Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

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jaskab
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par jaskab »

Une conseillère pédagogique de ma commission scolaire m'a déjà dit qu'elle avait fait ce test et qu'il est difficile. Elle est forte en français la madame. Les journalistes en font tout un plat. Ils présentent cela comme si les futurs enseignants étaient presque une gang d'illettrés.
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Soleil47
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Soleil47 »

jaskab a écrit : Une conseillère pédagogique de ma commission scolaire m'a déjà dit qu'elle avait fait ce test et qu'il est difficile. Elle est forte en français la madame. Les journalistes en font tout un plat. Ils présentent cela comme si les futurs enseignants étaient presque une gang d'illettrés.
C'est exactement ce que je pense, pas parce que tu ne connais pas la signification de certains mots que cela t'empêche d'être un bon professeur de français.

Je trouve le tout ridicule, si on se base sur cela pour évaluer les bons et les mauvais professeurs.
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Beppo
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Beppo »

Il n'y a pas que le vocabulaire qui est pris en compte dans ce test. Il est une partie d'un ensemble avec les expressions, les règles, le texte écrit, les suffixes, les préfixes, etc. Je veux bien croire qu'on doive baisser les exigences mais il ne faudrait pas non plus tomber en bas du plancher. Comment être compétent sans la connaissance?

J'ai vu une liste de mots demandés et il n'y a pas de quoi fouetter un chat, bâtard. Par exemple : contusion, entacher, embrigader, harassé, indigent, en catimini, retors, éclectique, aparté, impunément, morose, acolyte, idiome, darne, polémique, infime, hypocondriaque, digression, ultérieurement, baliverne, allégation, chas, paradoxe, élocution, dissident, tacite, exubérant, allitération.

Si tu n'es pas capable de connaître une bonne partie de ces mots-là, tu enseignes quoi? Il me semble qu'il faut nous appeler à dépasser le minimum. Mettons là que je dois en savoir un peu plus que mes écoliers, non? Tsé genre chose-là...

On met aussi en garde sur le site qui dénonce de faire attention, par exemple, au mot « budget » et non « budjet » ou « langage » et non « language ». Cibole! Ce n'est plus de la base ça là, calvince!

J'imagine bien qu'un futur enseignant doit posséder une maîtrise assez rigoureuse de la langue pour pouvoir dépister et corriger les fautes de ses élèves, quand même. Tsé, d'aviser de faire attention à « budget » et non « budjet »... Ce n'est plus du nivellement par la bas ça là c'est qu'on est rendu en-dessous de la croûte, simonak!

Calvâze, j'avais un stagiaire dans ma classe qui devait donner une leçon de géométrie, le mesure des angles, et qui prépare son tableau sur l'heure du dîner. Il trace un maudit beau triangle au tableau et y inscrit les mesures. La somme intérieur de ses angles donnait 183°. Faut le faire! Je lui demande d'additionner attentivement la somme de ses angles et il me répond 183. Je lui pose la question à savoir si c'est correct et il me répond un gros oui tout sourire. Je le laisse un peu méditer là-dessus. Une dizaine de minutes avant que nous allions chercher les écoliers, je repose ma question et j'obtiens la même réponse. J'ai corrigé le tir et l'ai informé que la somme des angles intérieurs dans un triangle est toujours égale à 180°. Je présume que de ne pas savoir ça le rend quand même compétent... Pour moi, la compétence n'existe pas sans la connaissance. Si oui, on est dans le trouble rare. Je ne voudrais pas être touché par un médecin qui ne sait la différence entre le canal cholédoque et l'uretère qui est un autre canal si un des deux est malade.

:)
Dernière modification par Beppo le sam. août 28, 2010 11:57 am, modifié 1 fois.



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cmimi333
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par cmimi333 »

Quelqu'un sur un autre forum a mentionné quelque chose que je trouve très pertinent.

Dans un monde parfait, le test devrait être un test d'admission au programme universitaire et non un test que les étudiants passent au milieu de la formation.

On veut des futurs enseignants qui maîtrisent vraiment bien la langue (voire parfaitement)Alors, qu'on en fasse un critère d'admissibilité. Je trouve cela normal (non acceptable) que les étudiants se plaignent, puisque pratiquement n'importe qui est accepté dans le programme. Il y a des gens qui ne savent ni parler ni écrire correctement. Ces gens-là trouvent donc le test infaisable et ils ont raison.

