Le vrai visage des conservateurs.

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Nikki
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Message par Nikki »

Raven a écrit : [...]


Pour moi ce n'est pas vraiment un choc. La virage vers la droite réactionnaire se dessine depuis déjà quelques années au Canada. Et je pense que ça va aller beaucoup plus loin. La majorité des Canadiens souhaitent un État de droite et conservateur. Mon choc, c'est plus que j'espérais que les Québécois se rendraient plus rapidement compte que nous sommes réellement deux solitudes. Un Canada de droite, militariste et monarchique d'un bord, et un Québec plus au centre, environnementaliste et progressiste de l'autre. Pour l'instant, je trouve l'indignation de la majorité québécoise assez discrète.
c'est peut-être parce qu'à chaque fois qu'un Québécois ose dire ce qu'il pense, il se fait rabrouer d'un ''t'avais juste à voter du bon bord'' ou qu'il se fait basher dans les journaux Canadiens anglais...

Avant, on avait l'habitude de dire que voter nous garantissait notre droit de ne pas être d'accord avec les décisions du gouvernement, maintenant, il faut en plus avoir voté du côté du plus fort pour avoir encore ce droit...

Je trouve totalement indigne de la part d'un gouvernement majoritaire ''d'oublier'' une catégorie complète de citoyens parce qu'ils ont osé voter autrement que comme il le fallait... On se croirait revenus à l'époque de Duplessis avec le ciel bleu et l'enfer rouge...
C'est totalement anti-démocratique, digne des pires pays dictatoriaux, même si je suis consciente que nous sommes loin de souffrir comme les gens de ces pays. C'est probablement d'ailleurs aussi une raison d'être ''tranquille'' puisqu'on se dit toujours qu'au moins, nous ne sommes pas torturés pour sortir du rang...
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Omi
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Pantera72 a écrit : [...]


Ridiculiser les gens qui ne pensent pas comme toi et comparer ça aux fours crématoires, c'est un manque de respect pour les forumeurs ici et pour les véritables victimes des fours crématoires. Je te prierais de rectifier le tir et de discuter avec respect de tes opinions. Merci.
Je fait une exagération grossière pour en dénoncer une autre, c'est tout. Les anti-Harper n'ont aucunes leçons à donner puisqu'ils le comparent eux-même à Hitler à tout les jours. Il suffit de lire les commentaires sur des sites comme celui de Radio-Canada ou du Devoir pour voir comment ça dérape.
Dernière modification par Omi le lun. déc. 26, 2011 3:13 pm, modifié 1 fois.




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Malike
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Message par Malike »

Omi a écrit : [...]


Je fait une exagération grossière pour en dénoncer une autre, c'est tout. Les anti-Harper n'ont aucunes leçons à donner puisqu'ils le comparent eux-même à Hitler à tout les jours. Il suffit de lire les commentaires sur des sites comme celui de Radio-Canada ou du Devoir pour voir comment ça dérape.
Mais comme ici ca ne dérape pas et qu'on est dans le très civilisés, qu'est-ce que ca donne de venir nous ridiculiser. Si tu en as contre certains commentaires lus sur d'autres sites tu ne penses pas que c'est là que tu devrais aller dénoncer? :chepa:
Qu'on se le dise : Chacun sa connerie!! - Claude Dubois ;)
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Pantera72
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Message par Pantera72 »

Malike a écrit : [...]


Mais comme ici ca ne dérape pas et qu'on est dans le très civilisés, qu'est-ce que ca donne de venir nous ridiculiser. Si tu en as contre certains commentaires lus sur d'autres sites tu ne penses pas que c'est là que tu devrais aller dénoncer? :chepa:
Ben voilà... ;)
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Beppo
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Message par Beppo »

Raven a écrit : [...]


Pour moi ce n'est pas vraiment un choc. La virage vers la droite réactionnaire se dessine depuis déjà quelques années au Canada. Et je pense que ça va aller beaucoup plus loin. La majorité des Canadiens souhaitent un État de droite et conservateur. Mon choc, c'est plus que j'espérais que les Québécois se rendraient plus rapidement compte que nous sommes réellement deux solitudes. Un Canada de droite, militariste et monarchique d'un bord, et un Québec plus au centre, environnementaliste et progressiste de l'autre. Pour l'instant, je trouve l'indignation de la majorité québécoise assez discrète.
Peut-on en déceler seulement l'ombre d'un tantinet du poil de l'ombre de cette indignation? Si oui, écris-moi où?
Dernière modification par Beppo le lun. déc. 26, 2011 10:34 pm, modifié 1 fois.



