J'ai exactement le même point de vue qu'Intégrale, je suis d'accord avec elle à 100%.
J'y suis allée à l'université, j'ai fait 3 sessions et j'ai lâché. Je me suis rendue compte que le métier que je voulais faire n'était finalement pas pour moi. Pendant ces sessions universitaires, j'habitais loin de chez moi et mes conditions de vie en feraient frémir plus d'un : pas de char, pas de cell, pas d'ordi, pas d'internet, pas de câble, 50$ par semaine pour faire l'épicerie et payer toutes mes dépenses (incluant les produits nettoyants, mes brassées de lavage, papier de toilette, tout!), pas de sorties (évidemment!), etc.
J'ai eu des prêts (Cégep et Université), que j'ai remboursés pendant 10 ans, j'ai jamais eu une cenne de bourse, mes parents m'ont aidés du mieux qu'ils ont pu (avec 2 enfants aux études à l'extérieur) et je travaillais l'été.
Je suis d'accord que l'université n'est pas pour tous. J'étais super bonne à l'école, j'ai toujours été en haut de la moyenne et j'avais beaucoup de facilité. Je suis allée en enseignement de l'anglais langue seconde. Ça faisait des années que je voulais faire ça, j'étais certaine de mon choix. Je me suis trompée : j'ai finalement vu que non, je ne serais pas heureuse dans ce métier. L'été précédent mon abandon, j'avais été engagée comme secrétaire dans une entreprise de ma région (machinerie lourde). Je ne connaissais rien, ils m'ont formée. Lorsque j'ai quitté l'école, ils m'ont réengagée le temps que je décide quoi faire de ma vie. Je me suis rendue compte que j'aimais vraiment ça!
J'ai donc décidé de commencer/continuer ma carrière de secrétaire... au salaire minimum. Je n'ai pas de formation dans ce domaine, mais je suis bilingue et maintenant j'ai 15 ans d'expérience et les conditions qui vont avec. Je suis déménagée dans une autre ville depuis 8 ans, je travaille pour un manufacturier de machinerie lourde, une grosse compagnie, et j'ai des conditions de travail au-dessus de la moyenne dans mon domaine. Je suis maintenant coordonnatrice aux ventes, je trippe à faire mon métier, vraiment
Je me souviens qu'à mes retrouvailles en 2004, j'étais gênée de dire que j'avais lâché l'école, que j'étais "juste" secrétaire (sans même avoir suivi le cours!) alors que tous mes amis avaient des diplômes. Hey, Channy si bonne à l'école...

Maintenant, je me rends compte que j'aurais pu aller passer 8-10 ans à l'Université, à changer de programme tout le temps, sans trouver ma voie. Juste pour une question de standing, parce que ça fait hot d'avoir un BACC. L'expérience que j'ai acquis dans le domaine de la machinerie lourde (c'est tout un monde, croyez-moi!

), de la mécanique et du service technique ne s'acquiert pas à l'école. Ça fait de moi une employés spécialisée dans un domaine en pleine expansion où la main-d'oeuvre est rare... y'a pire dans la vie, hein?
Bref, tout ça pour dire que oui, y'en a une maudite gang qui vont à l'université même si l'intérêt n'est pas nécessairement là, pour toutes sortes de mauvaises raisons. Comme Intégrale, je trouve correct et normal que l'université ne soit pas accessible à tous. Quelqu'un qui VEUT vraiment y aller va trouver le moyen de payer : travail, prêts, etc. Oui, c'est poche en maudit de rembourser des prêts pendant 10 ans, mais je vois ça au même titre qu'une hypothèque : un investissement
