Inondations | Montérégie
Le ministre Lessard craint une désorganisation de l’aide bénévole
Agence QMI
31/05/2011 11h13 - Mise à jour 31/05/2011 22h02
SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU – Le ministre des Affaires municipales du Québec, Laurent Lessard, a lancé mardi un appel à « des gens qui ont de l’expérience dans l’organisation d’événements ou en coordination » afin de pouvoir diriger les milliers de bénévoles lors des travaux de nettoyage, une fois que l’eau se sera retirée en Montérégie.
Le ministre espère que des citoyens ayant une expérience en organisation vont se porter volontaire. Il a ainsi reçu l’appui de l’Union des municipalités du Québec et de la Fédération québécoise des municipalités, qui étaient à ses côtés lors de la conférence de presse, à Saint-Jean-sur-Richelieu.
« La coordination, c’est majeur, c’est très important », a souligné Richard Lehoux, vice-président de la Fédération québécoise des municipalités.
Le ministre Lessard a rappelé que les municipalités touchées avaient déjà été aidées par le gouvernement provincial. « Plus de 2 millions $ ont été avancés aux municipalités. Et il y en aura d’autres », a assuré le ministre des Affaires municipales.
Plusieurs villes à la rescousse
Une trentaine de villes québécoises ont offert de l’aide aux municipalités sinistrées de la Montérégie. La semaine dernière, la Ville de Montréal avait ainsi proposé une assistance à Sainte-Anne-de-Sabrevois et Henryville, éprouvées par les inondations.
Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, s’est d’ailleurs rendu en Montérégie mardi pour constater les besoins sur place des municipalités touchées. « Ils n’ont pas beaucoup d’équipes : quatre employés dans une municipalité, trois dans l’autre. C’est là qu’on voit comment on peut les aider », a dit le maire Tremblay.
Bombardier offre son aide
Depuis le 10 mai, Bombardier envoie à ses frais une dizaine de ses employés pour venir en aide aux sinistrés. Rémunérés par l'entreprise, ces travailleurs se sont depuis transformés en bénévoles de la Croix-Rouge.
« Les deux premières journées, les employés sont payés par Bombardier et très souvent, ça les incite à s'impliquer davantage et à donner d'autres journées bénévolement en dehors de leurs heures de travail », a souligné la directrice des ressources humaines chez Bombardier, Suzanne Bernard.
Un service de garde gratuit
Autre coup de pouce offert aux sinistrés : un service de garde gratuit sera mis sur pied au cours des prochaines fins de semaine lors des corvées de nettoyage de la région. Le député de Saint-Jean-sur-Richelieu, Dave Turcotte, a annoncé mardi les détails de cette initiative, réalisée de concert avec des responsables de service de garde et l’organisme Famille à cœur.
« Depuis le début des inondations, les parents sinistrés sont débordés, les enfants sont désorientés et ont besoin de se changer les idées. C'est pourquoi nous avons rejoint des partenaires et avec eux nous avons organisé un service de garde qui aidera les parents lors des deux fins de semaine de grandes corvées », a expliqué le député péquiste, mardi, dans un communiqué.
L’eau continue de monter
Malgré le beau temps, le niveau de la rivière Richelieu devait encore augmenter dans la nuit de mardi à mercredi. Selon le Centre de prévision des crues du Québec (Hydro-Météo), des hausses de 3 à 6 centimètres étaient attendues. Des vents du sud-ouest de 40 à 60 km/h pourraient également causer des hausses additionnelles mercredi, sur la rivière Richelieu ainsi que sur le lac Champlain.
Le mois de mai 2011 aura été marqué par de fortes averses de pluie dans la Vallée-du-Richelieu, de quoi donner du fil à retordre aux sinistrés des inondations en Montérégie. Pendant les deux tiers du mois, la région a reçu jusqu’à 32 mm quotidiennement, portant le total des précipitations à 160,6 mm en 31 jours, soit le deuxième plus haut total de l’histoire.
Selon Environnement Canada, le mois de mai 2011 n’a toutefois pas détrôné celui de 2006, alors que plus de 175 mm de pluie s’étaient abattus sur la région pendant le mois des lilas.
Le Vermont
Une quantité importante de l'eau qui se déverse dans le bassin du Richelieu provient du Vermont. Les autorités locales, qui ont décrété l’état d’urgence au début mai, se disent impuissantes devant le niveau de l'eau qui ne cesse de monter.
Contrairement à ce que certains résidants du Haut-Richelieu peuvent penser, les Américains n'ont pas ouvert les vannes des barrages pour alléger leur situation. La fonte des neiges a amené les niveaux du lac Champlain à plus de trois mètres au-dessus de son niveau habituel. C'est cette eau que les vents poussent vers le Richelieu.
Chuck Ross, secrétaire de l'État du Vermont pour l'agriculture et l'environnement, souligne que le Vermont n'a pas le contrôle sur la situation du lac Champlain, qui s'étend sur 200 kilomètres. D'importantes discussions sont en cours avec Québec pour mieux gérer une future crise, affirme-t-il, mais la nature, cette fois, a gagné. Jean Charest et Peter Shumlin, le gouverneur du Vermont, se sont parlé à deux reprises depuis le début de la crise, selon le bureau du premier ministre.
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