation suivante: CBC/Radio-Canada - qui reçoit 1,1 milliard de dollars du gouvernement - fait concurrence à toutes les autres organisations du secteur privé (CTV, Global et Quebecor) qui, semble-t-il, sont injustement désavantagées au plan économique, du fait, soutiennent-elles, qu'elles ne reçoivent aucun fonds publics.

Désolé, mais cette prémisse est fausse.

Toutes les entreprises médiatiques faisant partie de l'écosystème de radiodiffusion au Canada reçoivent (i) un appui considérable de sources comme le Fonds des médias du Canada et le Fonds pour l'amélioration de la programmation locale, et (ii) directement ou indirectement, des avantages fiscaux ou réglementaires, qui sont spécialement conçus et mis en place pour appuyer la réalisation d'objectifs législatifs précis.

En fait, ces subventions et autres avantages publics - directs ou indirects - que les radiodiffuseurs privés reçoivent tournent autour de 900 millions de dollars par année.

Quebecor, elle-même, lorsqu'on inclut ses activités de télécommunications, a reçu des avantages au cours des trois dernières années qui se chiffrent à près de 500 millions de dollars.

Il faut aussi reconnaître un autre fait dont on ne parle pas souvent: si nous voulons protéger notre culture et notre identité, il n'existe aucun modèle économique viable capable de soutenir une solide industrie intrinsèquement canadienne de la radiodiffusion.

C'est beaucoup trop facile et beaucoup trop rentable d'acheter et de présenter des émissions étrangères à l'écran plutôt que d'investir dans le développement d'émissions canadiennes.

Cet enjeu de protection de culture va d'ailleurs bien au-delà d'émissions de télévision ou de radio. Il faut soutenir aussi activement, par exemple, la production musicale au pays ou encore l'industrie cinématographique. Des films comme Monsieur Lazhar, qui représentera le Canada au prochain gala des Oscars, tout comme Incendies et Les invasions barbares - qui lui a remporté l'Oscar du meilleur film étranger en 2004 -, ont tous été produits avec, entre autres sources de financement, l'appui de Radio-Canada.

***

Depuis notre dernière rencontre, quelque chose a cependant changé. Quebecor a intensifié sa couverture du radiodiffuseur public.

Dans son éditorial de mardi dernier, André Pratte de La Presse écrivait que les médias de Quebecor étaient en guerre et qu'ils s'acharnaient contre deux cibles: nous sommes évidemment l'une de ces cibles. M. Pratte a fait référence aux attaques contre nous et au fait que Quebecor a transformé en combats extrêmes ce qui n'était autrefois que loyales concurrences. «Pour Quebecor, tous les coups sont permis, peu importe les conséquences sur la vérité et sur la réputation des personnes visées», a-t-il écrit.

Le prix pour «l'attaque de la semaine» revient sûrement à cette histoire entourant Hard, une série web qui vient de France, une comédie dramatique qui tire sur la caricature. Elle a été diffusée sur Canal+ et a remporté un succès certain en Europe. Cette série se retrouve sur TOU.TV.

Sun Media et certains de leurs animateurs se sont intéressés à notre culture francophone et ont mené une charge, aussitôt reprise par Le Journal de Montréal, à l'effet que nous diffusions là de la pornographie. Évidemment, ce n'est pas le cas!

Depuis, les articles dans leurs journaux et émissions respectives relancent sans cesse cette «controverse».

Mercredi, même Luc Lavoie, responsable du développement de Sun News, écrivait dans Le Journal de Montréal: «Est-ce bien le mandat d'une société comme Radio-Canada d'enrichir des producteurs et distributeurs étrangers en utilisant des deniers publics pour acheter une telle série...?» Eh oui, nous avons enrichi des producteurs et distributeurs étrangers en leur payant une somme de moins de 15 000 dollars pour la totalité des trois saisons de Hard. N'importe quelle personne qui connaît l'industrie aurait été capable d'évaluer notre investissement dans cette série et le mettre en perspective.

Je pourrais passer beaucoup de temps à vous citer des exemples du même genre, mais ça vous donne une idée du ton et du niveau d'intérêt entourant nos activités.

Vous pouvez toujours exprimer des opinions contraires à notre stratégie, notre programmation ou notre mandat, ou des points de vue négatifs sur notre existence ou les services que l'on rend, ou le coût de ces services. Là n'est pas mon point. Nous respectons la diversité des voix. En fait, nous l'encourageons.

Personnellement, je n'ai jamais peur de m'engager dans un débat intelligent sur les enjeux de la radiodiffusion publique ou sur notre mandat. Mais ce débat doit reposer sur des faits et ainsi, à chaque fois que Quebecor s'attaquera à notre marque ou à nos personnes sans le faire en se référant à des faits ou que leurs attaques s'avèreront inappropriées, je me lèverai, le dirai tout fort, défendrai les intérêts du radiodiffuseur public et nous rétablirons les faits.