Je parle d'un monde parfait bien entendu, puisque, dans la réalité, il n'y aurait pratiquement plus d'étudiants en enseignement... :gla:
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Annouk
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Annouk »

Beppo a écrit : Il n'y a pas que le vocabulaire qui est pris en compte dans ce test. Il est une partie d'un ensemble avec les expressions, les règles, le texte écrit, les suffixes, les préfixes, etc. Je veux bien croire qu'on doive baisser les exigences mais il ne faudrait pas non plus tomber en bas du plancher. Comment être compétent sans la connaissance?

J'ai vu une liste de mots demandés et il n'y a pas de quoi fouetter un chat, bâtard. Par exemple : contusion, entacher, embrigader, harassé, indigent, en catimini, retors, éclectique, aparté, impunément, morose, acolyte, idiome, darne, polémique, infime, hypocondriaque, digression, ultérieurement, baliverne, allégation, chas, paradoxe, élocution, dissident, tacite, exubérant, allitération.

Si tu n'es pas capable de connaître une bonne partie de ces mots-là, tu enseignes quoi? Il me semble qu'il faut nous appeler à dépasser le minimum. Mettons là que je dois en savoir un peu plus que mes écoliers, non? Tsé genre chose-là...

On met aussi en garde sur le site qui dénonce de faire attention, par exemple, au mot « budget » et non « budjet » ou « langage » et non « language ». Cibole! Ce n'est plus de la base ça là, calvince!

J'imagine bien qu'un futur enseignant doit posséder une maîtrise assez rigoureuse de la langue pour pouvoir dépister et corriger les fautes de ses élèves, quand même. Tsé, d'aviser de faire attention à « budget » et non « budjet »... Ce n'est plus du nivellement par la bas ça là c'est qu'on est rendu en-dessous de la croûte, simonak!

Calvâze, j'avais un stagiaire dans ma classe qui devait donner une leçon de géométrie, le mesure des angles, et qui prépare son tableau sur l'heure du dîner. Il trace un maudit beau triangle au tableau et y inscrit les mesures. La somme intérieur de ses angles donnait 183°. Faut le faire! Je lui demande d'additionner attentivement la somme de ses angles et il me répond 183. Je lui pose la question à savoir si c'est correct et il me répond un gros oui tout sourire. Je le laisse un peu méditer là-dessus. Une dizaine de minutes avant que nous allions chercher les écoliers, je repose ma question et j'obtiens la même réponse. J'ai corrigé le tir et l'ai informé que la somme des angles intérieurs dans un triangle est toujours égale à 180°. Je présume que de ne pas savoir ça le rend quand même compétent... Pour moi, la compétence n'existe pas sans la connaissance. Si oui, on est dans le trouble rare. Je ne voudrais pas être touché par un médecin qui ne sait la différence entre le canal cholédoque et l'uretère qui est un autre canal si un des deux est malade.

:)
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Beppo
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Beppo »

Pour connaître le contenu du test :

Partie 2 : le code linguistique

http://www.cspi.qc.ca/cefranc/TECFEE2.pdf" onclick="window.open(this.href);return false;

Partie 1 : la rédaction

http://www.cspi.qc.ca/cefranc/TECFEE1.pdf" onclick="window.open(this.href);return false;



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Nephtys
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Nephtys »

Beppo a écrit : Il n'y a pas que le vocabulaire qui est pris en compte dans ce test. Il est une partie d'un ensemble avec les expressions, les règles, le texte écrit, les suffixes, les préfixes, etc. Je veux bien croire qu'on doive baisser les exigences mais il ne faudrait pas non plus tomber en bas du plancher. Comment être compétent sans la connaissance?

J'ai vu une liste de mots demandés et il n'y a pas de quoi fouetter un chat, bâtard. Par exemple : contusion, entacher, embrigader, harassé, indigent, en catimini, retors, éclectique, aparté, impunément, morose, acolyte, idiome, darne, polémique, infime, hypocondriaque, digression, ultérieurement, baliverne, allégation, chas, paradoxe, élocution, dissident, tacite, exubérant, allitération.

Si tu n'es pas capable de connaître une bonne partie de ces mots-là, tu enseignes quoi? Il me semble qu'il faut nous appeler à dépasser le minimum. Mettons là que je dois en savoir un peu plus que mes écoliers, non? Tsé genre chose-là...

On met aussi en garde sur le site qui dénonce de faire attention, par exemple, au mot « budget » et non « budjet » ou « langage » et non « language ». Cibole! Ce n'est plus de la base ça là, calvince!

