Tout ça pour un Ziploc
Mathieu Turbide
Journal de Montréal
31/01/2011 05h51

Les sacs Ziploc ne sont pas les bienvenus à l’école que fréquente le fils d’Isabel Théorêt (ci-dessus) et de Marc-André Lanciault, à Laval.
© Marc Pigeon/Agence QMI
Un couple de parents de Laval trouve déplacé que l'école de leur fils ait exclu des enfants de six ans d'un concours simplement parce qu'ils avaient des sacs de types Ziploc dans leur boîte à lunch.
Marc-André Lanciault et sa conjointe Isabel Théorêt ont appris que les sacs Ziploc n'étaient pas les bienvenus à l'école de leur garçon Félix.
«Ma blonde était en train de lui faire son lunch quand il a crié «Non, pas de Ziploc !» Quand on lui a demandé pourquoi, il nous a expliqué qu'il avait été exclu d'un concours pour gagner un toutou, récemment, parce que son sandwich était dans un sac et pas dans un tupperware», raconte M. Lanciault.
Le père de famille, qui a deux autres enfants, dénonce ce qu'il considère être du «dogmatisme» de la part du personnel de l'école.
«Ce qui me fatigue là-dedans, c'est pas que mon fils n'ait pas gagné de toutou, loin de là. C'est qu'on est brainwashé de partout sur des questions comme l'environnement. On le fait sans réfléchir. Je suis sûr que l'enseignante avait plein de bonnes intentions à faire ça, j'en suis persuadé, mais c'est comme si on avait arrêté de penser», dit-il.
Culpabilisation
Selon lui, agir de la sorte avec des enfants de six ans ne fait que les culpabiliser pour des gestes posés par leurs parents.
«On parle d'enfants de six ans. Qu'est-ce qu'ils ont retenu de ça ? Ils n'ont pas retenu que c'était important l'environnement. Ce qu'ils ont retenu, c'est que, sans vraiment comprendre pourquoi, ils n'ont pas pu gagner quelque chose qui les intéressait à cause de ça, donc, c'est mal», déplore M. Lanciault, qui précise avoir son bac de recyclage
«Moi, j'ai trois enfants et je fais trois lunchs tous les jours. À chaque fois, ça fait beaucoup de tupperwares. Il faut les laver. Alors, parfois, ça va arriver que je vais utiliser un Ziploc. Faut-il punir des enfants pour ça?» se demande-t-il.
Le père de famille ne veut pas pour autant partir en guerre contre le personnel de l'école.«Loin de là», assure-t-il.
Un débat sur le Web
Mais il a constaté à quel point il avait touché une corde sensible lorsqu'il a raconté cette histoire dans un billet publié sur son blogue familial.
L'histoire s'est retrouvée sur Twitter et Facebook, retransmise par des centaines d'internautes. Une bonne trentaine de personnes sont venues en débattre avec lui en laissant des commentaires.
«C'est fou. Je dirais qu'il y a 80 % des gens qui disent être d'accord avec moi et 20 % qui ne sont pas d'accord. Ceux-là ont retenu que je suis un père qui veut défendre son fils et que je vais en faire un enfant roi. Mais ce n'est pas le cas.»
«Ils sont passés à côté de la question de fond : je dénonçais le dogmatisme dans cette situation. Les gens sont rendus tellement dogmatiques. Faut arrêter d'accepter ce qu'on nous raconte à longueur de journée sans réfléchir», dit-il.
C'est quoi le problème ?
Toutefois, sur son blogue, quelques personnes contestent la vision des choses de la famille lavalloise.
«C'est quoi le problème ici ? Le professeur ou le parent ? Moi, j'en vois des tonnes de Ziploc sur le bord de nos routes, dans ma rue, sur mon gazon. Il y a toujours quelqu'un qui le jette dehors, aux poubelles... Produit à usage unique. C'est si dur d'acheter un contenant réutilisable qu'on lave et qu'on garde pendant des années ?», se demande Jérôme Beaulé.
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