Budget Bachand
Les Québécois ne croient pas le gouvernement
Rémi Nadeau
21/03/2011 04h07
Les Québécois sont insatisfaits du budget Bachand. Un sondage express réalisé par Léger Marketing pour l’Agence QMI après le dépôt du budget du ministre des Finances montre qu’ils ne font pas confiance au gouvernement Charest pour renverser la vapeur.
À noter que 66 % des répondants se disent insatisfaits des mesures contenues dans le budget et qu’ils sont 85 % à ne pas croire que le gouvernement respectera son engagement de réduire ses dépenses en vue d’atteindre le déficit zéro en 2013-2014.
Une vaste majorité de Québécois, 79 % selon cette enquête, prévoient que le gouvernement libéral échouera dans son objectif de combler le déficit de plus de 12 milliards $ accumulés durant les trois prochains exercices financiers.
« L’impression générale, c’est que le gouvernement ne livre pas la marchandise. Si le gouvernement avait la faveur populaire, peut-être qu’on laisserait la chance au coureur, mais là c’est clair, les résultats sont le reflet d’un manque de confiance généralisé à l’endroit du gouvernement Charest », a analysé le vice-président à la recherche de Léger Marketing, Christian Bourque.
Un coup de sonde mené après le dépôt du premier budget de Raymond Bachand, l’an dernier, avait donné des résultats similaires, ce qui fait dire à M. Bourque que le ministre des Finances n’est pas parvenu à renverser la vapeur jeudi dernier. « Au contraire, c’est plutôt le jour de la marmotte », a-t-il imagé.
Une majorité de répondants (56 %) estiment que le Québec n’a plus les moyens de s’offrir l’ensemble des services publics qui sont actuellement disponibles et 73 % se disent inquiets du poids de la dette.
Les répondants péquistes (51 %) jugent que l’État n’a plus les moyens de ses ambitions.
« Le discours d’austérité a fait son œuvre, les Québécois ont cheminé là-dessus, mais ils sont réticents à endosser les mesures qui les touchent directement parce qu’ils sont convaincus que c’est maintenant au gouvernement de couper ses dépenses », a précisé M. Bourque.
En effet, si la plupart des personnes interrogées jugent exagérées les hausses de la taxe sur l’essence (65 %) et sur la TVQ (64 %), qui frappent tous les contribuables, seulement 41 % se plaignent de l’importante augmentation des frais de scolarité de 325 $ par année, qui sera imposée à compter de l’automne 2012.
Travailler après 65 ans ne plaît pas
Le sondage Agence QMI-Léger Marketing révèle que 40 % de la population active a l’intention de se retirer du marché du travail avant l’âge de 65 ans.
« Malgré les avantages fiscaux consentis à ceux qui prolongeront leur vie active au-delà de 65 ans, annoncés dans le budget, on voit que Québec ferait face à une vague d’opposition s’il décidait de faire comme la France ou la Grèce en reportant l’âge de la retraite. Cela ne correspond tout simplement pas aux aspirations des Québécois », a indiqué le vice-président à la recherche de Léger Marketing, Christian Bourque.
Selon les prévisions d’Emploi-Québec, on comptera 180 000 personnes âgées de plus de 65 ans sur le marché du travail en 2019, alors qu’elles étaient six fois moins nombreuses (30 000) au début de la décennie.
Par ailleurs, 49 % des répondants sont d’accord avec l’augmentation du taux de cotisation au Régime des rentes du Québec de 0,15 % par année pendant six ans, afin de renflouer la caisse de retraite des Québécois, qui pourrait être à sec en 2039.
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