Au plaisir!


«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
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myrage22
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Message par myrage22 »

Par contre, je tiens à faire remarquer que ce n'est pas la majoriter des Canadien...car au global en excluant le Québec le PC a eu 40% des votes...alors il reste 60% qui ont voté pour des parties de centre et de gauche...et pour travailler avec les syndicats du ROC...ils sont entrain de monter une grosse mobilisation contre Harper...tout cela prend du temps mais ca se fait en coulisse...et surtout ca avance biern!!

Et la droit monte de plus en plus au Quebec...alors peut-être qu'au final on est plus proche des BC, des provinces maritimes et meme de l'Ontario qu'on le pense...mais ca serait tellement un drame de le reconnaitre!
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tuberale
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Message par tuberale »

myrage22 a écrit : Par contre, je tiens à faire remarquer que ce n'est pas la majoriter des Canadien...car au global en excluant le Québec le PC a eu 40% des votes...alors il reste 60% qui ont voté pour des parties de centre et de gauche...et pour travailler avec les syndicats du ROC...ils sont entrain de monter une grosse mobilisation contre Harper...tout cela prend du temps mais ca se fait en coulisse...et surtout ca avance biern!!

Et la droit monte de plus en plus au Quebec...alors peut-être qu'au final on est plus proche des BC, des provinces maritimes et meme de l'Ontario qu'on le pense...mais ca serait tellement un drame de le reconnaitre!

Je ne dirais pas que la droite monte de plus en plus au Qc. Les médias plastronnent avec Legault mur à mur........c'est différent. Les gens, je crois sont tannés de la situation : taxes qui montent, gouvernement pourrie à l'os, collusion, économie chancelante, etc, etc......alors ils ne savent plus trop quoi y changer. S'ils finissent par voter Legault aux prochaines élections cela ne sera pas par croyances de droite mais juste pour essayer de quoi pour changer l'échiquier.....un peu comme aux dernières élections fédérales, si on enlève le fait que Layton a soulevé la sympathie.....ce qui n'est pas le cas de Legault.

Quand on regarde toutes les nouvelles taxes qui vont ns tomber dessus en 2012, après le premier janvier, la bouffe qui augmente sans cesse, la classe moyenne n'en peut plus et si elle vote pour le CAQ les idées de droite seront secondaires........c'est un peu comme sauter à l'eau parce qu'un train te fonce dessus.......ce n'est pas parce que tu veux te suicider par la noyade mais parce que tu manques de choix. Mai au niveau des valeurs générales des gens les québécois demeurent majoritairement de gauche : contre la peine de mort, pour l,avortement, le mariage gai, la réhabilitation , etc, etc.......alors que dans les autres provinces il n'y a pratiquement pas de débat sur ces valeurs, en tk...beaucoup, beaucoup moins qu'au Qc.
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myrage22
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Re: Le vrai visage des conservateurs.

Message par myrage22 »

Il y a pas juste le CAQ...la RLQ a de plus en plus d'adepte...les Eric Duhaime, Johanne Marcotte et cie ont de plus en plus de place dans les médias, dans la population...alors, ce n'est pas juste une fabulation de dire qu'il y a une montée de la droite...je travaille pour un syndicat et je suis de gauche et j'aimerais autant dire le contraire....mais on le voit, on le constate dans les assemblés, dans les rassemblement que la droite gagne du terrain...
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Raven
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Message par Raven »

myrage22 a écrit : Par contre, je tiens à faire remarquer que ce n'est pas la majoriter des Canadien...car au global en excluant le Québec le PC a eu 40% des votes...alors il reste 60% qui ont voté pour des parties de centre et de gauche...et pour travailler avec les syndicats du ROC...ils sont entrain de monter une grosse mobilisation contre Harper...tout cela prend du temps mais ca se fait en coulisse...et surtout ca avance biern!!

