HORLOGE Biologique
Modérateur : Elise-Gisèle
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Horloge biologique, L' |
(vf: Horloge biologique, L' )
Testosterone
Par Véronique Juneau
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La très mémorable théorie de l’implication avancée dans Québec-Montréal a produit un effet bœuf sur le public, et certaines répliques frappantes comme : « Je l’aime Mylène! », sont encore criées à la blague par les fans d’un film qui a rapidement atteint le statut d’œuvre culte.
Premier long-métrage de Ricardo Trogi, Québec-Montréal a fait si forte impression à sa sortie, qu’il a malheureusement fixé la barre très haute pour la suite des choses.
La séduction est donc un peu plus difficile avec Horloge biologique, une oeuvre plus conventionnelle, qui se situe néanmoins dans le cheminement logique d’un parcours amoureux. Après un premier chapitre sur les relations amoureuses, Ricardo Trogi, Patrice Robitaille et Jean-Philippe Pearson optent, en première ligne, pour une autre thématique, celle de la paternité.
Dans un contexte où l’urgence de procréer est invoquée par la femme, comment l’homme peut-il repousser l’échéance? La paternité est-elle un mal nécessaire? Est-il normal d’avoir peur d’être père? Et est-ce égoïste de vouloir retarder le plus possible le moment de ce passage?
Toutes ces questions, Trogi, Robitaille et Pearson les évoquent dans une œuvre où se croisent trois personnages masculins en quête de liberté. Sébastien (Jean-Philippe Pearson) croit avoir perdu son autonomie depuis qu’il est père. Paul (Pierre-François Legendre) craint de devoir refouler son appétit sexuel lorsque son enfant à naître verra le jour. Et Fred (Patrice Robitaille) tente de repousser l’échéance de la paternité malgré l’insistance de sa copine.
Les célibataires d’aujourd’hui sont-ils plus égocentriques? Ont-ils cette fausse impression que la société de consommation dans laquelle ils vivent permet de se défaire d’une relation au gré de ses humeurs, et d’enchaîner les aventures sans lendemains comme on pige dans un buffet?
Horloge biologique donne un point de vue masculin sur la question, et porte un regard dur sur le sexe fort, en associant certains de ses comportements irréfléchis à son ancêtre primate. Trogi présente l’archétype du macho, du guerrier-chasseur collectionnant les conquêtes féminines, et met en évidence la superficialité qui règne dans les amitiés entre hommes. On se mesure, on se compare, on se flatte le nombril, en engageant des conversations qui ne restent qu’à la surface des choses.
Trogi met également en scène des personnages angoissés, qui, pressés par les situations, n’ont pas autant le loisir de réfléchir à leur condition. Contrairement aux protagonistes de Québec-Montréal, qui étaient tous coincés dans leurs voitures, et qui pouvaient philosopher sans relâche, les personnages de Horloge biologique, consacrent beaucoup plus de temps à tenter de se tirer d’impasses, en imaginant des actions pas possibles. Et comme si Trogi avait souffert de trop filmer le même décor, ses personnages alternent maintenant constamment entre un lieu et un autre. Peut être trop, d’ailleurs.
Les vérités lancées dans Horloge biologique font parfois sourciller, tant elles révèlent l’immaturité de certains hommes, et la faiblesse du mâle devant le décolleté d’une femme. À travers l’histoire de Paul, Trogi réaffirme que plusieurs de ses semblables ne réfléchissent souvent qu’avec l’entrejambe. En suivant Fred, on constate que plusieurs préfèrent s’enfoncer dans le mensonge plutôt que risquer de perdre leurs acquis. Alors qu’en observant Sébastien, on constate l’influence de la gang sur l’individu. Et ce scénario, plus fluide, même s’il comporte quelques scènes superflues, sonne peut-être cliché. Alors qu’hélas, on touche peut-être à la vérité.
Techniquement beaucoup plus achevé que Québec-Montréal, et artistiquement plus riche et plus inspiré, Horloge biologique n’est pas, en revanche, aussi analytique et verbeux, et manque de mordant dans ses dialogues. On y retrouve certains beaux morceaux envoyés avec panache, comme ces deux gifles collées à Paul par sa compagne (Catherine Proulx-Lemay) et une amie (Julie DesLauriers). Et Trogi, Pearson et Robitaille confessent une fois de plus certains idéaux masculins, tel le « 46-23 » qui forcent l’attention. Mais dans l’ensemble, Horloge biologique préfère l’action et le mouvement, aux discours et aux théories colorés. Et c’est dommage.
Et si les personnages féminins apparaissent ici en plus grand nombre que dans Québec-Montréal, leurs actions restent limitées. Elles ont beau tenter de faire entendre la voix de la raison à leurs chums, elles demeurent en retrait. Remarquez qu’il est vrai que cet exercice-ci, écrit par des gars, parle essentiellement aux gars, de préoccupations et de vérités qui concernent les gars. --Message edité par Yautja88 le 2005-08-04 19:09:36--
(vf: Horloge biologique, L' )
Testosterone
Par Véronique Juneau
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La très mémorable théorie de l’implication avancée dans Québec-Montréal a produit un effet bœuf sur le public, et certaines répliques frappantes comme : « Je l’aime Mylène! », sont encore criées à la blague par les fans d’un film qui a rapidement atteint le statut d’œuvre culte.