Et, quand Luc Lavoie écrit que Radio-Canada est le pendant télévisuel de La Presse, quand les animateurs de Sun Media s'amusent à nous insulter pendant leurs émissions, quand les chroniqueurs du Journal de Montréal utilisent leurs espaces pour nous donner des conseils sur la gestion de notre entreprise ou déclencher des rumeurs, je souris et comprends qu'ils commencent à manquer de contenu.

Et, en toile de fond, toujours ces lettres de Pierre Karl qui m'accusent de ne pas annoncer dans Le Journal de Montréal ou dans les journaux de Sun Media.

Je ferme la parenthèse sur Quebecor, parenthèse déjà beaucoup trop longue, en utilisant les mots de M. Pratte: «Jusqu'où ira cette entreprise pour parvenir à ses fins?»

Quant à nous, nous savons, par plusieurs études et sondages, que les Canadiens apprécient CBC/Radio-Canada. L'exemple le plus récent: le sondage iPsos Reid dévoilé la semaine dernière sur les marques les plus influentes au pays, qui nous a placé au sixième rang; nous sommes d'ailleurs la seule marque média qui se classe dans le top 10. Ce qui m'a surtout fait plaisir sont les critères que les Canadiens ont utilisé pour faire leur choix pour le classement des marques: (i) leadership; (ii) fiabilité; (iii) pertinence; (iv) présence; (v) responsabilité d'entreprise et (vi) engagement avec les Canadiens. Voilà une belle marque de confiance des Canadiens envers leur radiodiffuseur public.

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Au plaisir!


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Publié le 14 février 2012 à 06h00 | Mis à jour le 14 février 2012 à 06h00

Halte au salissage, M.Péladeau!

André Pratte
La Presse

Dans le Journal de Montréal du 10 février, le président de Quebecor, Pierre-Karl Péladeau, me fait l'honneur d'une longue réplique à un éditorial publié deux jours plus tôt et intitulé «Les guerres de Québécor». Quebecor nous reproche d'abord d'avoir refusé de publier cette réplique dans nos pages. Notre décision s'explique aisément.

Au cours des dernières années, nous avions toujours accepté de publier les répliques signées par M. Péladeau ou par d'autres dirigeants de son groupe. Dans notre esprit, Quebecor avait beau être un concurrent, ses dirigeants méritaient qu'on les traite avec respect. Nous avons vite réalisé que cette attitude n'attirait pas la réciproque. Les médias de Quebecor ont plutôt lancé contre La Presse et ses propriétaires, la famille Desmarais, une campagne sournoise de désinformation. On comprendra que notre bonne volonté a des limites.

Dans sa réplique, M. Péladeau multiplie les allusions malveillantes. Dès son premier paragraphe, il écrit que je «porte la plume de la famille Desmarais». Non, M. Péladeau, je suis assez grand pour exprimer mes propres idées. Peut-être qu'à Quebecor, le propriétaire passe régulièrement ses commandes à ses rédactions; ce n'est pas le cas à La Presse.

Depuis plusieurs mois, malgré une domination sans précédent du marché des médias, Quebecor est en guerre contre plusieurs de ses concurrents, notamment Radio-Canada, Astral, Bell, Transcontinental et Gesca. Apparemment, M. Péladeau ne les considère plus comme des rivaux d'affaires mais comme des ennemis à abattre. Il faudrait qu'ils disparaissent. Dans ce contexte, les médias de Quebecor mènent, en particulier depuis dix jours, une opération de salissage contre la famille Desmarais. Chaque jour, le moindre prétexte est bon pour publier de grandes photos de la résidence de M. Paul Desmarais à Sagard, dans Charlevoix (dans 10 des 11 dernières éditions).

Il est légitime pour un média de soulever des questions sur les activités des élus et des serviteurs publics. Mais que dirait M. Péladeau si La Presse envoyait ses journalistes traquer ses faits et gestes, filmer sa résidence, sonner à sa porte, s'informer sur ses invités, etc.? On imagine facilement son indignation. Cependant le président de Quebecor sait qu'il n'a rien à craindre; les Desmarais et La Presse ont trop de classe pour agir ainsi.

Pour une concurrence loyale

Dimanche, Quebecor annonçait sa participation à une campagne contre l'intimidation dans les milieux scolaires. Une belle initiative. Selon le communiqué de presse émis par l'entreprise, cette campagne vise à «promouvoir des comportements empreints de respect». Quebecor devrait commencer par donner l'exemple dans ses médias.

Dans sa lettre, M. Péladeau souligne que «Quebecor et ses employés sont fiers du Québec». C'est également le cas de Gesca, de Power Corporation et de leurs employés. Il évoque avec émotion la mémoire de son père, M. Pierre Péladeau, chez qui tous reconnaissent un entrepreneur de génie. Pourquoi sent-il le besoin de salir la réputation d'un autre grand entrepreneur, M. Paul Desmarais, et des entreprises que celui-ci a bâties et fait grandir, notamment La Presse?