Et la droit monte de plus en plus au Quebec...alors peut-être qu'au final on est plus proche des BC, des provinces maritimes et meme de l'Ontario qu'on le pense...mais ca serait tellement un drame de le reconnaitre!
Il y a toujours eu et il y aura toujours une base conservatrice au Québec, mais celle-ci est tout de même assez marginale. Il faut aussi faire attention à différencier droite économique et droite sociale. Je suis moi-même assez de droite économiquement parlant, mais socialement, je ne me reconnais pas du tout dans ce que propose les conservateurs canadiens. Puis notre petite droite sociale, menée par les Duhaime et compagnie, serait considérée comme assez molle dans le ROC. Pour faire un lien avec ton autre message, c'est vrai que Duhaime est présent dans les médias, mais je pense c'est parce qu'il choque et qu'il provoque, ce qui fait vendre de la copie. Je ne pense pas que sa présence réponde à une "demande" d'un public de droite.

Finalement, c'est vrai que le PC n'atteint pas 50% dans l'électorat, mais je serais curieux de lire une étude qui compare les idées de monsieur madame tout le monde au Québec et au Canada. Je suis pas mal certain qu'on verrais clairement la différence. En fait, il y a eu une étude dans ce sens lors de la dernière campagne fédérale, je vais essayer de la retrouver. Puis au pourcentage obtenu par le PC, il faudrait aussi ajouter une partie du vote libéral. Il y a une branche du PLC qui est assez de droite économiquement et socialement.
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myrage22
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Re: Le vrai visage des conservateurs.

Message par myrage22 »

En fait, je sais qu'il y a des différences...mais je crois que parfois on l'a pense plus grande que la réalité et surtout on dit le ROC...mais chaque province du Canada anglais est différente également...comme je disais je travaille dans un syndicat pour une centrale et on voit une montée de la droite sociale...et je ne crois pas qu'il faut passer outre cehtte réalité si on veut que le Québec reste distinct. Et ce qui me console, c'est qu'en ce moment la gauche sociale canadienne est entrain de se regrouper pour contrer Harper.
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Anya
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Message par Anya »

Que nous réserve Stephen Harper pour 2012?
27 décembre 2011

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Stéphanie Marin
La Presse Canadienne
Ottawa, Ontario

Après avoir aussi rapidement mis en oeuvre ses promesses électorales cet automne, Stephen Harper ne devrait pas sortir de gros lapin de son chapeau pour 2012, mais plutôt poursuivre sur sa lancée de gouvernement majoritaire qui n'a que faire des protestations de l'opposition et de ceux qui se mettent en travers de son chemin.

Mais il pourrait bien avoir à gérer certains contrecoups créés par ses décisions, estiment des observateurs de la scène politique.

Désormais à la tête d'un gouvernement majoritaire, le premier ministre a fait adopter en quatrième vitesse les projets de loi qui lui étaient chers - et qu'il avait promis à ses électeurs et partisans.

On pense ici à l'abolition de la Commission canadienne du blé et à l'ajout de sièges aux Communes pour que certaines provinces soient mieux représentées. La destruction du registre des armes de chasse n'a plus que deux étapes à franchir aux Communes et son sort est d'ores et déjà scellé par la majorité conservatrice. Même chose pour le projet de loi omnibus visant à durcir la justice criminelle, dont l'adoption n'est plus qu'une formalité.

Si bien que l'on peut se demander ce qui lui reste à accomplir en 2012.

«Stephen Harper est comme un général triomphant, regardant le champ de bataille encore fumant, rempli des débris de la guerre, des armes détruites jonchant le sol, se disant :'nous avons gagné»', décrit le professeur de politique de l'Université Queen's, Ned Franks.

«Et il doit se dire: ''Bon, maintenant, qu'est-ce qu'on fait?''».

À part son projet de réforme du Sénat, et celui sur les droits d'auteur, il a presque tout abattu son programme législatif.

L'année 2012 n'apporterait ainsi pas de coups d'éclat, ni de changements radicaux. Mais plutôt une solide - et ferme - continuité, prévoit Jean-Herman Guay, professeur de politique à l'Université de Sherbrooke.

«Encore plus de la même recette», résume Ned Franks.

«Dans la première année d'un mandat, les gouvernements mettent en oeuvre les mesures les plus dures, les plus costaudes, susceptibles de plaire à leur électorat. Il devrait glisser les mesures plus consensuelles pour la seconde partie de son mandat majoritaire», commente M. Guay.

Il croit ainsi que les troupes de Stephen Harper vont pousser encore plus leur programme en matière de sécurité et de loi et d'ordre.

