Mise à jour: 31/03/2011 05:50
Franc-Parler
Tout recommencer
(Journal de Montréal)
Richard Martineau
Je ne sais si vous êtes comme moi, mais ce qui se passe au Japon me bouleverse. Afin de porter secours aux victimes de cette horrible catastrophe, j'ai mis sur pied une fondation, Origami Secours. Si vous voulez faire votre part pour atténuer les souffrances du peuple nippon, vous n'avez qu'à m'envoyer un chèque de plusieurs centaines de dollars au nom de Richard Martineau.
Je le déposerai dans mon compte personnel, le temps de mettre mes affaires en ordre et de trouver ce que je pourrais bien faire avec l'argent amassé.
Au nom des Chinois - euh, pardon, des Japonais -, je vous remercie pour votre grande générosité.
Par ici les dollars
Hier, on apprenait que le chanteur Luck Mervil, qui a mis sa carrière entre parenthèses pour aller construire des maisons modèles à Haïti, aurait perdu la trace des 50 000 $ qu'il a amassés lors de trois événements-bénéfices qu'il a organisés avec l'OSM à la fin de l'an dernier.
La raison ? L'argent amassé n'a pas été versé dans un compte au nom de sa fondation..., mais dans le compte personnel du directeur général de facto de l'organisme, un parent éloigné du chanteur !
Broche à foin
Question quiz : voulez-vous me dire pourquoi des dons amassés pour porter secours à un peuple dans le besoin ont été versés dans le compte personnel d'un individu que personne ne connaît, et non dans un compte en fidéicommis établi au nom de la fondation de Luck Mervil ?
Il me semble que ça ne prend pas un postdoctorat en microéconomie pour se rendre compte que ce genre de pratique n'a aucune allure !
«Ça a été de la mauvaise gestion de ma part, a concédé Parnell Pierre, l'homme de confiance de Mervil. On dépensait à gauche et à droite, j'ai fait des paiements avec ma carte de crédit, avec l'argent de la fondation...»
C'est quoi, cette façon de gérer ?
On dirait Les Charlots font de l'humanitaire... !
Entraide improvisée
C'est ce qui arrive quand des personnalités publiques qui n'ont aucune expérience dans la gestion de gros pro-jets s'improvisent Kings de l'humanitaire.
Voilà pourquoi de plus en plus de gens éprouvent de la méfiance envers les artistes qui se prennent pour Mère Teresa.
Ça prend plus qu'un nom et un certain talent pour gratter la guitare pour mener à bien ce genre d'opération !
Tout comme je ne comprends pas pourquoi d'honnêtes travailleurs sont prêts à confier toutes leurs économies au premier venu qui porte une belle cravate, je ne comprends pas pourquoi des personnes bourrées de bonnes intentions versent des dons à des organismes de charité qui n'ont pas fait leur preuve.
La Croix Rouge, ça ne vous tente pas ? Médecins sans frontière, l'UNICEF, les oeuvres du Cardinal Léger ?
Un point commun
Ce n'est pas la première fois que ce genre de choses arrive.
Le chanteur Wyclef Jean a lui aussi été accusé d'avoir mal géré les dons recueillis par sa fondation, et une radio communautaire de Montréal a mystérieusement «perdu» des sommes qu'elle avait amassées.
D'ailleurs, toutes ces histoires concernent... Haïti. Pas étonnant que ce pays éprouve tant de difficulté à se remettre sur pied et à sortir de la misère...
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