La concurrence est une excellente chose. C'est elle qui pousse les entreprises à progresser. J'invite M. Pierre-Karl Péladeau à cesser le feu et à se livrer désormais à une concurrence loyale qui fera de Quebecor Media et de Gesca des entreprises toujours plus dynamiques, pour le plus grand bien du Québec.

UNE RELATION PRIVILÉGIÉE

Dans sa réplique, Pierre-Karl Péladeau réagit en particulier à ce court passage de mon éditorial: «De toute façon, Quebecor est particulièrement mal placée pour insinuer quoi que ce soit. C'est elle qui a bénéficié d'un immense coup de pouce de 3,2 milliards de la Caisse pour acheter Vidéotron; 11 ans plus tard, la Caisse n'a toujours pas récupéré sa mise.»

Visiblement piqué au vif, il répond à cette phrase par un texte de plusieurs centaines de mots. Il me reproche de «réduire maladroitement à une simple appréciation de comptabilité financière» la transaction. Il vante le succès financier «retentissant» de Quebecor Media, les milliers d'emplois qu'elle a créés, les imposants investissements qu'elle a faits au Québec. Ces faits ne font pas de doute et, dans La Presse, nous avons maintes fois reconnu les bons coups de Quebecor. Cela n'empêche pas beaucoup de gens, bien au-delà de La Presse, d'estimer que la Caisse de dépôt et placement du Québec a fait une mauvaise affaire en 2000 en investissant 3,2 milliards dans l'acquisition de Videotron en partenariat avec Quebecor.

Pourquoi? Parce que, plus de dix ans après la transaction, ce placement ne vaut sur le marché que 2,4 milliards (selon le rapport annuel 2010 de la Caisse). Autrement dit, si la Caisse voulait se départir de ses actions dans Quebecor Media, elle subirait une perte de plusieurs centaines de millions. Il est vrai que, depuis quelques années, Quebecor Media verse des dividendes à ses actionnaires; mais ces dividendes ne sont pas à la hauteur de la perte de valeur subie. C'est sans compter le rendement que la Caisse aurait pu faire en investissant ailleurs ces 3,2 milliards. Ainsi, si elle avait obtenu sur cette somme le même rendement que sur l'ensemble de ses placements depuis dix ans, les 3,2 milliards vaudraient aujourd'hui 4,6 milliards.

M. Péladeau souligne que l'acquisition de Vidéotron par la Caisse et Quebecor a permis d'éviter que l'entreprise de câblodistribution passe aux mains de l'Ontarienne Rogers. Soit. Il faut tout de même se demander pendant combien d'années les déposants de la Caisse, c.-à-d. les régimes de retraite et d'assurance publics, doivent subventionner, à perte, le développement de l'empire de M. Péladeau? D'autant que selon le texte de la convention conclue par les parties, «l'investissement de (la Caisse) dans la Compagnie s'inscrit dans le cadre de la phase de démarrage des activités de cette dernière». Voilà un démarrage qui dure longtemps...

Quebecor s'inquiète beaucoup ces jours-ci des relations établies entre la Caisse de dépôt et Power Corporation. Pourtant, ce n'est pas Power mais Quebecor qui entretient une relation privilégiée avec la Caisse. C'est à Quebecor que la Caisse a consenti un traitement exceptionnel en vertu de la Loi sur la Caisse, d'abord en acquérant plus de 30% du capital de Quebecor Média (elle en détient 45%) et ensuite en détenant ce placement pour plus de cinq ans (article 37.1 de la Loi).

Si cet investissement a été si désavantageux pour la Caisse, pourquoi ne s'en est-elle pas départie, demandera-t-on? Parce que la Caisse s'est à toutes fins pratiques rendue prisonnière de ce placement controversé. En effet, quel acheteur serait intéressé à verser un fort prix pour devenir actionnaire minoritaire d'une entreprise dont la gestion courante lui échapperait presque totalement? Si elle voulait vendre, la Caisse devrait consentir un escompte substantiel à l'acheteur intéressé, en supposant qu'elle en trouve un.

Enfin, le texte de M. Péladeau omet les côtés sombres des succès de Quebecor: les centaines de mises à pied et les millions perdus dans la descente aux enfers de Quebecor World, les douloureux conflits de travail à Vidéotron, au Journal de Québec et au Journal de Montréal, et les dangers de la convergence tous azimuts pratiquée par l'entreprise.

À long terme, l'alliance Caisse-Quebecor a-t-elle été avantageuse pour le Québec? On peut diverger d'opinion à ce sujet. Une chose est sûre, elle a été très profitable pour M. Péladeau.

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Dernière modification par Beppo le mer. févr. 15, 2012 8:16 pm, modifié 1 fois.



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