Premier long-métrage de Ricardo Trogi, Québec-Montréal a fait si forte impression à sa sortie, qu’il a malheureusement fixé la barre très haute pour la suite des choses.
La séduction est donc un peu plus difficile avec Horloge biologique, une oeuvre plus conventionnelle, qui se situe néanmoins dans le cheminement logique d’un parcours amoureux. Après un premier chapitre sur les relations amoureuses, Ricardo Trogi, Patrice Robitaille et Jean-Philippe Pearson optent, en première ligne, pour une autre thématique, celle de la paternité.
Dans un contexte où l’urgence de procréer est invoquée par la femme, comment l’homme peut-il repousser l’échéance? La paternité est-elle un mal nécessaire? Est-il normal d’avoir peur d’être père? Et est-ce égoïste de vouloir retarder le plus possible le moment de ce passage?
Toutes ces questions, Trogi, Robitaille et Pearson les évoquent dans une œuvre où se croisent trois personnages masculins en quête de liberté. Sébastien (Jean-Philippe Pearson) croit avoir perdu son autonomie depuis qu’il est père. Paul (Pierre-François Legendre) craint de devoir refouler son appétit sexuel lorsque son enfant à naître verra le jour. Et Fred (Patrice Robitaille) tente de repousser l’échéance de la paternité malgré l’insistance de sa copine.
Les célibataires d’aujourd’hui sont-ils plus égocentriques? Ont-ils cette fausse impression que la société de consommation dans laquelle ils vivent permet de se défaire d’une relation au gré de ses humeurs, et d’enchaîner les aventures sans lendemains comme on pige dans un buffet?
Horloge biologique donne un point de vue masculin sur la question, et porte un regard dur sur le sexe fort, en associant certains de ses comportements irréfléchis à son ancêtre primate. Trogi présente l’archétype du macho, du guerrier-chasseur collectionnant les conquêtes féminines, et met en évidence la superficialité qui règne dans les amitiés entre hommes. On se mesure, on se compare, on se flatte le nombril, en engageant des conversations qui ne restent qu’à la surface des choses.
Trogi met également en scène des personnages angoissés, qui, pressés par les situations, n’ont pas autant le loisir de réfléchir à leur condition. Contrairement aux protagonistes de Québec-Montréal, qui étaient tous coincés dans leurs voitures, et qui pouvaient philosopher sans relâche, les personnages de Horloge biologique, consacrent beaucoup plus de temps à tenter de se tirer d’impasses, en imaginant des actions pas possibles. Et comme si Trogi avait souffert de trop filmer le même décor, ses personnages alternent maintenant constamment entre un lieu et un autre. Peut être trop, d’ailleurs.
Les vérités lancées dans Horloge biologique font parfois sourciller, tant elles révèlent l’immaturité de certains hommes, et la faiblesse du mâle devant le décolleté d’une femme. À travers l’histoire de Paul, Trogi réaffirme que plusieurs de ses semblables ne réfléchissent souvent qu’avec l’entrejambe. En suivant Fred, on constate que plusieurs préfèrent s’enfoncer dans le mensonge plutôt que risquer de perdre leurs acquis. Alors qu’en observant Sébastien, on constate l’influence de la gang sur l’individu. Et ce scénario, plus fluide, même s’il comporte quelques scènes superflues, sonne peut-être cliché. Alors qu’hélas, on touche peut-être à la vérité.
Techniquement beaucoup plus achevé que Québec-Montréal, et artistiquement plus riche et plus inspiré, Horloge biologique n’est pas, en revanche, aussi analytique et verbeux, et manque de mordant dans ses dialogues. On y retrouve certains beaux morceaux envoyés avec panache, comme ces deux gifles collées à Paul par sa compagne (Catherine Proulx-Lemay) et une amie (Julie DesLauriers). Et Trogi, Pearson et Robitaille confessent une fois de plus certains idéaux masculins, tel le « 46-23 » qui forcent l’attention. Mais dans l’ensemble, Horloge biologique préfère l’action et le mouvement, aux discours et aux théories colorés. Et c’est dommage.
Et si les personnages féminins apparaissent ici en plus grand nombre que dans Québec-Montréal, leurs actions restent limitées. Elles ont beau tenter de faire entendre la voix de la raison à leurs chums, elles demeurent en retrait. Remarquez qu’il est vrai que cet exercice-ci, écrit par des gars, parle essentiellement aux gars, de préoccupations et de vérités qui concernent les gars. --Message edité par Yautja88 le 2005-08-04 19:09:36--
Je t'aime Pinklily <3
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