Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

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Anya
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Anya »

Publié le 21 septembre 2010 à 00h00 | Mis à jour à 00h00
Caïds, fric et politique
Vincent Marissal
La Presse

La nomination des juges?

Officiellement, c'est de cela qu'il est question à la commission Bastarache. Mais le témoignage-choc de l'ancien sous-ministre Georges Lalande, hier, et les révélations de mes collègues concernant les entrées privilégiées d'un influent collecteur de fonds nous conduisent ailleurs, au coeur même du problème: le pouvoir du fric sur les partis politiques, l'omnipotence des organisateurs et le bon vieux copinage.

En créant une commission d'enquête expressément sur le processus de nomination des juges, Jean Charest voulait apparemment mettre le couvercle sur la marmite, mais on sent très bien que ça bout et que la soupe pourrait déborder. Une soupe composée d'argent, de pouvoir, d'influences indues, de renvois d'ascenseur, de favoritisme...

Vous savez ce que ça fait, une marmite qui déborde. Ça éclabousse partout, ça colle, ça sent le roussi et, après, on en a pour des heures à récurer. Rappelez-vous la marmite de Gomery. Au début, on voulait seulement savoir si les contrats de publicité du gouvernement fédéral avaient été attribués selon les règles de l'art. Puis on a découvert (surprise, surprise!) tout un réseau d'organisateurs et de collecteurs de fonds de mèche avec des entreprises qui acceptaient de jouer le jeu.

Parlant de la commission Gomery, vous vous souvenez sans doute de Jacques Corriveau et de quelques autres bons amis libéraux, qui étaient à tu à et toi avec le premier ministre et ses ministres et qui entraient plus facilement dans leurs bureaux que s'ils avaient eu une carte magnétique.

À Québec, le gouvernement Charest comptait aussi (compte toujours?) quelques intimes qui fréquentaient le cabinet des ministres (et du premier ministre) avec la même assiduité qu'un policier chez Tim Hortons. À ce chapitre, les noms de Charles Rondeau et de Franco Fava reviennent fréquemment depuis le début des audiences de la Commission.

Georges Lalande, ancien sous-ministre associé de Marc Bellemare, a confirmé hier les allégations de ce dernier: Franco Fava en menait large et insistait lourdement non seulement auprès du ministre, mais également auprès des sous-ministres, qui doivent normalement être à l'abri des manoeuvres politiques.

S'il doit y avoir une forteresse dans nos gouvernements, c'est bien au ministère de la Justice. En ce sens, le témoignage de Georges Lalande est plus dévastateur que celui de Marc Bellemare (qui n'est pas un témoin «neutre», évidemment) et plus éclairant que ceux de ses anciens collaborateurs, dont la mémoire semblait quelque peu émoussée.

Dans son témoignage, M. Lalande a ajouté un élément important, qui va au-delà de la nomination des juges: le marchandage. En gros, le collecteur de fonds dit: «Je récolte tant d'argent pour le parti, j'ai du pouvoir, je peux faire avancer certains dossiers, mais il faut que le ministre joue le jeu» (lire: qu'il nomme notre monde).

Il est question ici de nomination de juges mais, dans les faits, on touche à un phénomène beaucoup plus large, soit le pouvoir de l'argent sur la machine gouvernementale.

Si des collecteurs de fonds peuvent se promener aussi librement dans les antichambres du pouvoir et jouer ainsi les caïds jusqu'aux portes de la magistrature, pourquoi ne le feraient-ils pas ailleurs? Combien de nominations un gouvernement fait-il chaque année? Combien d'amis un parti compte-t-il sur sa «liste»?

On peut évidemment croire qu'il s'agit de cas isolés, dus à quelques collecteurs de fonds zélés qui sont intervenus auprès d'un ministre néophyte. Une telle conclusion ferait bien l'affaire de Jean Charest. Cela limiterait les dégâts. N'était-ce pas le but de la Commission sur le processus de nomination des juges: éviter une enquête plus large sur le financement des partis politiques, notamment leurs liens avec la construction?