L'ancien premier ministre libéral Jean Chrétien craint pourtant des mesures plus controversées. Dans une lettre de sollicitation de dons, il a demandé aux partisans libéraux d'ouvrir leur portefeuille, brandissant le spectre de «l'agenda caché» de Stephen Harper, faisant valoir qu'il s'attaquerait à la légalité du mariage gai et de l'avortement.

Pourtant, en campagne électorale, Stephen Harper a promis que son gouvernement, même majoritaire, ne toucherait pas à ces deux dossiers.

Et dans les coulisses du parti, c'est le même son de cloche. Pas forcément parce que le premier ministre approuve le mariage entre conjoints de même sexe et l'avortement, mais parce qu'il serait bien conscient que d'y toucher serait un geste politiquement dangereux.

Antonia Maioni, qui enseigne la politique à l'Université McGill, ne prévoit pas non plus de bombes pour 2012.

«Registre des armes à feu, environnement, immigration: on voit un gouvernement qui est prêt à tourner la page sur les chemins déjà tracés par les gouvernements antérieurs», juge-t-elle.

«On peut parler de virage idéologique, mais ce n'est pas caché».

«Harper est un stratège qui joue aux échecs. Ce n'est pas le prochain jeu qui compte, mais celui d'après», analyse-t-elle.

Selon M. Guay, «Stephen Harper veut que le Parti conservateur soit le nouveau parti de la gouvernance au Canada (à la place du Parti libéral). Il ne fait pas de mesures trop radicales, car le pays se gouverne surtout au centre.»

Il se demande d'ailleurs si les conservateurs, maintenant qu'ils ont tant accompli et ont montré qu'ils ont «une main de fer dans un gant de fer», seront plus respectueux de l'opposition.

Car en 2011, les bâillons, le rejet de tous les amendements de l'opposition, la limitation du temps de débat pour les divers projets de loi, tout était bon pour que les initiatives de Stephen Harper deviennent lois rapidement.

Ned Franks ne croit pas que les conservateurs se montreront plus conciliants. Les deux principaux partis d'opposition sont faibles, et sans chef.

Selon Mme Maioni, le plus important à venir sera le budget. Il sera révélateur de ce que Stephen Harper réserve aux Canadiens.

«On ne devrait pas être étonnés de voir changer certaines choses. On va voir ce qui va se passer au niveau du financement des programmes sociaux et du savoir», avance-t-elle.

Et on risque fort de voir Stephen Harper abandonner certaines choses, comme la culture, croit-elle.

Mais 2012 aura son lot de patates chaudes que M. Harper ne pourra éviter, croit Ned Franks.

Les conséquences du projet de loi omnibus pour durcir la justice criminelle vont commencer à se faire sentir, prévoit-il. Il y aura plus de personnes en prison et les coûts vont s'accumuler.

«Ce qui va causer une certaine anxiété et hostilité des provinces envers le gouvernement fédéral», prédit M. Frank.

Les conséquences des compressions annoncées de cinq à dix pour cent de tous les ministères fédéraux seront aussi connus en 2012, et vont rimer avec abolitions de postes et diminutions de services, rappelle-t-il.

Et Québec ne devrait pas avoir de grandes attentes pour 2012. La province a passé l'automne à dénoncer le projet de loi pour abolir le registre des armes de chasse et celui pour durcir la justice criminelle. Mais aussi à déplorer la nomination de hauts fonctionnaires unilingues anglais comme le nouveau vérificateur général.

La voix du Québec n'est pas entendue à Ottawa, conclut Mme Maioni. M. Guay attribue cette attitude en partie au mouvement souverainiste qui est en perte de vitesse. Le Québec serait ainsi moins une menace pour les fédéralistes.

Pourtant, le risque «le plus vague, mais pourtant le plus dangereux pour le gouvernement, c'est de s'aliéner le Québec», assure M. Franks.

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MaChouette
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Message par MaChouette »

Y a-t-il véritablement absence d'indignation? Je ne suis pas certaine de ça... un manque d'action, ça c'est certain!

Je pense que nous avons plutôt versé dans le sentiment d'impuissance et la passivité sur une toile de fond d'un individualisme illusoire. Pour l'instant, les les effets des politiques du gouvernement Harper sont plus ou moins perceptibles mais attendons voir... Attendons que, notamment, sur le plan économique la réalité nous rattrappe.

