plainte contre star academie

[Jean-marc]

Plainte contre Star Académie
Le Conseil de presse la retient en partie

Le Conseil de presse du Québec a partiellement retenu la plainte du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal concernant la couverture journalistique des émissions Star Académie.
Dans sa décision rendue publique mercredi, le Conseil de presse rejette certains arguments du syndicat, comme l'intervention de l'éditeur du Journal de Montréal dans les services de rédaction, mais en retient d'autres, comme le grief portant sur «l'apparence de conflit d'intérêts».

Le Conseil de presse fait d'abord valoir qu'«aucun élément de preuve ne permet de démontrer un conflit d'intérêts réel de la part de la direction de l'information ou de celle du Journal» de Montréal dans ce dossier.

Mais il prend soin d'ajouter que «dans un contexte de convergence, les médias doivent être très prudents à cause des effets potentiellement pervers dont la concentration de la propriété de la presse peut être porteuse». Le Conseil précise qu'il faut s'assurer qu'un média «ne se retrouve ni en conflit d'intérêts ni en apparence de conflit d'intérêts».

Le Conseil de presse reproche aussi à la direction du Journal de Montréal de ne pas avoir soustrait la salle de rédaction du Journal à la politique de convergence de Quebecor Média. «La direction du Journal n'a pas pris de position publique pour affirmer l'étanchéité de sa salle de nouvelles et pour prendre ses distances avec Star Académie», écrit le Conseil dans sa décision.

Un autre grief qui a été retenu est d'avoir porté «atteinte à la réputation d'objectivité des journalistes du Journal» au plan de l'éthique, en ne prenant pas tous les moyens pour les protéger de l'apparence de conflit d'intérêts.

L'organisme a toutefois rejeté des arguments du syndicat. Il trouve par exemple que les documents remis par le syndicat ne prouvent pas qu'il y ait eu une couverture exagérée de Star Académie par le Journal de Montréal.

Après avoir examiné la couverture de l'émission par les médias concurrents, il en conclut qu'il est «impossible de conclure à une couverture artificielle de la part du Journal de Montréal».

L'organisme conclut également qu'il n'y a «aucune preuve concrète démontrant l'intervention de Quebecor Média auprès de la haute direction de la rédaction du Journal; non plus que de l'intervention de l'éditeur du Journal de Montréal dans les services de rédaction».

Le Conseil de presse statue aussi que la direction était dans son droit d'embaucher du personnel supplémentaire ou d'accroître sa couverture journalistique. Cela «ne constitue pas en soi une faute déontologique».

Réactions
Joint au téléphone, le Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal s'est montré satisfait de la décision, bien qu'il n'ait pas gagné sur toute la ligne.

«Ça va dans le sens de ce qu'on voulait obtenir de la part du Conseil de presse. Quand on a formulé la plainte, on essayait d'obtenir un blâme. On pensait que le Conseil de presse allait statuer sur la plainte dans son ensemble. On désirait qu'il dénonce la présence de la convergence à l'intérieur de la salle de rédaction et c'est exactement ce qu'on a obtenu», a commenté la présidente du syndicat, Chantal Léveillé.

Le syndicat n'a pas l'intention d'interjeter appel sur ses arguments qui ont été rejetés.

Du côté de la direction du Journal de Montréal, qui dit «contester la conclusion (du Conseil de presse) d'apparence de conflit d'intérêts», le directeur général de la rédaction Serge Labrosse a émis mercredi soir un communiqué au nom de l'entreprise pour dire que «la direction du Journal de Montréal est en total désaccord avec les blâmes retenus contre elle par le Conseil de presse et étudie la possibilité d'en appeler de la décision devant les instances appropriées».