Malgré le mandat extrêmement restreint de la commission Bastarache, la soupe déborde tout de même un peu.

On constate une fois de plus, en découvrant le rôle des collecteurs du fonds, qu'il n'y a rien de plus secret au Québec que le financement public des partis politiques. Que les partis politiques, point.

Faites un test: appelez n'importe quel parti et demandez à connaître le nombre de membres. Bonne chance. Demandez à connaître le nom des principaux collecteurs de fonds dans votre coin. Mission impossible.

Comment se fait-il que les lobbyistes doivent s'enregistrer et non les collecteurs de fonds? Pourtant, ils sont, à l'évidence, plus puissants que tous les lobbyistes qui font le pied de grue dans l'antichambre du pouvoir dans l'espoir de vendre leur salade.

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
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Anya
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Anya »

Publié le 21 septembre 2010 à 00h00 | Mis à jour à 00h00
Agenda de Jean Charest: nulle mention de la rencontre avec Bellemare
La Presse

André Noël, Fabrice de Pierrebourg et Francis Vailles

Dans une version très expurgée de l'agenda de Jean Charest, que La Presse a obtenue, on ne trouve nulle trace d'une rencontre cruciale avec Marc Bellemare le 2 septembre 2003.

Marc Bellemare a toujours affirmé que c'est ce jour-là qu'il s'est plaint de l'ingérence excessive des collecteurs de fonds Charles Rondeau et Franco Fava dans le processus de nomination des juges. Durant cette rencontre, qui aurait duré deux heures, le premier ministre lui aurait ordonné de se plier aux demandes des deux argentiers.

Le document en question, qui aurait été transmis à la Commission, comprend 17 pages extraites de l'agenda du premier ministre. Il s'agit de son emploi du temps pour 13 journées en particulier entre le 13 juin 2003 et le 4 mai 2005. Ces feuilles ont été imprimées le 14 avril et le 16 septembre 2010, si l'on se fie aux indications figurant en haut de page.

À neuf reprises, on y mentionne une rencontre ou un briefing avec Marc Bellemare, même après qu'il eut démissionné de son poste de ministre de la Justice. On note aussi un rendez-vous le 15 juillet à 11?h?30 avec Huguette St-Louis, juge en chef de la Cour du Québec.

Allègrement censurés

Les documents obtenus sont si censurés et caviardés que l'on y découvre seulement des données insignifiantes, comme la tenue vestimentaire du jour («habit/cravate») ou les heures d'arrivée et de départ.

Il est également impossible de vérifier, à titre d'exemple, si Charles Rondeau a rencontré aussi le premier ministre, le 3 septembre 2003, lorsqu'il est venu pour un long rendez-vous avec Chantal Landry, la responsable de la coordination pour la nomination des juges, dans le bureau voisin. Cette rencontre a eu lieu le lendemain de celle qu'auraient eue Me Bellemare et Jean Charest.

Rappelons que le registre des visiteurs au cabinet de Jean Charest démontre que Charles Rondeau est allé avec une grande assiduité aux bureaux du premier ministre, en particulier à celui de Chantal Landry. On dénombre 20 visites en 6 mois, de la fin août 2003 à la mi-février 2004.

À plusieurs reprises, le premier ministre Jean Charest a soutenu qu'il ne se souvenait pas avec précision de la date de ses rencontres avec Marc Bellemare ni parfois du sujet de la discussion.

D'après ce que nous avons pu apprendre, l'agenda du premier ministre est saisi électroniquement puis imprimé. Mais, de son propre aveu, certaines rencontres informelles et fortuites ne figurent pas forcément dans ce document de travail.

Le porte-parole de la commission Bastarache, Guy Versailles, n'a pas voulu confirmer à La Presse si l'agenda du premier ministre avait été réclamé ou produit en preuve. «Les pièces réquisitionnées par la Commission demeurent confidentielles jusqu'au moment où elles sont utilisées en audience publique, nous a-t-il répondu par courriel. Si elles ne le sont pas, elles demeurent confidentielles.»