Comme le disait Falardeau: Les boeufs sont lents mais la terre est patiente. ;)
Fouinard
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Message par Fouinard »

Le blogue de Manon Cornellier

Démocratie mal en point : un Parlement vulnérable aux abus


Au cours de leur premier mandat, les conservateurs de Stephen Harper ont remis à leurs députés un guide très particulier : plus de 200 pages expliquant les règles des comités parlementaires et, surtout, les façons de les contourner ou de les utiliser pour semer la pagaille. Privés d’une majorité en Chambre et en comités, ils voulaient ainsi se donner les moyens de garder le contrôle.

Quand l’affaire a été éventée, on a alors compris pourquoi des réunions étaient annulées à la dernière minute, d’autres interrompues par le président malgré la présence de témoins dans la salle, pourquoi aussi certains comités étaient paralysés. Maintenant majoritaires, les conservateurs continuent à vouloir faire la pluie et le beau temps en comité. Ils coupent court aux débats, écartent les témoins qui les gênent, y compris le vérificateur général, imposent le huis clos à répétition quand l’opposition soumet une motion et le gouvernement refuse tout amendement à leurs projets de loi venant des autres partis.
Une anomalie car la tradition veut que la partisanerie face place à plus grande coopération quand les projets de loi arrivent en comité et que les témoins soient écoutés avec bonne foi. Le but est d’améliorer les projets de loi, corriger les lacunes, éviter les bavures. Sous les gouvernements majoritaires précédents, c’était la norme, comme je l’explique dans une chronique récente du Devoir.

L’approche ultra-partisane des conservateurs face aux travaux des comités est symptomatique du traitement que ce gouvernement réserve à toute l’institution parlementaire. Cela va du plus trivial au plus grave.

La période des questions, par exemple, est devenue une farce. La plupart des ministres lisent la même réponse, peu importe la question, se lancent dans des attaques personnelles ou dévient dans une direction qui n’a aucun rapport. Ça n’a pas commencé avec les conservateurs, mais ils ont élevé l’esquive au rang de grand art et servent cette médecine, que l’enjeu soit grave ou non.

Rendre des comptes, la raison d’être d’un Parlement, semble être devenu secondaire. Des ministres sont surpris à mentir et n’en subissent pas les conséquences. On tue le temps en attendant que le feu s’éteigne et que les médias passent à autre chose. Des questions sont posées à un ministre, qui est là bien engoncé dans son fauteuil, mais c’est son secrétaire parlementaire qui répond à sa place. La coutume veut que ce dernier ne réponde qu’en l’absence du ministre, mais pourquoi se priver d’un tel paravent si ça peut protéger un ministre de l’embarras?

Quand ils étaient minoritaires, les conservateurs voulaient toujours forcer les autres partis à accélérer le pas pour étudier les projets. Pour accentuer la pression, surtout en matière de justice, ils multipliaient les opérations de relations publiques et les publicités martelant que les autres partis étaient «soft on crime» (mou face au crime). Ils sont maintenant majoritaires. Ils n’ont pas cessé leurs manœuvres publicitaires, mais ont acquis le contrôle du Parlement. Ils ne s’en privent pas. En six mois, ils ont imposé le bâillon aussi souvent ou même plus que d’autres gouvernements majoritaires ne l’ont fait durant tout un mandat.

Un autre détail : les déclarations ministérielles aux Communes. Ces dernières étaient déjà une rareté, elles ont tout simplement disparu pour être remplacées, sous les conservateurs, par une réponse à une question (plantée) d’un député conservateur. La raison est simple. En vertu des règles de la Chambre, toute annonce faite par un ministre au moment prévu pour les déclarations de ministre est suivie d’un droit de réplique de l’opposition, ce qu’on ne veut surtout pas.

Le gouvernement parvient à se jouer du système parce que beaucoup de règles du parlementarisme de type britannique sont non écrites. Les traditions et les conventions guident une partie des travaux, mais elles sont floues et ouvertes à interprétation. Elles ne peuvent fonctionner que si tous les acteurs font preuve de retenue et de fair play et évitent d’en exploiter sans vergogne les faiblesses.

La tentation est forte cependant d’en profiter et aucun gouvernement n’y a résisté. Ce qui distingue le gouvernement Harper est le caractère systématique de cette approche. Les règles qui l’accommodent sont respectées à la lettre, mais celles qui l’embêtent sont testées à chaque détour.