J'imagine bien qu'un futur enseignant doit posséder une maîtrise assez rigoureuse de la langue pour pouvoir dépister et corriger les fautes de ses élèves, quand même. Tsé, d'aviser de faire attention à « budget » et non « budjet »... Ce n'est plus du nivellement par la bas ça là c'est qu'on est rendu en-dessous de la croûte, simonak!

Calvâze, j'avais un stagiaire dans ma classe qui devait donner une leçon de géométrie, le mesure des angles, et qui prépare son tableau sur l'heure du dîner. Il trace un maudit beau triangle au tableau et y inscrit les mesures. La somme intérieur de ses angles donnait 183°. Faut le faire! Je lui demande d'additionner attentivement la somme de ses angles et il me répond 183. Je lui pose la question à savoir si c'est correct et il me répond un gros oui tout sourire. Je le laisse un peu méditer là-dessus. Une dizaine de minutes avant que nous allions chercher les écoliers, je repose ma question et j'obtiens la même réponse. J'ai corrigé le tir et l'ai informé que la somme des angles intérieurs dans un triangle est toujours égale à 180°. Je présume que de ne pas savoir ça le rend quand même compétent... Pour moi, la compétence n'existe pas sans la connaissance. Si oui, on est dans le trouble rare. Je ne voudrais pas être touché par un médecin qui ne sait la différence entre le canal cholédoque et l'uretère qui est un autre canal si un des deux est malade.

:)
:jap: Bien d'accord avec toi. Bon, moi... à part harassé, je connaissais les autres mots. :o :lol:
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jaskab
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par jaskab »

Je suis pour un test de connaissance du français chez les futurs enseignants, même s'il est difficile. Ce que j'aime moins, c'est le traitement qu'on en fait à la télévision et qui n'aide pas à rehausser l'image des enseignants dans la population.
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Boule à mites
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Boule à mites »

Beppo a écrit :J'ai vu une liste de mots demandés et il n'y a pas de quoi fouetter un chat, bâtard. Par exemple : contusion, entacher, embrigader, harassé, indigent, en catimini, retors, éclectique, aparté, impunément, morose, acolyte, idiome, darne, polémique, infime, hypocondriaque, digression, ultérieurement, baliverne, allégation, chas, paradoxe, élocution, dissident, tacite, exubérant, allitération.
Non c'est vrai, dans l'ensemble, ce ne sont pas des mots difficiles à mon avis.
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Grain de sel
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Grain de sel »

Beppo a écrit : Il n'y a pas que le vocabulaire qui est pris en compte dans ce test. Il est une partie d'un ensemble avec les expressions, les règles, le texte écrit, les suffixes, les préfixes, etc. Je veux bien croire qu'on doive baisser les exigences mais il ne faudrait pas non plus tomber en bas du plancher. Comment être compétent sans la connaissance?

J'ai vu une liste de mots demandés et il n'y a pas de quoi fouetter un chat, bâtard. Par exemple : contusion, entacher, embrigader, harassé, indigent, en catimini, retors, éclectique, aparté, impunément, morose, acolyte, idiome, darne, polémique, infime, hypocondriaque, digression, ultérieurement, baliverne, allégation, chas, paradoxe, élocution, dissident, tacite, exubérant, allitération.

Si tu n'es pas capable de connaître une bonne partie de ces mots-là, tu enseignes quoi? Il me semble qu'il faut nous appeler à dépasser le minimum. Mettons là que je dois en savoir un peu plus que mes écoliers, non? Tsé genre chose-là...

On met aussi en garde sur le site qui dénonce de faire attention, par exemple, au mot « budget » et non « budjet » ou « langage » et non « language ». Cibole! Ce n'est plus de la base ça là, calvince!

J'imagine bien qu'un futur enseignant doit posséder une maîtrise assez rigoureuse de la langue pour pouvoir dépister et corriger les fautes de ses élèves, quand même. Tsé, d'aviser de faire attention à « budget » et non « budjet »... Ce n'est plus du nivellement par la bas ça là c'est qu'on est rendu en-dessous de la croûte, simonak!