Dans le camp de l'opposition officielle, le député péquiste Bertrand Saint-Arnaud a estimé: «Ce n'est pas avec des moitiés d'agenda qu'on va faire toute la lumière. Si Jean Charest veut aller au fond des choses, il doit remettre tout son agenda d'avril 2003 jusqu'à avril 2004, et la Commission verra s'il y a lieu d'en restreindre certaines parties.» «Est-ce qu'il collabore vraiment avec la Commission ou pas?» a-t-il demandé.

Jean Charest n'est pas le premier chef de gouvernement à qui l'on demande de rendre public son agenda. En 1999, un organisme qui invoquait la Loi sur accès à l'information fédérale avait formulé une requête similaire au premier ministre du Canada, Jean Chrétien.

En 2008, la Cour fédérale avait décidé que les agendas quotidiens de Jean Chrétien devaient être rendus publics s'ils se trouvaient dans une institution fédérale visée par la Loi, comme le Bureau du Conseil privé, ou entre les mains d'un fonctionnaire. Seules les parties dévoilant des renseignements personnels non rattachés à l'exercice de la fonction de premier ministre ou au travail de ses fonctionnaires ne peuvent être divulguées, indique le jugement, qui a été porté en appel.

Hugo d'Amours, porte-parole du premier ministre, n'a pas rappelé La Presse. Jean Charest devrait témoigner cette semaine devant le commissaire Bastarache, mais il a déjà dit qu'il ne fallait pas s'attendre à «de grandes surprises».

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Capuchino
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Capuchino »

Anya a écrit : La commission Bastarache n’exclut pas une analyse des notes de Lalande
Antoine Robitaille 20 septembre 2010 20h54 Québec

Québec — La commission Bastarache va-t-elle faire effectuer une expertise sur les agendas et les notes de l’ancien sous-ministre Georges Lalande? La question était sur toutes les lèvres sur l’heure du midi à la commission Bastarache.

Questionné à ce sujet par l'avocat d’un des participants, le procureur en chef de la commission, Giuseppe Battista, n’a pas exclu cette possibilité. Pour certains, proches de M. Lalande, ce serait là une mesure «abusive» bien que Me Lalande ne s’opposerait pas à une telle demande, a-t-on appris. Pour d’autres, une telle expertise serait «logique» compte tenu du fait que les notes de Marc Bellemare, sur un carton, ont fait l’objet d’une expertise d’un fonctionnaire fédéral, Luc Brazeau, la semaine dernière.

Plus tôt ce matin, l’ancien sous-ministre associé à la Justice, Georges Lalande, est venu corroborer à grand renfort de notes les allégations de Marc Bellemare. M. Lalande a conservé tous ses agendas qui contenaient des notes précises — prises au crayon de plomb — sur les rencontres avec Franco Fava, notamment. Celles-ci ont démontré que le collecteur de fonds avaient talonné Georges Lalande au sujet de nomination de juges.

Comme Le Devoir l’avait révélé vendredi, M. Lalande a soutenu que le célèbre collecteur de fonds lui avait fait part, à l’été 2003, de son impatience à l’égard du nouveau ministre: «Bellemare s’entête à jouer aux purs», aurait dit M. Fava à M. Lalande, lors d’une rencontre au restaurant Michelangelo. Le collecteur, a expliqué M. Lalande, estimait que le ministre ne comprenait pas qu’il fallait nommer les «amis» du parti. «Franco me revient avec ses histoires de nominations», a même noté M. Lalande en juillet 2003. «M. Fava mélange parfois le Conseil du patronat et le PLQ», aurait dit le président du CPQ de l’époque, Gilles Taillon, à M. Lalande.

Selon les notes de M. Lalande, M. Fava a usé des mêmes termes qu’il avait employés avec Marc Bellemare, soit qu’après «neuf ans dans l’opposition», ça «foule aux portes». M. Fava aurait aussi expliqué qu’il rencontrait régulièrement Chantal Landry pour «aligner» des listes de noms de personnes à nommer et il s’est vanté d’être un ami du premier ministre Jean Charest. Il a aussi noté dans son agenda que M. Fava avait indiqué que lui et d’autres au PLQ souhaitaient que «la cousine de Michel Després [Line Gosselin-Després] soit nommée à Québec».

