Forcé de choisir entre son fils et la police d'assurance!
Agence QMI Stéphane Dion
27/01/2009 12h03 - Mise à jour 27/01/2009 12h15

Desjardins Groupe d’assurances générales menace de résilier la police d’assurances habitation de Pierre Grand-Maison parce qu’il héberge son fils de 20 ans qui a un casier judiciaire.
© Didier Debusschere Le Journal de Québec
Desjardins oblige un homme de Val-Bélair à mettre son fils à la porte sinon la compagnie résiliera sa police d’assurance habitation.
«Je suis tombé sur le dos. Voyons, ça ne se peut pas!» s’est dit Pierre Grand-Maison en apprenant la nouvelle.
Desjardins Groupe d’assurances générales menace de mettre fin à son contrat d’assurances dès le 20 février prochain parce que son fils aîné, qui demeure chez lui, possède un casier judiciaire.
Le jeune homme de 20 ans a déjà été condamné à trois mois de détention pour trafic de stupéfiants. Son père l’héberge chez lui depuis sa sortie de prison. Selon M. Grand-Maison, son fils est revenu sur le droit chemin depuis ses démêlés avec la justice. Il travaille d’ailleurs pour l’entreprise de son père.
«Comme un criminel»
«Il faut que je jette mon gars dehors pour continuer à être assuré, mais il en n’est pas question, assure Pierre Grand-Maison. Je me sens comme un criminel. C’est épouvantable. J’ai toujours payé et je ne dois rien à personne. Ça n’a pas de bon sens.»
L’homme de 50 ans est assuré chez Desjardins depuis une vingtaine d’années. Comme à chaque année, son contrat a été renouvelé automatiquement en septembre dernier. Le père de quatre enfants ne présente aucun antécédent judiciaire.
Pratique courante
Desjardins répond être dans son droit. «Oui, on peut refuser d’assurer quelqu’un avec un dossier criminel, explique Stéphane Maillot, porte-parole de Desjardins Groupe d’assurances générales.
Une personne reconnue coupable de trafic de stupéfiants qui réside dans la maison est analysée comme un facteur de risques élevés. L’individu pourrait être la cible de règlement de comptes ou de vandalisme selon la compagnie d’assurance. Si le client avait formulé une réclamation, Desjardins aurait même pu la rejeter pour cette raison.
Le Bureau d’assurance du Canada confirme que ce type de refus est légal et même répandu chez les assureurs. «Les personnes qui résident sous le toit d’un assuré sont également des assurés», précise Alexandre Royer, porte-parole du BAC.
La demande d’assurances d’une personne avec un passé criminel n’est pas automatiquement refusée. Chaque dossier est analysé individuellement selon la nature des antécédents. Par exemple, les individus reconnus coupables de fraude, de vol et d’incendie criminelle donnent des boutons aux assureurs.
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