On pourrait croire que le président de la Chambre pourrait ramener le gouvernement à l’ordre. Mais encore faut-il que le gouvernement respecte cette autorité. Or il s’en moque volontiers. Le gouvernement Harper a été défait l’hiver dernier après que le président l’ait trouvé coupable d’outrage au Parlement en refusant de fournir aux parlementaires toute l’information sur les coûts des différents projets de loi en matière de justice.

M. Harper et ses ministres ont aussitôt traité cette décision comme un geste politique piloté par l’opposition et l’ont ignorée. Et après l’élection du 2 mai, le gouvernement est allé de l’avant avec son programme en matière de justice sans fournir davantage d’informations aux députés sur la facture qui attend les Canadiens.

Une solution serait de mettre par écrit les plus importantes règles parlementaires qui ne le sont pas encore et que les partis s’entendent sur leur interprétation générale, croit le professeur Peter Russell, un des plus grands experts canadiens en matière de parlementarisme. À son avis, notre système parlementaire est en crise, une crise qui a atteint son pinacle lors de la prorogation de l’automne 2008 ( il y a consacré tout un ouvrage collectif). L’année suivante, il me faisait remarquer qu’aucune autre démocratie parlementaire n’est aussi fragile, vulnérable et si dépourvue de règles communément acceptées que la nôtre. (Je vous invite à lire cet article pour mieux comprendre les ramifications de cette crise de la prorogation et ce qu’elle révèle sur la pratique du pouvoir de Stephen Harper.)

Inspiré par les exemples de la Nouvelle-Zélande, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne, il a participé à réunir un groupe d’experts et d’intellectuels qui, sous les auspices de l’Université de Toronto, tentent d’en venir à un manuel d’instruction pour aider le pays à faire face à une éventuelle élection sans gagnant définitif. L’idée est d’éviter de transformer le gouverneur général en arbitre et de contrer l’hystérie autour du concept de coalition.

L’idée pourrait être poussée plus loin. Clarifier, moderniser et mettre par écrits les règles les plus importantes de la Chambre pourrait aider le Parlement à jouer son rôle de contrepoids et de chien de garde et à être moins à la merci du pouvoir absolu de la majorité.

Prochain billet : un gouvernement opaque
Dernière modification par Fouinard le jeu. déc. 29, 2011 3:57 am, modifié 1 fois.
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willdoo
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Message par willdoo »

Je resume en un mots : TABARNAK :oups:
Allo
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MaChouette
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Message par MaChouette »

Super bien résumé ;)
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Pantera72
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Re: Le vrai visage des conservateurs.

Message par Pantera72 »

:lol: je dois avouer que c'est bien lancé!
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Anya
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Message par Anya »

La révolution conservatrice
30 décembre 2011

Justin Massie

L'auteur est professeur adjoint à l'École supérieure d'affaires publiques et internationales de l'Université d'Ottawa et chercheur associé à la Chaire de recherche du Canada en politiques étrangères et de défense canadienne de l'UQAM.


Grâce à la majorité parlementaire obtenue en mai dernier, le premier ministre Stephen Harper bénéficie d'une immense autonomie politique lui permettant de mettre en oeuvre l'essence de sa doctrine en matière de politique extérieure. Mais si l'on est en droit d'en noter la profonde teneur idéologique, il est également nécessaire d'en souligner le caractère pragmatique.

La politique étrangère est en grande partie soumise aux mêmes forces qui gouvernent la politique intérieure. En ce sens, elle peut être évaluée à la lumière du principal et primordial objectif du premier ministre fédéral: faire du Parti conservateur le parti «naturel» aux yeux d'une majorité de Canadiens. Son bilan à cet égard est largement positif.

Le gouvernement s'est ainsi employé à transformer la culture politique canadienne de manière à la rendre plus «conservatrice», grâce aux symboles que représentent le patriotisme militaire, la monarchie britannique, la supériorité morale et la puissance économique du Canada.

Le gouvernement conservateur a donc respectivement dépeint le Canada comme nation guerrière, en rendant hommage aux militaires ayant combattu en Libye et en pourfendant les Russes en Arctique; comme fière héritière des valeurs et des institutions britanniques; comme État démocratique et de droit, capable de tenir tête aux dictatures oppressives et aux régimes islamistes; enfin, comme puissance économique d'envergure mondiale, notamment par la conclusion de plusieurs accords commerciaux.