M. Lalande avait aussi des notes faisant référence à la nomination de Marc Bisson, fils du collecteur Guy Bisson, à Longueuil, et à celle de Michel Simard comme juge en chef adjoint à Québec. Selon ses dires, M. Lalande a tenté de discuter de ces propos de M. Fava avec Marc Bellemare, mais ce dernier a refusé pendant plusieurs mois. Ce n’est qu’en mars 2004, un peu plus d’un mois avant sa démission, que le ministre aurait «déballé son sac» et confié qu’il avait fait des nominations «sous pression».

http://www.ledevoir.com/politique/quebe ... de-lalande" onclick="window.open(this.href);return false;
S'il faut qu'il fasse analyser les notes de Me Lalande c'est totalement ridicule, surtout qu'on a pu constater à quel point ça été inutile. :sarcastic: Tant qu'à y être ils devraient plutôt tous leur faire passer le détecteur de mensonges pour être juste avec tout l'monde. :fume:
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Placeress
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Placeress »

Capuchino a écrit : [...]

S'il faut qu'il fasse analyser les notes de Me Lalande c'est totalement ridicule, surtout qu'on a pu constater à quel point ça été inutile. :sarcastic: Tant qu'à y être ils devraient plutôt tous leur faire passer le détecteur de mensonges pour être juste avec tout l'monde. :fume:

Apres avoir entendu le stylologue.... nous allons entendre le collologue de post-it... c'est du sérieux...... :sarcastic:
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Anya
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Anya »

La Presse du 20 septembre 2010
Desmarais lâche ses pit-bulls contre Charest
Maudite politique !

Richard Le Hir
Tribune libre de Vigile
lundi 20 septembre 2010

Il y a de ces signes qui ne trompent pas. La manchette de La Presse ce matin http://www.cyberpresse.ca/actualite.." onclick="window.open(this.href);return false;. n’est pas un effet du hasard. Elle est au contraire calculée pour infliger un maximum de dommages à Jean Charest et hâter son départ.

Qu’on y songe un instant. C’est la semaine où doit justement comparaître Jean Charest devant la Commission Bastarache ! Et La Presse a mis sur le coup son artillerie lourde en confiant le dossier à son trio d’enquêteurs de choc, André Noël, Francis Vailles et le dernier arrivé, un transfuge du Journal de Montréal et Rue Frontenac, Fabrice de Pierrebourg. Ces trois journalistes sont sans doute les enquêteurs les plus coriaces de la profession à l’heure actuelle, et voici l’information qu’ils sont parvenus à dénicher et qu’ils nous livrent aujourd’hui :

« Charles Rondeau, important argentier du Parti libéral du Québec, s’est rendu 20 fois aux bureaux du premier ministre Jean Charest en six mois, de la fin du mois d’août 2003 à la mi-février 2004, particulièrement pour rencontrer la personne responsable de la coordination de la nomination des juges, selon des documents que La Presse a obtenus. »

Avec la corroboration ce matin du témoignage de Marc Bellemare par l’ancien sous-ministre adjoint Georges Lalande à l’effet que le collecteur de fonds Franco Fava avait effectivement fait des pressions pour faire nommer juges certaines personnes, Charest n’a désormais plus aucun espace pour nier l’existence de ces pressions. Pire, la Commission Bastarache n’a désormais plus le choix, elle doit se retourner contre celui-là même qui l’a nommée.

Desmarais a donc décidé de laisser tomber Charest pour essentiellement deux raisons.

Premièrement, il ne livre pas, ou ne livre plus, la marchandise. Le premier signal de son incapacité à le faire est apparu dans le dossier du CHUM où la famille Desmarais s’était rangée très ostensiblement dans le camp des partisans de l’érection du nouveau centre hospitalier à Outremont, sur le site de l’actuelle cour de triage du CP.