Calvâze, j'avais un stagiaire dans ma classe qui devait donner une leçon de géométrie, le mesure des angles, et qui prépare son tableau sur l'heure du dîner. Il trace un maudit beau triangle au tableau et y inscrit les mesures. La somme intérieur de ses angles donnait 183°. Faut le faire! Je lui demande d'additionner attentivement la somme de ses angles et il me répond 183. Je lui pose la question à savoir si c'est correct et il me répond un gros oui tout sourire. Je le laisse un peu méditer là-dessus. Une dizaine de minutes avant que nous allions chercher les écoliers, je repose ma question et j'obtiens la même réponse. J'ai corrigé le tir et l'ai informé que la somme des angles intérieurs dans un triangle est toujours égale à 180°. Je présume que de ne pas savoir ça le rend quand même compétent... Pour moi, la compétence n'existe pas sans la connaissance. Si oui, on est dans le trouble rare. Je ne voudrais pas être touché par un médecin qui ne sait la différence entre le canal cholédoque et l'uretère qui est un autre canal si un des deux est malade.

:)
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Beppo »

Publié le 31 août 2010 à 08h58 | Mis à jour à 09h08

L'apothéose de la paresse

Marilyne Lafrenière
Résidante de Trois-Rivières, l'auteure est chargée de cours en histoire au collégial.

Il était une fois l'école, la formation des maîtres, puis celle des étudiants. L'école navigue en eau trouble et tourmentée. Nécessaire, elle traverse les tempêtes. Elle en ressort fréquemment étiolée, rafistolée. Les enseignants sont les porteurs et les représentants d'une profession à la fois puissante et fragile.

Puissante. L'école est transportée par des personnes présentes et significatives dans la vie de vos enfants, elles les outillent pour le monde scolaire et le monde tout court. Elles transmettent des connaissances, mais aussi des valeurs, des savoir-faire, des savoir-être. Elles forment les citoyens de demain. Elles sont en relation directe avec ce qui se passe sous le chapeau des jeunes; des adultes en devenir: leur cerveau. Devenir enseignant est un choix, voire un privilège.

Fragile. Enviée ou méprisée, la profession fait l'objet d'attaques constantes, à petite ou grande échelle, à l'externe comme à l'interne. À l'interne? Oui, il arrive que certains professeurs se tirent dans le pied... et au passage dans les pattes de leurs collègues. Comment? Par paresse, en donnant le même cours plusieurs années consécutives ou, comme tout récemment, en créant un groupe Facebook pour échanger les réponses à un examen d'admission dans la profession!

Quel message envoie-t-on dans la collectivité? Aux étudiants?

D'abord, qu'on privilégie la voie de la facilité à celle de l'effort, que de se plaindre de la difficulté est plus aisé que de retrousser ses manches. Certains pourraient objecter qu'il s'agit d'une forme récente de groupe d'études.

Certes, c'est une pratique courante. On se réunit chez l'un, on échange des questions, des réponses, on se trompe, se corrige et on abuse parfois de la cafetière: la torréfaction des idées accompagne celle du café jusqu'à épuisement des guerriers. On fournit alors un effort. La réussite n'est que plus satisfaisante et des liens sont tissés avec nos collègues.

Facebook n'offre pas cette possibilité. C'est un accès à des réponses, le «bureau des plaintes», l'apothéose de la paresse et l'espace où certains ont choisi de décrier cette tricherie. Autant de symptômes du fond de l'air ambiant.

Ensuite, que les professeurs qui demanderont probablement aux étudiants assiduité, discipline, efforts n'ont pas été à la hauteur de leurs exigences. Que les professeurs, jusqu'à un certain point, refusent d'apprendre (!) ce qu'ils évaluent comme inutile: «On m'a demandé de définir idiome, darne, indigent... On demande des définitions de mots anodins, inutilisés dans le langage» (La Presse, 27 août).

Cet esprit utilitariste participe à la diminution de la culture générale, celle qui prône que tout ce qu'on ignore peut se retourner contre nous... Celle qui justifie le temps passé devant une classe, celle qui justifie ton travail, ton salaire, ta survie. Celle qui évite la bêtise, tout en permettant de lier les informations entre elles: de nourrir la curiosité tout en développant l'esprit analytique et critique. Celle qui peut conduire à l'élaboration d'idées, de pistes de solutions nouvelles et qui donne la confiance de prendre la parole avec les mots justes pour défendre son point de vue, sa vision. Celle qui forme des citoyens conscients, outillés. Doit-on sélectionner autrement - plus sévèrement - les aspirants enseignants?

Au-delà de l'examen, quand une partie de la nouvelle cohorte de porteurs démissionne, c'est toute la société qui en paie le prix, qui stagne, qui renonce, qui se dévalue. C'est une génération qui avale son tube de somnifères en trichant sur son propre destin en se disant que demain est un jour lointain.

http://www.cyberpresse.ca/place-publiqu ... aresse.php" onclick="window.open(this.href);return false;



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Beppo
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Beppo »

Opinion

Une vérité inconfortable

Joseph Facal
01/09/2010 04h38


Au Québec, pour obtenir le droit d'enseigner au primaire ou au secondaire, il faut réussir un examen de français écrit à la fin du baccalauréat en enseignement.