Ces dossiers permettent de différencier le gouvernement conservateur de ses prédécesseurs libéraux, et d'ainsi montrer la prétendue supériorité des symboles conservateurs par rapport à ceux qui composent le mythe du Canada libéral: multiculturalisme, compromis, Charte des droits de la personne, gardien de la paix.

Malgré un attachement indéniable à ces symboles, les Canadiens affichent néanmoins une attitude favorable au Canada conservateur. Près de 64% des Canadiens estiment que leur pays se dirige dans la bonne direction, selon un sondage effectué en octobre. Et un Canadien sur deux juge que la réputation du Canada s'est améliorée au cours de l'année.

Le premier ministre Harper peut ainsi se réjouir, car son principal objectif politique est sur la bonne voie d'être atteint, grâce notamment à une politique extérieure à saveur très idéologique.

Mais lorsque l'on y regarde de plus près, plusieurs des politiques mises de l'avant par le gouvernement conservateur demeurent similaires à celles de ses prédécesseurs. Le patriotisme militaire constitue un exemple clair. La ferveur avec laquelle le premier ministre vante les prouesses militaires du Canada, de l'Afghanistan à la Libye, n'a pas d'égal. Il va jusqu'à qualifier d'anticanadienne toute critique à l'endroit du militarisme et des militaires, de Kandahar à la guerre de 1812, en passant par l'acquisition de F-35.

Cependant, c'est le gouvernement Harper qui a mis fin, cette année, à l'engagement militaire à Kandahar, amorcé par le premier ministre Paul Martin. Que la participation canadienne à la guerre de Libye est similaire, autant par son ampleur que par son objectif politique, à la guerre du Kosovo, avec une différence de taille: contrairement à Stephen Harper, Jean Chrétien a engagé le Canada dans une guerre sans l'aval du Conseil de sécurité des Nations unies. Enfin, que les investissements militaires significatifs consentis par le gouvernement Harper servent, pour l'essentiel, à remplacer les capacités militaires actuelles du pays, sans pour autant les accroître. Même avec l'achat de F-35 et une armée revigorée par un patriotisme exacerbé, le Canada ne pourra déployer plus d'avions de combat ou de soldats qu'il ne le fait déjà dans des missions outre-mer.

Ainsi, si «révolution» idéologique il y a, elle demeure confinée à trois dimensions, non négligeables: la rhétorique symbolique, employée avec verve contre les régimes syrien et iranien; la défense sans nuance d'Israël, illustrée par les votes du Canada à l'ONU; enfin, le mépris manifeste d'Ottawa envers les Nations unies, dont l'échec le plus cuisant de l'année, le siège au Conseil de sécurité, en illustre l'apogée.

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lucide
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Re: Le vrai visage des conservateurs.

Message par lucide »

J'ai recu en cadeau le facteur Armageddon ou la montée de la droite chretienne au Canada ..... j'attends le retour au travail, pas questions de finir mes vacances en ta....
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Anya
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Message par Anya »

L'ex-ministre Bellemare serait pressenti comme sénateur
Il pourrait être au nombre des sept sénateurs conservateurs que doit nommer prochainement Stephen Harper
Hélène Buzzetti - Le Devoir
6 janvier 2012

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Ottawa — Le premier ministre Stephen Harper doit nommer sous peu jusqu'à sept nouveaux sénateurs pour combler les sièges vacants à la Chambre haute. Un des noms qui circulent pour les deux postes québécois est celui de l'ancien ministre québécois de la Justice, Marc Bellemare.

Deux sources différentes ont confirmé au Devoir que le nom de M. Bellemare est évoqué comme futur sénateur conservateur. Marc Bellemare deviendrait le nouveau porte-étendard québécois du projet de loi C-10 en matière de justice criminelle. En novembre dernier, l'avocat s'était porté à la défense de ce projet de loi contesté au Québec.

«C'est un excellent projet de loi, avait-il déclaré au Journal de Montréal. J'espère que la Chambre des communes l'adoptera le plus tôt possible. On est dû pour un coup de barre. À certains égards, je crois même que certaines mesures auraient pu être encore plus sévères.»

M. Bellemare citait un sondage selon lequel quatre Québécois sur cinq sont en faveur d'un système de justice plus sévère. C'est exactement le même sondage Léger Marketing que citent les ministres conservateurs pour justifier le projet de loi C-10.