Puis il y a eu le dossier du rachat d’Énergie NB par Hydro-Québec qui aurait ouvert la voie à la main-mise du fédéral sur Hydro-Québec et à la privatisation subséquente de celle-ci au bénéfice de Power Corp. À cela il faut rajouter des visées certaines sur la Caisse de dépôts ou à tout le moins une partie de ses activités sans que l’on soit en mesure de les définir précisément. Adieu veaux, vaches, cochons couvées… (Perrette et le pot au lait – Jean de La Fontaine)

***

Mais sans doute plus grave maintenant, c’est la conclusion à laquelle Desmarais en est arrivé que les gaffes de Charest sont en train de lui nuire, en raison du principe de la culpabilité par association. Il est donc essentiel pour lui de s’en séparer rapidement pour ne pas être associé à la débâcle et au scandale aux proportions historiques désormais inévitables.

Ironie du sort, Desmarais se trouve confronté au même problème en France avec Sarkozy, son autre poulain devenu infréquentable depuis l’affaire des Roms et l’affaire du financement occulte de son parti, l’UMP. L’ex-gendre de Desmarais est compromis avec Patrick de Maistre, le chambellan de Liliane Bettencourt, qui aurait intrigué auprès du ministre Eric Woerth pour obtenir un traitement fiscal favorable pour sa patronne et la légion d’honneur pour lui-même en échange d’un emploi bien rémunéré pour la femme du ministre et du financement en dessous de table pour l’UMP.

Paul Desmarais est en train de découvrir qu’il a misé sur les mauvais chevaux et qu’il doit rapidement s’en distancer pour ne pas être éclaboussé lui aussi. Maudite politique ! Mais quelle bonne leçon !

http://www.vigile.net/Desmarais-lache-ses-pit-bulls" onclick="window.open(this.href);return false;
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Anya »

Le blogue de Patrick Lagacé
Le Lundi 20 septembre 2010 | Mise en ligne à 13h43 |
Bellemare : une corroboration, sous serment, de George Lalande

Coup de tonnerre, chez M. Bastarache. George Lalande, ex-sous-ministre associé à la Justice, sous Marc Bellemare, est venu corroborer certains des dires de l’ancien ministre. Ces corroborations touchent l’influence de Franco Fava, grand argentier libéral, dans les nominations du gouvernement, qu’il s’agisse de juges à la Cour du Québec ou au Tribunal administratif du Québec. Texte de Denis Lessard, de La Presse.

Quelques déclarations, sous serment, de George Lalande, ce matin, à la Commission Bastarache, telles que rapportées sur le site de Radio-Canada et de Cyberpresse :

Propos de Franco Fava, selon M. Lalande, lors d’une rencontre : « Marc Bellemare ne comprend pas qu’on a besoin de nommer nos amis, à la Justice comme ailleurs. Ça foule aux portes après neuf ans dans l’opposition ». M. Fava aurait ajouté : « Mais il y a d’autres nominations à la Cour du Québec ou au Tribunal administratif du Québec qu’on va nommer. »

« En aucun cas, je n’ai demandé de rendez-vous avec M. Fava », a précisé M. Lalande. Selon ce dernier, l’argentier du PLQ utilisait toujours le « même pattern » pour discuter avec lui: « il m’invitait pour parler de justice administrative, mais bifurquait pour me parler d’autre chose », a-t-il raconté.

Le 8 juillet 2003, Georges Lalande avait noté «Franco dit qu’il collecte un million par année pour le PLQ. Marc Bellemare ne comprend pas qu’on ait besoin de nommer nos amis à Québec comme ailleurs. Ça foule aux portes», écrivait M. Lalande.

C’est le premier témoin qui corrobore, à tout le moins en partie, les propos de Marc Bellemare sur l’influence importante de Franco Fava dans les affaires internes du gouvernement. M. Lalande avait déjà fait des confidences à Benoit Dutrizac, à ce sujet, il y a quelques semaines, au 98,5 FM.