Le taux d'échec à cet examen est faramineux : seulement un étudiant sur quatre le réussit du premier coup. Des petits futés ont donc mis sur Facebook plusieurs des questions de l'examen. Belle éthique. Et ils seront, un jour, enseignants.

Quand on échoue à un examen, il est plus facile de blâmer l'examen que de se blâmer soi-même. Un jeune homme qui n'a réussi le test qu'à sa troisième tentative se plaignait qu'on lui demandait, entre autres, d'expliquer le sens du mot indigent ou celui de l'expression, les chiens aboient, la caravane passe.

On n'utilise pas cela dans la vie de tous les jours, dit-il. Voyez la mentalité que révèle son commentaire : pour lui, tout ce qui compte, c'est de connaître ce qui permet de se débrouiller dans le quotidien. Petite misère.

Recrutement

Ces taux d'échec hallucinants et ce genre de mentalité illustrent une dure réalité : chez nous, la profession d'enseignant au primaire et au secondaire attire assez peu les meilleurs étudiants. Ne me lancez pas de roches : il y a évidemment des exceptions nombreuses et admirables. J'en connais.

Ce n'est pourtant pas une fatalité. Les chiffres ne disent pas tout, mais ils sont souvent révélateurs. En Finlande, qui se classe au premier rang mondial dans plusieurs palmarès éducatifs, les futurs enseignants sont recrutés parmi le premier 10 %, en termes de notes obtenues, des finissants de collège qui se dirigent à l'université. On est loin de ça ici. La profession d'enseignant y est toutefois infiniment plus prestigieuse et mieux rémunérée.

On s'imagine souvent que si on trouve la bonne méthode pédagogique, le bon ratio professeur-étudiant, la bonne technologie, le bon personnel de soutien, on augmentera radicalement la réussite scolaire. C'est le discours que véhiculent continuellement les partis politiques, le ministère ou les syndicats.

De la poudre aux yeux pour l'essentiel. Ces facteurs ont une importance très relative. Hormis le milieu familial, le facteur le plus décisif de la réussite éducative est la qualité du professeur. Or, la vérité est que l'aptitude à enseigner est largement innée. Pour l'essentiel, on l'a ou on ne l'a pas. C'est comme avoir l'oreille musicale ou non.

Doué ou pas

Pourquoi est-ce ainsi? Parce que le bon professeur est celui qui stimule la curiosité de l'enfant tout en faisant régner l'ordre. Or, pour inspirer et se faire obéir, il faut de la passion et de l'autorité, deux qualités qui ne s'enseignent pas vraiment. Les formations en pédagogie peuvent aider, mais marginalement, car elles sont souvent remplies de théories fumeuses et peu ancrées dans le réel. Quelques années en début de carrière suffisent habituellement pour savoir si on aura affaire ou non à un bon enseignant.

Bref, si on veut améliorer la réussite éducative des enfants, rien n'est plus important que de s'assurer que les autorités concernées embauchent de bons professeurs et ont des recours contre les mauvais. Inutile de dire que la discussion publique chez nous ne porte JAMAIS là-dessus. C'est un autre des tabous au coeur du «modèle» québécois.

http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/jos ... 43808.html" onclick="window.open(this.href);return false;



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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par jaskab »

Beppo a écrit : Opinion

Une vérité inconfortable

Joseph Facal
01/09/2010 04h38





Ce n'est pourtant pas une fatalité. Les chiffres ne disent pas tout, mais ils sont souvent révélateurs. En Finlande, qui se classe au premier rang mondial dans plusieurs palmarès éducatifs, les futurs enseignants sont recrutés parmi le premier 10 %, en termes de notes obtenues, des finissants de collège qui se dirigent à l'université. On est loin de ça ici. La profession d'enseignant y est toutefois infiniment plus prestigieuse et mieux rémunérée.


http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/jos ... 43808.html" onclick="window.open(this.href);return false;
C'est clair qu'ici ça ne se rue pas aux portes pour être enseignants.

L'idéal serait effectivement qu'il n'y ait que de bons profs dans les écoles. Comme dans d'autres domaines, il y en a des moins bons. Comme il y a des médecins moins aimés que d'autres, des policiers, des avocats, des infirmières, psychologues, etc.
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Gillo »

Nephtys a écrit : [...]