Le gouvernement du Québec s'est attaqué avec virulence à ce projet de loi, dépêchant à Ottawa son ministre de la Justice Jean-Marc Fournier, deux fois plutôt qu'une. M. Fournier avait demandé en vain à son homologue Rob Nicholson de faire marche arrière.

À l'heure actuelle, c'est le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu qui défend les initiatives musclées en matière de justice du gouvernement Harper. Sa sortie contre le Québec «soft on crime» et contre les démarches de M. Fournier a entamé sa crédibilité. Marc Bellemare jouit d'une bonne popularité dans la province. Lui aussi s'en est pris à Jean-Marc Fournier lors de sa sortie de novembre. «Un show d'hystérique. M. Fournier a dérapé. Le Québec va conserver le pouvoir d'appliquer ça différemment qu'ailleurs.»

Confrontation

M. Bellemare n'a pas répondu aux nombreux messages du Devoir laissés à son bureau avant Noël. La nomination de Marc Bellemare ne serait pas sans froisser le premier ministre Jean Charest. Les deux hommes se sont retrouvés dans une confrontation monstre lorsque le premier a accusé le second d'avoir exercé des pressions sur lui pour nommer juges certains sympathisants libéraux.

L'autre nom qui circule pour le second siège québécois au Sénat est celui de Gilles Lavoie. L'homme d'Alma avait fondé son propre parti politique en 2002 (l'Alternative nationale), mais avait rejoint les rangs du Parti conservateur à l'élection de 2004, se présentant comme candidat. Gilles Lavoie est vice-président pour le Québec de l'exécutif national du PC. Il a voté «oui» aux deux derniers référendums sur la souveraineté du Québec, mais avait dit en 2002 avoir tourné la page depuis.

Selon une source, Stephen Harper voudrait aussi pour ses autres nominations recruter au sein des communautés culturelles pour diversifier le visage du Sénat. Deux sièges sont vacants en Ontario, un en Alberta, un au Manitoba et un autre à Terre-Neuve. Les conservateurs détiennent 54 sièges au Sénat contre 44 pour l'opposition. Le premier ministre n'entend pas attendre l'adoption et l'entrée en vigueur de son projet de loi sur l'élection sénatoriale afin de combler les vacances.

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lucide
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Re: Le vrai visage des conservateurs.

Message par lucide »

Je vais personnellement souscrire aux fonds pour cette poursuite



Harper poursuivi pour avoir retiré le Canada de Kyoto

Charles Côté
La Presse


(Montréal) Le premier ministre Stephen Harper et trois de ses ministres sont l'objet d'une poursuite intentée aujourd'hui en Cour fédérale, demandant de déclarer illégal le retrait du Canada du protocole de Kyoto.
La poursuite est intentée par Daniel Turp, professeur de droit international à l'Université de Montréal, qui a retenu les services de l'avocat Julius Grey.

Le retrait de Kyoto, annoncé le 15 décembre par le ministre de l'Environnement Peter Kent, «va à l'encontre d'une loi du Parlement qui n'a pas été abrogée, qui est toujours en vigueur», a déclaré M. Turp, qui a siégé aux Communes pour le Bloc québécois et aussi à l'Assemblée nationale pour le Parti québécois.

La loi en question a été adoptée en juin 2007. Elle porte sur la «mise en oeuvre du protocole de Kyoto».


Son article 4 affirme qu'elle lie le gouvernement («Sa Majesté du chef du Canada») qui doit veiller «à ce que le Canada honore les engagements qu'il a pris en vertu... du Protocole de Kyoto».

«Ce qui est en cause c'est le pouvoir du Parlement et le rôle de l'exécutif, a affirmé Me Grey. C'est un sujet fondamental qu'on apprend en première année de droit.»

L'Association québécoise de lutte à la pollution atmosphérique (AQLPA), qui a assisté au dépôt de la poursuite, a invité la population à soutenir, financièrement ou autrement, la démarche de M. Turp. «La population canadienne d'un bout à l'autre du pays est favorable au protocole du Kyoto», a affirmé le président de l'AQLPA, André Bélisle.

«Les causes de cette importance ne doivent pas échouer à cause d'un manque d'argent, a affirmé Me Grey. On va trouver les moyens d'aller jusqu'en Cour suprême
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