Remarquez, Franco Fava, quand on lui a mis un micro sous le nez, il y a quelques mois, quand toute cette histoire a éclaté au grand jour, avait laissé entendre qu’on lui demandait parfois son avis sur des nominations. Les anecdotes de M. Lalande, à ce sujet, donnent encore plus de relief à l’influence colossale d’un homme qui n’est pas un élu, dont le grand talent est de mettre du fric dans les coffres du parti au pouvoir.

M. Fava, comme son collègue argentier Charles Rondeau, et comme le premier ministre Charest, doit comparaître cette semaine. Je répète ce que j’ai dit ce matin, au sujet de M. Rondeau : espérons qu’il sera bousculé par les procureurs comme Me Bellemare l’a été.
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

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kolem
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par kolem »

Je suis allée voir l'agenda de Charest, pis je comprends pas pourquoi il y a autant de trucs hachurés? :??: Anywa, il n'y a pas grand chose dans cet agenda, ça m'étonnerait bien gros que ça reflète son emploi du temps, je ne vois pas trop à quoi ça sert.
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Placeress
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Placeress »

Effectivement, l'important n'est pas l'agenda de Charest mais bien le registre des entrées... beaucoup plus significatif selon moi.


Je dois dire que le témoignage de MacMillin a été rafraichaissant... un des premiers du clan libéral actuel à avoir appellé un chat un chat....
Dernière modification par Placeress le mar. sept. 21, 2010 1:03 pm, modifié 1 fois.
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Beppo »

Commission Bastarache

Deux poids, deux mesures ?

Mathieu Turbide
Journal de Montréal
21/09/2010 06h05



Àvoir aller les procureurs de la commission Bastarache depuis cinq semaines, on est en droit de se demander ce qu'ils recherchent vraiment.

Veulent-ils vraiment savoir si des collecteurs de fonds exercent des influences politiques sur les ministres pour la nomination de juges ?

Ou tentent-ils seulement de démontrer par tous les moyens possibles que Marc Bellemare - et son ancien sous-ministre associé Georges Lalande - sont de fieffés menteurs ?

C'est cette dernière impression qui se dégage de plus en plus des audiences de cette commission.

Je ne parle pas ici de l'attitude des avocats représentant le PLQ ou Jean Charest (ou même le gouvernement).

Non, je parle de l'équipe des procureurs de la commission, dont l'unique motivation devrait normalement être la recherche de la vérité.

Hier, à six reprises, le procureur en chef de la commission, Giuseppe Battista, a demandé à Georges Lalande avec un ton presque scandalisé quand il avait rédigé les quelques notes préparatoires auxquelles il se référait pour son témoignage. Comme si un homme de 72 ans ne pouvait pas préparer un témoignage.

Par son insistance agacée, le procureur Battista laissait pratiquement entendre que M. Lalande était «de connivence » avec Marc Bellemare. Il ne l'a pas dit directement, mais tout dans son attitude le laissait transparaître.

Ce qui choque dans cette situation, c'est que jamais les avocats de la commission, qui sont supposés être neutres, n'ont interrogé les témoins, disons plus «favorables » au clan Charest, avec autant d'acharnement, de rigueur et de ténacité.

Des exemples ? Quand le solliciteur de fonds Marcel Leblanc a avoué avoir reçu cinq ou six c.v. d'avocats voulant son aide pour devenir juges, PERSONNE ne lui a demandé de qui il s'agissait et s'ils étaient devenus juges.

Quand Michel Gagnon, ex-chef de cabinet de Marc Bellemare, est venu témoigner, PERSONNE ne lui a demandé comment il se faisait que le nom de Marc Bisson avait surgi de nulle part pour arriver sur la liste des trois candidatures au poste de juge pour le district de Longueuil, alors qu'il n'y figurait pas auparavant.

Hier, la commission a dit considérer la possibilité de faire expertiser les notes au crayon de plomb et les Post-It de Georges Lalande.

Il n'y a qu'avec Me Bellemare et Me Lalande que les procureurs de la commission ont montré des dents et douté du moindre détail.

Franco Fava, Charles Rondeau et Jean Charest témoigneront probablement cette semaine. Me Battista et son équipe ont encore une chance de nous prouver qu'ils ne penchent pas toujours du même bord.