:jap: Bien d'accord avec toi. Bon, moi... à part harassé, je connaissais les autres mots. :o :lol:
Il a l'air harassant pour plusieurs ce mot là! :lol:
Dernière modification par Gillo le ven. sept. 03, 2010 1:09 pm, modifié 1 fois.
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Nephtys
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Nephtys »

Gillo a écrit : [...]


Il a l'air harassant pour plusieurs ce mot là! :lol:
:gla: En effet. :lol:
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par pucinette »

Beppo a écrit : Opinion

Une vérité inconfortable

Joseph Facal
01/09/2010 04h38


Au Québec, pour obtenir le droit d'enseigner au primaire ou au secondaire, il faut réussir un examen de français écrit à la fin du baccalauréat en enseignement.

Le taux d'échec à cet examen est faramineux : seulement un étudiant sur quatre le réussit du premier coup. Des petits futés ont donc mis sur Facebook plusieurs des questions de l'examen. Belle éthique. Et ils seront, un jour, enseignants.

Quand on échoue à un examen, il est plus facile de blâmer l'examen que de se blâmer soi-même. Un jeune homme qui n'a réussi le test qu'à sa troisième tentative se plaignait qu'on lui demandait, entre autres, d'expliquer le sens du mot indigent ou celui de l'expression, les chiens aboient, la caravane passe.

On n'utilise pas cela dans la vie de tous les jours, dit-il. Voyez la mentalité que révèle son commentaire : pour lui, tout ce qui compte, c'est de connaître ce qui permet de se débrouiller dans le quotidien. Petite misère.


Doué ou pas

Pourquoi est-ce ainsi? Parce que le bon professeur est celui qui stimule la curiosité de l'enfant tout en faisant régner l'ordre. Or, pour inspirer et se faire obéir, il faut de la passion et de l'autorité, deux qualités qui ne s'enseignent pas vraiment. Les formations en pédagogie peuvent aider, mais marginalement, car elles sont souvent remplies de théories fumeuses et peu ancrées dans le réel. Quelques années en début de carrière suffisent habituellement pour savoir si on aura affaire ou non à un bon enseignant.

Bref, si on veut améliorer la réussite éducative des enfants, rien n'est plus important que de s'assurer que les autorités concernées embauchent de bons professeurs et ont des recours contre les mauvais. Inutile de dire que la discussion publique chez nous ne porte JAMAIS là-dessus. C'est un autre des tabous au coeur du «modèle» québécois.

http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/jos ... 43808.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Je pense que c'est malheureusement comme ça pour tous les domaines en sciences humaines... Je ne pense pas que ça concerne uniquement les futurs profs. Mon bac était non contigenté et ça faisait dur des bouts... Un peu moins à la maîtrise, mais il y en avait des nunuches rares pareil :gluk:
C'est drôle que tu me dises que j'ai mauvais caractère parce que si tu parles à ceux qui me traitent avec respect et courtoisie et qui ne me mentent pas et qui ne tentent pas de me f******, ils vont probablement te dire qu'au contraire je suis très gentil- Jean-François Mercier
Consult1
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Consult1 »

Personnellement, j'ai le plus grand respect pour les professeurs du primaire et du secondaire. Je viens d'une famille de professeurs et j'ai pû apprécier les efforts et le dévouement de ma mère pour ses elèves de cinquième année. L'enseignement est une des professions nobles, comme la médecine, la construction et l'agriculture, qui "créent" de la richesse pour une société (par opposition au monde financier ou au droit, qui ne créent pas).

Ma mère a été formée par les soeurs et a commencé sa carrière dans une école de rang (comme dans les Filles de Caleb :-) ). Elle aurait perdu le respect de ses élèves si elle avait fait des fautes d'orthographe...
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Spirullette
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Spirullette »

Sur un cartable de ma belle-fille en deuxième année, la prof a écrit : Mathématique :gluk:

Je suis encore sous le choc! :/
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Automne
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Automne »

Spirullette a écrit : Sur un cartable de ma belle-fille en deuxième année, la prof a écrit : Mathématique :gluk:

Je suis encore sous le choc! :/
Elle est où l'erreur? :gla:
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Nikki
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Re: Cégeps : Pire taux d'échec en français depuis 10 ans.

Message par Nikki »

Automne a écrit : [...]


Elle est où l'erreur? :gla:
Si je ne m'abuse, on dit DES Mathématiques...
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