Un dentiste aurait séquestré et ligoté son fils pendant 36 heures

Frédéric Denoncourt
Frédéric Denoncourt et Matthieu Boivin
Le Soleil
(Québec) Un dentiste de Québec a comparu brièvement mercredi au palais de justice de Québec pour être accusé de séquestration et de voies de fait graves «mettant la vie en danger» à l'endroit de son fils de 10 ans.
L'homme de 42 ans a aussi été accusé d'avoir «omis de fournir les choses nécessaires à l'existence» de son enfant, qui souffrait de déshydratation quand les policiers l'ont délivré.
Une ordonnance de non-publication nous empêche de nommer l'accusé pour éviter que la victime puisse être identifiée.
Cette sordide histoire a connu son dénouement le 1er août quand la mère de l'enfant, inquiète parce qu'elle était sans nouvelles de son fils depuis le 30 juillet, a contacté les policiers vers 13h15. Ceux-ci se sont par la suite rendus à la résidence du père située dans le Vieux-Québec. Sur place les policiers ont constaté que les fenêtres de l'appartement étaient obstruées par des bouts de tissu.
«Quand les agents sont parvenus à pénétrer dans l'appartement, ils sont arrivés face à l'individu, qui a tout de suite foncé sur eux. Il n'a jamais obéi à leurs ordres et a résisté à son arrestation», indique Sandra Dion, porte-parole de la police de Québec.
Après être parvenus à maîtriser l'individu, les policiers ont découvert l'enfant pieds et poings liés dans une pièce. «Il était mal en point et semblait souffrir de déshydratation», ajoute Mme Dion, sans vouloir en dire davantage. Une ambulance a été appelée sur les lieux. L'enfant a ensuite été remis à sa mère. On ignore pendant combien de temps exactement le garçon a été ligoté et privé d'eau. Mais il semble qu'il aurait été séquestré pendant plus de 36 heures.
Au moment de sa comparution mercredi devant la juge Marie-Claude Gilbert, l'homme, qui affichait des contusions au visage, est demeuré silencieux et a gardé la tête basse. «Considérant la nature des gestes posés par l'individu et les propos qu'il a tenus au moment de son arrestation, nous avons demandé qu'il subisse un examen de cinq jours sur son aptitude à comparaître», a simplement commenté la procureure de la Couronne, Me Nathalie Leroux.
L'individu, sans antécédents judiciaires, devra également répondre à deux accusations de voies de fait contre des policiers. Il restera en cellule jusqu'à son retour devant le tribunal le 9 août.
Tout le monde surpris
Rencontrée en début de soirée mercredi, une voisine de l'accusé disait être très surprise par la teneur des accusations qui étaient portées contre le dentiste. «Il avait l'air d'avoir une vraie relation père-fils avec son garçon, raconte celle qui a refusé d'être identifiée. [...] Quand il montait les escaliers avec son garçon pour se rendre chez lui, on les entendait souvent rire.»
Cette femme a indiqué que le suspect était un homme très réservé, timide et qu'il était gentil avec ses voisins. Il habitait dans le même édifice à condominiums de Québec depuis «plusieurs années».
Pour sa part, une ancienne collègue du suspect a affirmé au Soleil qu'il était un très bon dentiste. Il avait donné sa démission de façon surprise, le 1er juin 2009, sans donner de motif pour justifier son départ.
«Il m'avait déjà dit que son enfant, c'était toute sa vie», indique cette femme qui a aussi voulu témoigner sous le couvert de l'anonymat. «J'ai les deux bras à terre d'apprendre ce qu'on lui reproche.»
Du côté de l'Ordre des dentistes du Québec, le secrétaire du conseil de discipline, France Gauthier, a confirmé que le suspect n'avait aucun dossier disciplinaire à son nom. Pour l'Ordre, ce dentiste était toujours actif. Son adresse d'affaires était la même que son adresse personnelle.
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