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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Puce28 »

Placeress a écrit : Effectivement, l'important n'est pas l'agenda de Charest mais bien le registre des entrées... beaucoup plus significatif selon moi.


Je dois dire que le témoignage de MacMillin a été rafraichaissant... un des premiers du clan libéral actuel à avoir appellé un chat un chat....
Exact, et l'un des premiers aussi à ne pas s'enfarger dans les fleurs du tapis.

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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Beppo »

Méchant zouf que ce MacMillan! Il affirme avec une certaine fierté avoir appuyé la candidature de Marc Bisson au poste de juge parce que bien ami avec la famille. Il se gargarise en admettant que c'est son travail de député qui l'incite à poser ce geste. Quelle grandeur d'âme... Du même trait, il avance qu'il n'appuiera pas la candidature d'un avocat de son comté qu'il ne connaît pas et qu'il n'a appuyé qu'une seule candidature à date (du moins depuis 2003) soit celle de Bisson. Innocent!

« Bin oui toué chose, j'ai appuyé Bisson mais les autres qui ont sollicité mon appui sont passés à go... ».

*correction d'une faute d'accord.
Dernière modification par Beppo le mar. sept. 21, 2010 2:23 pm, modifié 1 fois.



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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Anya »

Beppo a écrit : Méchant zouf que ce MacMillan! Il affirme avec une certaine fierté avoir appuyé la candidature de Marc Bisson au poste de juge parce que bien ami avec la famille. Il se gargarise en admettant que c'est son travail de député qui l'incite à poser ce geste. Quelle grandeur d'âme... Du même trait, il avance qu'il n'appuiera pas la candidature d'un avocat de son comté qu'il ne connaît pas et qu'il n'a appuyé qu'une seule candidature à date (du moins depuis 2003) soit celle de Bisson. Innocent!

« Bin oui toué chose, j'ai appuyé Bisson mais les autres qui ont sollicité mon appui sont passé à go... ».
:jap: Michel C. Auger en parlait justement que les avocats n'avaient même pas questionné McMillan là-dessus.

:jap: Deux poids deux mesures...
Dernière modification par Anya le mar. sept. 21, 2010 2:23 pm, modifié 1 fois.
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Placeress »

Beppo a écrit : Méchant zouf que ce MacMillan! Il affirme avec une certaine fierté avoir appuyé la candidature de Marc Bisson au poste de juge parce que bien ami avec la famille. Il se gargarise en admettant que c'est son travail de député qui l'incite à poser ce geste. Quelle grandeur d'âme... Du même trait, il avance qu'il n'appuiera pas la candidature d'un avocat de son comté qu'il ne connaît pas et qu'il n'a appuyé qu'une seule candidature à date (du moins depuis 2003) soit celle de Bisson. Innocent!

« Bin oui toué chose, j'ai appuyé Bisson mais les autres qui ont sollicité mon appui sont passé à go... ».

Bien ca tu as tout a fait raison.... ce que je trouve le pire par contre, c'est justement les procureurs de la commission, supposé faire la lumière sur exactement ce que MacMillin a signifié... passer cela comme dans du beure.... alors qu'ils sont prêt à analyser les stylos de Bellemare et les post-it de Lalande..... Si c'est pas pipé... je sais pas ce que c'est.....
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Message par Beppo »

Commission Bastarache

«Si je peux le recommander, pourquoi je ne le ferais pas?»
Norm MacMillan

Canoë
21/09/2010 13h33


Témoignage étonnant au jour 2 de la cinquième semaine des audiences de la commission Bastarache, alors que le ministre délégué aux Transports, Norm MacMillan, a livré un récit contradictoire sur son rôle dans la nomination du juge Marc Bisson, le fils de son ami Guy.

Le député de Papineau et ministre responsable de la région de l’Outaouais affirme avoir fait son travail de député en informant le ministre de la Justice de l’époque, Marc Bellemare, que le fils de son organisateur libéral avait postulé sur un concours pour devenir juge.

