39 000 ménages sur les listes d'attente pour un HLM
Lundi 21 juin 2010 | 10h39
Mise à jour: 21 juin 2010 | 16h01
Le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a réagi fortement à une étude réalisée par les économistes associés au CIRANO, Mathieu Laberge et Claude Montmarquette, à l'effet que le Québec compterait suffisamment de logements sociaux.
«L'entreprise de démolition des politiques sociales se poursuit au détriment des droits sociaux, dont celui au logement», a lancé d'emblée François Saillant, en réaction à cette étude publiée lundi.
«Que Claude Montmarquette et Mathieu Laberge descendent donc de leur tour d'ivoire pour aller dire aux 39 000 ménages qui croupissent sur les listes d'attente pour un HLM qu'il y a assez de logements sociaux», a-t-il continué.
Le FRAPRU rappelle que, selon des données du recensement de 2006, donc avant la crise des dernières années, le Québec comptait déjà 449 000 ménages locataires consacrant plus que la norme de 30% de leur revenu au loyer, dont 203 085 ménages locataires y engloutissant plus de 50%.
L'organisme ajoute aussi que depuis un an, la fréquentation des refuges de Montréal a augmenté de 4,5% chez les hommes et de 30% chez les femmes.
Contrairement à MM. Montmarquette et Laberge, le FRAPRU ne considère pas que ces mal-logés et ces sans-logis reçoivent déjà suffisamment d'aide de la part du gouvernement.
Le FRAPRU souligne que le programme d'allocation-logement n'accorde qu'une aide moyenne de 56$ par mois, «soit le même montant qu'à la création du programme en 1997».
Quant aux personnes seules et aux couples de moins de 55 ans, ils n'ont même pas droit à cette aide minime. «L'allocation-logement est nécessaire, mais elle il est faux de prétendre qu'elle peut remplacer le logement social», a affirmé M. Saillant, invité sur le plateau de la chaîne de télé Argent.
Selon le FRAPRU, si les gouvernements n'avaient pas accru leurs investissements en logement social depuis le début des années 2000, la pénurie de logements locatifs qui continue à sévir au Québec serait plus sérieuse encore, «ce que reconnaissent d'emblée la Communauté métropolitaine de Montréal et l'ensemble des grandes municipalités qui ont toutes demandé un réinvestissement en logement social à l'hiver 2010».
Le FRAPRU ajoute que le logement social permet de répondre à plusieurs besoins ignorés par le marché privé de l'habitation, dont celui de logements avec soutien communautaire pour des personnes itinérantes ou fragilisées ou encore de logements avec services pour les aînés à faible et modeste revenus.
Quant à la Régie du logement, elle est très majoritairement utilisée par les propriétaires, alors que les causes pour fixation de loyer ne comptent que pour seulement 9,4% de l'ensemble. Cette faiblesse du contrôle des loyers, explique, selon le FRAPRU, pourquoi les loyers ont augmenté de 29% au Québec entre 2000 et 2009, dont 31% dans la région métropolitaine de Montréal.
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