«Si je peux le recommander, pourquoi je ne le ferais pas, c'est mon rôle», a dit M. MacMillan. Selon lui, son bureau de comté était très sollicité chaque fois qu’un poste de juge s’ouvrait en Outaouais.

Il a précisé que plusieurs avocats l’avaient téléphoné. À titre de député, a-t-il indiqué, il l'aurait fait pour n'importe qui d'autre.

Or, M. MacMillan a reconnu que Marc Bisson était le seul avocat pour qui il était intervenu. Le 6 novembre 2003, après un dîner au restaurant de l’Assemblée nationale avec Marc Bisson, le député de Papineau a croisé par coïncidence le ministre de la Justice, à qui il a parlé de la candidature de M. Bisson.

S’il l’a fait, dit-il, c’est parce que Marc Bisson était le fils de son ami Guy, l’organisateur en chef des campagnes libérales pour l’Outaouais.

Norman MacMillan confirme par ailleurs avoir téléphoné à Marc Bisson le lendemain de leur lunch pour lui dire qu'il avait parlé au ministre.

Hier, Guy Bisson a déclaré dans son témoignage devant la commission qu’il croyait à l’époque «que Norm pourrait être utile dans la nomination» de son fils.

Marc Bisson a été nommé le 26 novembre 2003 à la Cour du Québec, chambre criminelle.

D’autres détails suivront.

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xilef
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par xilef »

plus on en apprend plus on voit clair dans la "gamik"
Capuchino
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Capuchino »

C'est choquant de voir comment ça marche, mais c'est tellement tout l'temps comme ça que ce n'est même pas surprenant. :/ C'est comme ça partout. Si tu connais quelqu'un qui connaît quelqu'un et bien tu risques d'être en haut de la liste et tant pis pour les autres. Je viens d'écouter Charles Rondeau et je me demande s'il serait possible de trouver un moyen efficace pour que ce genre de situations ne puissent pas arriver, mais j'ai bien peur que sans cette façon de faire personne ne serait intéressé à des postes de "bénévoles". Il m'a semblé être plutôt du genre bénévole intéressé par le pouvoir que juste un gars généreux de son temps. :sarcastic:
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ploloto
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par ploloto »

Je commence à comprendre. On nous explique comment cela marche et on se rend compte que si cela ne marche pas comme cela, il n'y aura rien qui pourra être fait, que la nature humaine ne pourra plus fonctionner selon les traits qui lui sont attribués à la naissance. C'est ce que les libéraux sont en train ne nous expliquer dans le plus simple et honnête naturel. Et on serait tenté de les croire.

Je ne vois d'ailleurs pas comment les péquistes n'auraient pas fonctionné comme cela d'ailleurs, ce sont des être humains eux aussi avec le même sang, les mêmes émotions et les mêmes ambitions. Au début on trouve cela scandaleux, mais quand on nous l'explique le plus simplement du monde, on se rend à l'évidence que c'est comme cela que cela marche et qu'il ne faut pas trop s'en formaliser, car demain sera une copie conforme de hier.

C'est un peu comme les voiles islamiques, les premiers qu'on voit, on grimpe sur nos grands chevaux, mais après deux ans à les cotoyer au quotidien, on s'habitue et on ne porte plus attention sinon uniquement si on s'arrête à philosopher sur la religion et ses torts.

C'est ce que voulait Charest avec sa commission, banaliser des gestes politiques et démontrer que Bellemare a overréacté aux pressions qui font le quotidien d'un ministre. Les pressions c'est quotidien quand on est en politique et qu'on doit s'y faire et résister en étant imputable de ses actes
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xilef
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par xilef »

Le tout c'est de ne pas se faire prendre les culottes à terre... comme on le voit maintenant.
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Beppo
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Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ

Message par Beppo »

J'ai lu cet après-midi, dans un article (je crois que c'est dans Le Devoir) que le fameux papier jaune de type Post-it se traduisait, dans la langue de Molière, par l'expression un « papillon adhésif amovible » selon l'Office québécois de la langue française. Stu pas bo ça?

:D



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